XALIMANEWS-Le secteur éducatif du pays traverse une période difficile, aggravée par la fermeture de certaines universités publiques, en particulier l’université Cheikh Anta Diop. À la suite d’une réunion du conseil d’administration, la coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) a tenu une conférence de presse nationale le jeudi 7 décembre 2023. L’objectif était de commenter la situation scolaire et universitaire du pays tout en formulant des recommandations et en esquissant des perspectives.
Confrontée à la réalité présente, la Cosydep alerte et lance un appel aux autorités étatiques ainsi qu’aux acteurs de l’enseignement pour qu’ils réexaminent la situation du système éducatif du pays.
«Constatant la dégradation progressive du climat scolaire avec les alertes des acteurs, les grèves d’avertissement des syndicats d’enseignants, les manifestations d’élèves, la fermeture prolongée des universités combinée au réchauffement du front social, la Cosydep exprime ses vives inquiétudes face aux menaces sur l’année 2023-2024», a déclaré Hélène Rama Niang, présidente du bureau du conseil d’administration de la Cosydep, dans une déclaration lue devant la presse, rapporte le journal SudQuotidien.
Et pour éviter des perturbations dans le système scolaire et universitaire, la Cosydep recommande de «résorber les déficits récurrents signalés (enseignants, infrastructures, mobiliers) et planifier les besoins en intrants induits par la mise aux normes des établissements, de veiller à la tenue régulière des réunions sectorielles et au fonctionnement des Comités de suivi des accords entre syndicats et gouvernement tel que préconisé par les dispositions des protocoles, de faire preuve, de la part des autorités éducatives, de disponibilité et d’accessibilité envers le système, en dépit des agendas politiques».
En effet, le Sénégal s’achemine vers une élection présidentielle dont le premier tour est prévu le 25 février 2024. Ce qui pourrait perturber le système éducatif. C’est pourquoi Cheikh Mbow et cie appellent «la communauté éducative à rester vigilante face à toute velléité d’agitation extérieure pouvant affecter le système éducatif, les acteurs politiques à décliner leur ambition pour l’éducation tout en l’épargnant des rivalités politiciennes, les candidats à l’élection présidentielle et les leaders d’opinion à lancer des messages publics pour une union sacrée autour de la protection et de la sécurité des écoles, des élèves, des étudiants et de leurs enseignants».
« La décision de fermer les universités pour quelques raisons que ce soit, ne peut tenir devant le caractère inaliénable du droit à l’éducation. Au contraire, le maintien des étudiants loin du campus risque d’entraîner de graves conséquences en termes de perte sur le temps d’étude, d’abandons massifs, de tentations qui les éloignent des espaces d’éducation et de formation», a fait savoir de son côté Hélène Rama Niang dans des propos recueillis par SudQuotidien.