LES HEURES DE PRIÈRES CHANGENT À DAKAR
Le désordre qui prévaut dans la détermination des heures de prières ne continuera pas. En lieu et place du « 14 h 15 mn » habituel, la prière de « Tisbâr » se fera, à partir du mercredi 29 juin prochain, 15 mn après l’appel du muezzin, c’est-à-dire à 13h 30. La décision a été prise par des imams de la région de Dakar.
L’expansion démographique a eu comme conséquence la naissance de nouveaux quartiers et mosquées avec des heures de prières et modes de fonctionnement différents, synonymes de grand désordre dans les pratiques jusque-là enseignées par l’Islam. Pour mettre un terme à cette « anarchie », le Centre d’études, de recherches et de formation sur l’Islam(Cerfi) dirigé par le professeur El Hadj Rawane Mbaye a organisé un séminaire d’une semaine, sur la question des heures de prières.
D’après les décisions issues de cette rencontre qui a vu la participation de 95 Imams de la région de Dakar, en attendant son élargissement aux autres, désormais les heures de prières se feront quinze minutes après l’appel du muezzin.
Sur la base d’un vote, les séminaristes sont tombés d’accord sur le fait de pratiquer les différentes prières à des heures conformes. Il s’agira, à partir du mercredi 29 juin, pour toutes les mosquées, d’accomplir la prière de « Tisbâr » 15 mn après l’appel du muezzin, d’accomplir la prière de Asr (Takkussan) et celle de Ishâ (Guéé) dix minutes après l’appel du muezzin et enfin la prière du Maghreb (Timis) aussitôt après l’appel.
D’ailleurs, à partir du vendredi 24 juin, tous les imams de Dakar sont invités à consacrer leur sermon à la question, afin d’exhorter les fidèles à l’appliquer. Si la structure a jugé bon de communiquer sur le sujet, c’est parce qu’après projections de films et échanges qui ont émaillé ces journées de réflexion, les gens sont arrivés à la conclusion que depuis la disparition de Serigne Soulèye Mbaye et El hadji Moussa Diagne qui s’occupaient de cette question, c’est le laisser-aller total. « Alors que, soutient le Pr Mbaye, la prière demeure pour le croyant une prescription à des temps déterminés. Et il ne saurait donc être question d’en faire l’objet de subterfuges et coutumes non conformes au Coran et à la sunnah ».
Madou MBODJ
La nécessité de revenir aux enseignements de l’Islam, à l’orthodoxie dans les heures de prières qui ont été édictées par le Prophète (Psl) loin d’être facile, est un combat à mener sur le terrain. C’est la conviction de Serigne Abdoul Aziz « Al Amine ». Parlant des pratiques (us et coutumes) qui ne sont pas conformes au Coran et à la sunnah, le porte-parole du Khalife général des tidianes pense qu’au-delà du séminaire, les gens doivent aller plus loin. « L’image qui est donnée avec des mosquées à chaque coin de rue, chaque imam avec ses propres règles ou encore chaque mosquée avec son mode de fonctionnement, n’est pas pour participer au rayonnement de l’Islam », assène-t-il. Avant de marteler : « c’est de l’anarchie ». Une anarchie qui fait que, même s’il est au regret de le dire, il arrive de trouver dans des mosquées des imams qui ne maîtrisent guère les préceptes de l’Islam. « Il y a des imams qui ne savent pas diriger la prière. J’ai des preuves et je sais aussi de quoi je parle », rage-t-il.
Citant l’exemple d’un village de Nguéniène où il s’était rendu dans le cadre d’une visite, il dit avoir, juste après la prière, demandé aux habitants de fermer la mosquée jusqu’au moment où ils auront un imam digne de ce nom. Parce que celui qu’il avait vu diriger ce jour-là la prière n’avait rien d’un Imam. « C’est un jeune homme de rien du tout, pantalon-jean en mode check down, casquette bien vissée sur la tête et qui ne savait rien de la religion ». Toutes choses qui le convainquent que le manque d’organisation dans les pratiques religieuses doit être vite corrigé. Seulement, il prévient que « cela ne sera pas facile. Il y aura une farouche opposition, de la résistance de la part de ceux qui sont réfractaires aux changements. Ce sera même difficile pour les imams ». Qui, poursuit-il, « ne sont pas indépendants. Ils sont soumis au diktat d’autres forces ». « Les muezzins, affirme-t-il, terrorisent les Imams. C’est eux qui dictent la conduite à tenir dans certaines mosquées, alors que la plupart d’entre eux ne sont pas instruits ». Le combat, a-t-il dit à l’endroit des séminaristes, « ne sera pas facile mais il faut toujours le mener dans la concertation, l’ouverture à toutes les familles religieuses, aux khalifes généraux… ».
M.MB
lasquotidien.com
Al hamdoullilahi rabil aalamina !! L’islam ne peut etre le gadget du colon qui nous fixe des heures de prière pour ne pas perturber sa sieste
sant yallah rek il n’est jamais trop tard de corriger ses erreurs et de bien faire.toubab bi mo niou sonal,wayè dieu est misèricordieux