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Déguerpissement au couloir de la mort de l’Ucad.Une cinquantaine de personnes se retrouve dans la rue

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Les commerces qui exercent le long du « couloir de la mort » de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) ont reçu, sur demande du Recteur Abdou Salam Sall, la visite des forces de l’ordre et autres pelles mécaniques. Cette opération survenue hier, jeudi 3 mars, a provoqué l’arrêt de l’activité de près d’une cinquantaine de pères, mères et soutiens de famille.

« L’opération a commencé vers 10 heures et on a trouvé sur les lieux un camion transportant des Gmi avec leurs matériels », a affirmé Doro Déme commerçant de matériels pédagogiques basé au « couloir de la mort » de l’Ucad. Trouvé sur les lieux, dans l’après-midi d’hier, M. Deme ajoute qu’ils ont reçu une sommation de déguerpissement mais sans date précise. Ce commerçant indigné de la situation, indique que, les autorités notamment le recteur de l’Ucad, ont prétexté de l’aggrandissement de la route pour les déguerpir.

Par ailleurs, le sous préfet de Dakar Plateau Balla Bocar Diako, trouvé sur les lieux, entouré de policiers, semble contredir les propos du commerçant. En effet, cette autorité affirme que c’est à la demande du recteur de l’Ucad que cette opération de déguerpissement a été enclenche. Et, « ceci pour libérer les alentours de l’université où on a noté une occupation anarchique de l’espace universitaire », ajoute t-il. M. Diako estime que « le regroupement de ces commerçant au niveau de l’université pose un probléme de sécurité et cela donne une mauvaise image de la cité universitaire ». Il a aussi évoqué l’adhésion des amicales d’étudiants concernant l’opération de déguerpissement. A l’en croire, « les étudiants ont réclamé le déguerpissement dans leur plateforme revendicative ».

Par ailleurs, Moustapha Lo, un commerçant victime du déguerpissement a fustigé le manque de communication de la part des autorités rectorales. Il estime que ces dernières n’ont pas été claires sur les raisons de l’opération. Le jeune commerçant, les yeux rouges de colère, le visage pale et la voie tremblante a lancé amèrement : « j’ai perdu une valeur de 150 mille F Cfa en marchandises. Ce qui permettait de réaliser des gains allant jusqu’à 250 mille F Cfa par mois ».

Les avis semblent divergés dans le camp des étudiants. Si certains pensent que c’est une bonne chose, d’autres estiment que cette décision est inopportune. Pour Pathé Gaye étudiant en thése de droit public, le déguerpissement constitue une mauvaise idée pour la bonne et simple raison que le « couloir de la mort » constitue le canal de séparation entre le campus social et le campus pédagogique. A son avis, la présence de ces commerçant ne dérange en rien les étudiants et ne peut causer aucune insécurité. M. Gaye pense aussi que ces commerçants jouent un rôle de facilitation car ils vendent des marchandises qui sont à la portée des étudiants. Sur le plan de la légalité, ce juriste pense que « la procédure a été respectée quand on sait que des sommations ont été envoyées aux commerçants mais c’est l’acte matériel du déguerpissement qui est inopportun », poursuit-il.

M. Gaye ajoute à cela que « s’il s’avére que les amicales d’étudiants ont coopéré à cette opération, c’est qu’elles ont failli à leur mission et pire elles ont trahi le mouvement étudiant parce que, par essence, l’amicale défend les intérêts des étudiants et ces commerçants arrangeaient ces derniers ». C’est dans cette logique que certains étudiants ont estimé que pour une raison de justice sociale, on doit aménager un espace pour permettre à ces citoyens et péres de famille d’exercer librement leur commerce et donner aux étudiants la possibilité d’avoir accès à des marchandises bon marché.

sudonline.sn

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