François Hollande, candidat à la primaire PS, s’est défendu samedi 11 juin de toute volonté de « récupération » après que Jacques Chirac a déclaré qu’il voterait « pour lui » en 2012 « sauf si Juppé se présent(ait) ».
Lors d’une visite du musée qui lui est dédié à Sarran (Corrèze), Jacques Chirac, accompagné de François Hollande, président PS du conseil général de Corrèze, a lancé samedi : « Je vais voter pour lui [M. Hollande], sauf si Juppé se présente parce que j’aime bien Juppé ». Comme M. Hollande lui désignait les micros penchés au dessus d’eux, l’ancien chef de l’Etat a répliqué en disant : « Je peux dire que je voterai Hollande ».
« SUR LE MODE DU SOURIRE »
Devant la presse, M. Hollande a mis sur le compte de la plaisanterie la déclaration de l’ancien président. « C’est une plaisanterie, c’est pour énerver ses amis, c’était sur le mode du sourire », a-t-il dit en faisant valoir qu’il ne fallait « pas voir là une déclaration ». Interrogé par BFMTV sur cette déclaration de M. Chirac signifiant ainsi qu’il ne voterait pour Nicolas Sarkozy en 2012, le député PS Jean-Marie Le Guen a fait valoir que celle-ci « exprim(ait) la disponibilité de beaucoup de Français qui ne veulent pas d’une solution sarkozyste en 2012 ».
A plusieurs reprises par le passé, M. Chirac a manifesté son penchant pour M. Hollande. Dans son livre Le Temps présidentiel (Nil-Robert Laffont), il revient sur le vote de la loi sur le voile à l’école, en 2004, pour lequel il relève « l’attitude exemplaire[de M. Hollande] qui s’est comporté ce jour-là en véritable homme d’Etat ».
UN « TÉMOIGNAGE », PLUS QU’UN « ENCOURAGEMENT »
M. Hollande a assuré samedi qu’il avait été « un opposant farouche » de M. Chirac,« ce qui n’a pas empêché qu’on se retrouve sur la laïcité ou la guerre en Irak ». « Je ne veux pas tirer ce compliment au-delà de ce qu’il est », a-t-il dit, affirmant « n’avoir pas compris les écrits de l’ancien président comme un encouragement, mais comme un moment de témoignage ».
Jacques et Bernadette Chirac, et François Hollande, à Sarran en Corrèze, samedi 11 juin.AFP/JEAN-PIERRE MULLER
Comme on lui faisait remarquer l’atmosphère très chaleureuse qui régnait néanmoins lors de la visite du musée, M. Hollande a souligné qu’il avait « l’obligation d’entretenir et de faire vivre ce musée ». « Jacques et Bernadette Chirac font beaucoup pour qu’il y ait des expositions de grande qualité, et je les en remercie, c’est une bonne intelligence, une bonne compréhension de ce que nous pouvons faire ensemble, a-t-il ajouté. Il n’y a pas d’autre sens à donner à ma présence et à la sienne. »
Un peu plus tard, M. Hollande a noté « qu’il y a de la reconnaissance, de la sympathie, du respect » entre M. Chirac et lui, « mais qu’il ne faut pas y voir davantage ».
