Souleymane Ndéné Ndiaye et Serigne Mbacké Ndiaye, les deux principaux piliers du candidat Wade, ont toutes les peines du monde pour défendre et vendre son image.Une image assombrie chaque jour par la couleur de l’argent des fameux fonds politiques.
Ils sont chargés de reluire et de vendre l’image du candidat Abdoulaye Wade auprès des électeurs Sénégalais. Mais force est de constater que le Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, qui est aussi son directeur de campagne, et Serigne Mbacké Ndiaye, son porte-parole, sont en train de faire tout le contraire. De par leurs attaques et contre-attaques, ces deux principaux piliers du candidat Wade ne cessent de noircir son image avec la couleur de l’argent des fameux fonds politiques. Leurs sorties pour défendre leur favori ont un effet boomerang. Elles se retournent contre ce dernier, à dix mois de l’élection présidentielle.
En dévoilant les 30 millions qu’aurait reçus Landing Savané pendant dix ans, le directeur de campagne a porté un coup sur la tête du candidat qu’il est censé pourtant coacher. En effet, en ébruitant cette affaire Souleymane Ndéné Ndiaye a certes porté un coup à la moralité de Landing Savané, qui s’est toujours targué d’avoir les mains propres, même s’il a cohabité pendant dix années avec des gens aux mains sales. Mais, cette bombe n’a pas seulement éclaté sur la figure du secrétaire d’Aj. Les éclats ont aussi atteint la tête du président de la République. Car, donner à un responsable de parti plus d’un milliard de francs en l’espace dix ans, au moment où beaucoup de Sénégalais vivent dans la misère et dans les inondations et au moment où la Senelec est sans le sou pour acheter du fuel, est immoral.
Après le directeur de cabinet, c’est au tour du porte-parole d’ajouter une autre couche sombre sur l’image de Wade. En effet, en essayant de justifier la provenance du milliard de francs ayant servi à l’achat d’un terrain, Serigne Mbacké Ndiaye dit que Wade peut être riche comme Crésus, riche en milliards de francs en l’espace de dix petites années. Selon lui, en effet, arithmétiquement, le chef de l’Etat, qui est au pouvoir depuis onze ans et qui bénéficie chaque année de fonds politiques, a la possibilité d’avoir 50 à 60 milliards. Autrement dit, il peut mettre tous ces fonds politiques dans sa poche et donc, faire tout ce qu’il veut de cet argent, y compris le brûler ou acheter un terrain à plus d’un milliard de francs. Des arguments d’ailleurs battus en brèche par le député libéral Abdoulaye Babou, qui accuse le chef de l’Etat de détournement d’objectif.
L’ancien Premier ministre, Idrissa Seck qui disait : ‘Les seules ressources que mon passage au pouvoir a mises à ma disposition et qui renforcent mes moyens d’intervention politique et sociale sont les fonds politiques que le Président lui-même m’a discrétionnairement alloués. J’ai déjà indiqué le code qui préside, chez moi, à leur redistribution : mes proches, les orphelins, les indigents, les lourdement endettés, les voyageurs en détresse, ceux dont les cœurs sont à gagner pour notre cause…’, est tombé en disgrâce en partie à cause de ces fonds politiques.
Ces révélations donnent raison et confortent les opposants qui ne cessent d’accuser Wade de dilapider les maigres ressources du pays. D’ailleurs, l’opposition, qui n’espérait pas un tel scoop, en a fait son cheval de bataille.
L’impression qui se dégage de tout ceci, c’est que ce sont les titulaires de la charge de défendre le candidat Wade qui donnent à ses adversaires des arguments pour l’éliminer.
Charles Gaïky DIENE
walf.sn