XALIMANEWS- C’est le bilan d’une chaude journée de manifestations à travers tout le pays. De Saint-Louis à Dakar en passant par Thiès, Touba, Ziguinchor et d’autres villes, le Sénégal a manifesté contre le report du scrutin présidentiel. Une série de manifestations qui ont tous été réprimées par la police et la gendarmerie.
Ce qui devait être un grand rassemblement pacifique à Dakar a fini par des violences à Dakar et dans la banlieue. A la Place de la Nation, lieu de rassemblement, les manifestants ont été aussitôt gazés et dispersés par les Forces de défense et de sécurité qui n’ont pas hésité à tirer des coups de grenades lacrymogènes. Une situation qui n’est pas pour plaire aux jeunes qui lancent des cailloux et engagent des courses poursuites dans les rues. Ici, des journalistes ont surtout été arrêtés, malmenés et surtout brutalisés. Ce fut le cas, au Front de Terre où les populations, venues apporter leur soutien au groupe Walfadjiri, ont été dispersés par les lacrymogènes. En ces lieux, on n’a pas résisté. Mais les lacrymogènes étaient encore jetés jusque dans les studios de Walfadjiri tard dans la soirée. Ce qui est inadmissible pour la direction qui faisait encore di direct, via le net pour appeler au secours et dénoncer la situation au moment des personnes étaient encore couchées dans les bureaux, ayant inhalé un gros coup de lacrymogène.
Non loin, à Liberté 6, Khar Yalla et plus tard, dans la banlieue à Guédiawaye, les violences ont pris une grosse ampleur. Dakar est sens dessus-dessous. Les Forces de défense et de sécurité n’en finissaient toujours pas de remettre de l’ordre dans les rues où de grosses pierres et des briques ont été utilisées par les jeunes pour barrer les routes et fermer des zones de repli pour les hommes en tenue. Ils ont procédé à beaucoup d’arrestations. A Fass, Mame Gorgui Ndiaye, ancien lutteur, perdit la vie dans le tohu bohu. L’on nous signale qu’il a, lui aussi, inhalé, du gaz lacrymogène pendant qu’il était dans sa cour. Une information confirmée par sa famille.
A Saint-Louis, la mobilisation était de mise avec des populations qui sont sorties massivement et ont réussi une manifestation pacifique, avec la complicité des Forces de défense et de sécurité. Mais plus tard, alors que les jeunes tardaient à déserter les rues, prolongeant leur volonté de manifester, les mêmes policiers ont engagé les combats comme s’ils avaient enfin reçu l’ordre de réagir. Jusque dans l’enceinte de l’université Gaston Berger où une balle réelle a fini par tuer un étudiant du nom de Alpha Y. Tounkara hélas !
A Touba et à Mbacké, les choses ont dégénéré et ont conduit à des voitures incendiées, entre autres casses. Les jeunes, étant hors de contrôle à certains endroits, les FDS ont tantôt pris la tangente pour se replier dans d’autres zones plus chaudes. Les dégâts sont énormes et sont visibles sur des images partagées sur les réseaux sociaux.
Il faut dire que les gens ont tenu à filmer ce qui se passaient dans les rues, notamment avec les violences exercées par les hommes en tenue sur les manifestants et même ceux qui ont encore la malchance de trainer pour quelque raison que ce soit. Même s’il faut noter une restriction, par la suite, d’internet sur l’importation des vidéos, entre autres utilisations.
A Thiès, Ziguinchor, Mbour et d’autres villes du pays, la bataille rangée entre les policiers et les jeunes manifestants, jusque très tard dans la soirée, ont conduit à beaucoup de dégâts matériels. Ce samedi, 10 février, l’on se réveille aussi avec des blessés. Pourtant le mot d’ordre est encore et la résistance devrait encore permettre aux « troupes »de réinvestir la rue…D’ailleurs, il est annoncé la cessation de toute activité universitaire dans les campus, au moment où les étudiants de l’UGB ont investi la route nationale 2, tôt le matin.