Les épreuves de l’Entrée en 6éme et du Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE), auront bel et bien lieu les 23 et 24 juin prochains, comme prévu dans le calendrier des examens de l’année scolaire 2010-2011. L’affirmation est de Abdou Diao, directeur de l’Enseignement Elémentaire (Dee), dont le propos sonne comme une assurance adressée aux parents et aux élèves, à quelques jours de la date du premier concours dans l’Ecole sénégalaise, les 23 et 24 juin.
L’autorité administrative semble ainsi renvoyer la balle au Cadre Unitaire des Syndicats d’Enseignants du Sénégal (Cuse) qui observe depuis hier mercredi un nouveau mot d’ordre de grève de 72 heures pour obtenir du gouvernement la satisfaction d’accords passés au cours des dernières années (2003-2011). Une telle situation peut être lourde de menace pour les examens de fin d’année, ce que justement redoutent les parents d’élèves
Car les syndicats menacent même de s’abstenir à participer à la surveillance et la correction des épreuves des examens si la situation n’évolue pas d’ici la semaine prochaine.
Abdou Diao, le directeur de l’Enseignement Elémentaire qui prend très au sérieux cette menace estime, que compte tenu des dispositions prises par le ministère et ses démembrements (Ia et Iden), même si elle était mise en exécution cette menace n’aurait aucun effet sur le déroulement normal des épreuves. « Les commissions mises en place pour l’organisation des épreuves sont à pied d’œuvre pour prévenir une quelconque faille liée aux besoins matériels et d’encadrement humain de l’évaluation».
Mieux, il soutient qu’au niveau de ces commissions on connaît déjà les enseignants susceptibles faire grève ou non. Se refusant de révéler la stratégie adoptée par les services du ministère pour suppléer les éventuels grévistes, le directeur de l’Enseignement Elémentaire qui fustige les menaces proférées par le Cuse, qu’il qualifie de pures « chantages», pense que celles-ci ne pourront jamais prospérer.
En plus, il met en garde les enseignants qui seront tentés de saboter le déroulement des épreuves. Selon lui, les textes de lois sont clairs et ils seront appliqués dans toute leur rigueur, en cas de besoin.
Cela ne signifie pas pour autant que le ministère dont il relève refuse aux syndicats le droit de grève. Au contraire, dit-il, tout est réglementé et le ministre reçoit quotidiennement tous les syndicats pour discuter avec eux de toutes les questions relevant de leurs plates formes syndicales. Toutefois, il les invite à faire le départ entre des périodes des grèves et le temps qui devra être consacré à l’accomplissement des missions pour lesquelles ils sont payés par le contribuable sénégalais.
Où sont passés les médiateurs sociaux ?
D’ailleurs, par rapport à leurs plates formes revendicatives, il prend à témoin l’opinion sur le nombre de points déjà satisfaits. C’est le cas, dit-il, aussi bien de la question de l’octroi des parcelles viabilisées et le paiement à temps des salaires des corps dits émergents que la validation des années de contractualisation des maitres et professeurs contractuels. Il se demande pourquoi les enseignants voudraient-ils aujourd’hui bloquer le système après que des efforts importants aient été consentis pour satisfaire leurs revendications ? Ainsi, explique-t-il, pas moins 1100 parcelles viabilisées ont été affectées aux différents syndicats et 5,5ha au Saems dans les régions. C’est ainsi, soutient-il, qu’une mission entièrement prise en charge par le ministère a été organisée au mois de mai dernier pour permettre aux syndicats d’identifier leurs parcelles dans les régions. En ce qui concerne l’exigence de la signature du décret relatif aux centres régionaux de formation, il dit que la question a été déjà réglée. Tout comme d’ailleurs la revendication relative au paiement à temps des corps dits émergents, revendication qui a été satisfaite depuis le vote du budget 2011 grâce à un effort supplémentaire de 42 milliards de francs Cfa.
Pour sa part Mamadou Diop, le Coordonnateur du Cuse s’étonne d’entendre dire que l’essentiel de leurs revendications a été réglé. « Qu’est-ce qu’ils appellent essentiel, se demande-t-il, alors que les 08points de revendications susceptibles d’être réglés ne l’ont pas été». Ils concernent, soutient-il, aussi bien les parcelles, la formation diplômante, les crédits logement que la validation des années de contractualisation et les statuts et carrière, etc.
Il rappelle que son cartel qui a entamé depuis hier mercredi une autre série de grève de 72h est déterminé à aller jusqu’au bout de sa logique. C’est-à-dire mettre en exécution sa menace de boycott des examens. Pour les conséquences, il estime que les autorités en seront les seules responsables. Mais le Cuse, selon lui, laisse une porte ouverte au dialogue pour permettre sortir de cette impasse. D’ailleurs, il déplore l’absence de médiateurs sociaux qui, à son grand regret, sont souvent préoccupés à arbitrer des conflits à caractère politique mais jamais ceux portant sur l’éducation et la santé, les deux véritables piliers du développement social du pays. sudonline.sn