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«Le Conseil Constitutionnel a t-il sonné le glas du régime Macky SALL et des ennemis de la République ?» (Par Alioune Diawara*)

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Quelle claque le Conseil Constitutionnel (CC) vient d’infliger à Macky SALL et son poulain Amadou BA en ce samedi 20 janvier 2024 ! En effet, le juge constitutionnel vient de rejeter d’un seul bloc les recours intentés par le candidat de la mafia Benno Bok Yakaar, Amadou BA. Il a ainsi entendu adresser ce message au mentor du candidat et au candidat lui-même, qu’en matière de compétition électorale, il n’est pas sain de vouloir éliminer ses adversaires en dehors des urnes, en utilisant des méthodes tordues. Par manque de sérénité, Amadou BA a voulu faire éliminer les candidats proches d’ Ousmane SONKO en déposant un recours fallacieux et pernicieux devant les Sages du CC.
Les Sénégalais attendaient de pied ferme la décision du CC concernant la liste définitive des admis à briguer leurs suffrages le 25 février 2024. Nous étions un certain nombre à être très pessimistes quant à des manœuvres dolosives ou frauduleuses qui viseraient à rétrécir considérablement la liste des admissibles ayant courageusement franchi la barrière des parrainages, comme à l’accoutumée, en éliminant (sur commande du pouvoir en place) les profils les plus radicaux ou les plus gênants. Le CC, dans sa sagesse non coutumière, nous a gratifié d’une joute qui devra se dérouler entre 20 candidats, excluant de droit (la précision a son importance) le seul candidat qui n’est et n’a jamais été digne de s’aligner sur la ligne de départ, jouant avec les nerfs de ses partisans, en l’occurrence Karim Meissa WADE . Ce dernier se moque totalement du Sénégal et des Sénégalais. Voilà un homme qui, après avoir été brimé, torturé, piétiné et à moitié amnistié par Macky SALL, fait campagne sur les réseaux sociaux, fréquente les palais des princes arabes, dépense notre argent (il nous doit 138 milliards qu’il ne remboursera peut-être jamais à force de compromission avec le pouvoir en place) au mépris de toute décence, n’a aucune considération pour ceux qui le soutiennent et réclament à cor et à cri son retour sur le sol sénégalais. Merci à TAS (Thierno Alassane Sall) d’avoir découvert le pot au roses de cette transaction, de connivence entre Macky SALL et Emmanuel MACRON, pour tenter de faire passer en douceur et au-delà des limites raisonnables une attestation de renonciation à la nationalité française en violation de la Constitution et du Code électoral du Sénégal.
A la rigueur, que Karim WADE ait renoncé à sa nationalité française et illustre sa volonté d’un attachement réel à la terre sénégalaise n’est pas dramatique ; ce qui est dramatique, en revanche, c’est qu’il ait produit un acte juridique après clôture du dépôt des candidatures, par négligence ou par maladresse. En droit on appelle cela une turpitude et selon la règle « nemo auditur propriam turpitudinem allegans » (on ne peut utiliser en sa faveur une faute que l’on a commise) Mr WADE fils ne doit s’en prendre qu’à lui-même. Quand on aspire à diriger un pays, on doit se montrer plus diligent et plus scrupuleux avec les règles.
Nous considérons pour notre part, que le Conseil Constitutionnel a pris une mesure de salubrité publique en écartant Karim Meissa WADE de la future élection présidentielle, car ce n’est rien d’autre qu’un candidat de plus à la solde de la France (comme Amadou BA) et qui se serait montré en situation de grande faiblesse face à l’ancienne puissance coloniale, quand il sera question de défendre les intérêts de notre pays, en tant que président de la République. Nous attendons avec gourmandise la publication des preuves de corruption qu’il détient contre les juges Cheikh Tidjane COULIBALY et Cheikh NDIAYE.
Beaucoup d’autres commentateurs et chroniqueurs ont suffisamment glosé sur le cas Ousmane SONKO, victime d’une injustice flagrante de l’administration sénégalaise et qui l’empêche de concourir dans une élection qu’il aurait remporté haut la main….si tout se déroule dans les règles ; or nous savons que dans « l’Etat Macky SALL » les règles sont faites pour être violées, bafouées ou

respectées selon le bon vouloir de « Big Mack ». Nous l’avons évoqué dans notre précédente chronique ici même (édition du lundi 15 janvier 2024), le « PROS » ne restera pas inactif dans cette élection. Bien au contraire, il pourrait même devenir faiseur de roi, en appuyant la candidature de Bassirou Diomaye FAYE, si d’aventure l’administration sénégalaise respectait les décisions de la Haute juridiction. Aujourd’hui, il est de notoriété publique que le « PROS » et ses amis ont bel bien un plan B, qu’ils dégaineront le moment venu si Bassirou Diomaye FAYE était physiquement empêché de faire campagne.
Nous savons par ailleurs que la pré-sélection des candidats par le biais des parrainages a été un grand moment de tricherie, de cavalcade et de filouterie émanant de l’administration du CC lui- même. Maintenant que le vin est tiré, il faut le boire.
Après l’élimination définitive de ces deux « poids lourds » du paysage politique sénégalais, que sont Karim WADE et Ousmane SONKO, ajoutée la détresse des candidats spoliés par l’annulation de leurs parrainages, quelles leçons peut-on tirer des décisions du CC relativement à la publication de cette liste ? Il y en a plusieurs, mais nous en pointerons que trois :
Le premier enseignement qu’on peut avancer est qu’ Amadou BA voulait faire éliminer un noyau de candidats qui hantent ses nuits et qui risquent de lui barrer la route d’une qualification éventuelle pour le second tour à plus forte raison celle d’une victoire au premier tour. Il sait maintenant que le risque d’être éliminé dès le premier tour est une réalité, en raison du poids de certains candidats qui vont certainement se coaliser, le moment venu , pour dire « tout sauf Amadou BA. Le candidat de Macky SALL et de Benno Bok Yakaar subit ainsi un premier revers (qui en appelle d’autres sans doute) en voyant tous ses recours annihilés par le juge constitutionnel. Aly Ngouille NDIAYE, Mame Boye DIAO, Mahammad Boun DIONNE et consorts doivent rire à gorge déployée dans leurs chaumières.
Le second enseignement est que le CC a mordu la main qui l’a nourri, celle de Macky SALL, qui avait refusé l’idée d’organiser une élection inclusive en faisant de l’élimination de « Boy bi » (c’est ainsi qu’il parle d’ Ousmane SONKO en privé, selon plusieurs de ses visiteurs du soir). En autorisant la candidature de Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, le CC n’a fait qu’appliquer un des principes généraux du droit qui dit « pas de jugement = pas de condamnation» ou encore que la présomption d’innocence est un principe cardinal de notre architecture juridique ;le casier judiciaire de B.D.D FAYE, clône d’ Ousmane SONKO, étant vierge de toute condamnation, il sera bel et bien candidat à l’élection présidentielle. Et avec 19 autres candidats, pour nous, l’élection présidentielle sera quasi-inclusive.
Le dernier enseignement – pour ne pas être long- est le sort réservé aux battus, spécialement ceux qui n’ont pas été retenus dans la phase de sélection des parrainages et qui s’agitent dans tous les sens, quitte à aller pleurnicher aux pieds du futur ex-président Macky SALL, pour soit-disant obtenir son arbitrage .Quelle honte ! Ils ont mille raisons d’en vouloir au CC pour tous les dysfonctionnements générés par l’administration de cette institution, mais nous pensons profondément qu’ ils ont aussi fait preuve de naïveté en prenant l’épreuve des parrainages pour une simple formalité. Pour autant, si leur intention est de faire battre le duo Macky SALL-Amadou BA, pourquoi ne pas se mettre en ordre de bataille derrière l’opposition la plus significative et battre campagne ensemble? Car nouer un « dialogue » avec Macky SALL pour pointer les égarements du CC renforcerait le camp des ennemis de la République, qui n’ont qu’une seule envie : voir reporter l’élection présidentielle d’une part et d’autre part, exaucer le vœu le plus cher du futur ex-président, qui est de rester au moins deux années de plus au pouvoir ; deux années pendant lesquelles il va pouvoir se refaire la cerise, en matière économique, politique et sociale. Avec le début d’exploitation du pétrole et du gaz, « Big Mack » pourra se targuer d’être à l’origine d’une quelconque embellie de la situation financière du pays.

Juridiquement le président actuel n’a pas le pouvoir de reporter l’élection présidentielle, mais politiquement des circonstances exceptionnelles peuvent le conduire à le faire. Par l’amour du Sénégal et par respect pour les institutions de la République, Mesdames et Messieurs les
« perdants » ou « spoliés », ne faites pas les choses par ambition personnelle (ce qu’on reproche beaucoup au politiciens et politiciennes du continent africain), mais par sens de l’honneur et de l’intérêt général. Or l’honneur et l’intérêt général commandent de se débarrasser de Macky SALL et de ses alliés mafieux de Benno Bok Yakaar. Autrement, vous répondrez un jour, devant le tribunal du peuple, de cette forfaiture qui est le report de l’élection présidentielle « sine die » et vous serez considérés comme étant des ennemis patentés de la République , en ne vous accordant pas au verdict du Conseil Constitutionnel et à la rénovation duquel vous devrez tous participer prochainement.
Quand bien même le CC n’est pas un organisme parfait, nous devons nous satisfaire de cette imperfection provisoire, car il nous faut une institution chargée de réguler le processus des compétitions électorales. On peut discuter de sa composition, de son fonctionnement, de son rôle, de la frugalité de ses moyens, etc…mais nous devons nous accorder sur le fait que l’élection présidentielle ne peut être assimilée à un concours Lépine (concours des inventeurs en France) où il faut accepter une pléthore de candidats les uns aussi farfelus que les autres. Il faudra toujours une
« short-liste » pour permettre aux Sénégalais d’ y voir clair et aux candidats de mener une campagne efficace, sans laquelle on élit celui qui est le plus beau, celle qui est la plus sexy, celui ou celle qui a le plus de charisme (des beaux parleurs), celui ou celle qui a le plus de moyens matériels et financiers, pourquoi pas celui qui a le plus de miliciens qui terrorisent les électeurs afin de les empêcher de se déplacer le jour de l’élection….d’autant que le peuple n’a pas toujours le réflexe, ni le temps de regarder à la loupe les programmes des candidats retenus et que le vote par procuration est interdit pour le moment.
Macky SALL veut partir, il doit partir. C’est une nécessité pour apaiser les souffrances du peuple sénégalais. Prions pour qu’il emporte le candidat Amadou BA dans sa chute vers l’abîme que le peuple sénégalais lui prépare pour la grande journée du dimanche 25 février 2024.
(*) Juriste, militant syndical à Bordeaux

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