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« Quiétudes et inquiètudes : dialogue sérieux ou énième ruse d’un président aux abois? » (Par Alioune Diawara*)

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Le pays de « Ndoumbèlane » est dans l’expectative depuis que le président menteur et voyou, cet après-midi du 3 février 2024, sous un soleil de plomb, à l’heure où les « gorgoorlou » s’affairent pour trouver la pitance de la journée pour nourrir leurs familles, a décidé d’annuler le décret n° 2023/2283 du 29 novembre 2023 portant convocation du corps électoral pour l’élection présidentielle du 25 février 2024. S’en est suivie une loi du 5 février 2024, élaborée par l’assemblée nationale, à l’allure d’un TTGV chinois (Train à Très Grande Vitesse); train qui est le plus rapide au monde et qui roule du côté de Shanghaï à 460km/h. Cette loi proclamait le report de l’élection présidentielle au 15 décembre 2024 et par une supercherie législative permettait au président actuel de prolonger son mandat jusqu’après cette date (sauf erreur jusqu’à mi-février dans l’hypothèse d’un second tour).
Le futur ex-président se croyait pépère avec ce tour de passe-passe. C’était sans compter avec le courage de la communauté des « djambars » du pays, appuyés par la communauté internationale pour lui dire « stop – trop c’est trop ». Lâché de toutes parts, le toujours-président, mais menteur devenu voyou, a sorti de son chapeau sa tactique favorite : dialogue national, inclusif, etc…bla bla bla, bla bla bla.
Ces derniers temps, le peuple sénégalais semblait terrorisé par l’idée de se voir voler son élection préférée, manifestant sa colère à travers le pays. Aujourd’hui, la peur a changé de camp. Macky SALL a peur ; peur pour lui, peur pour sa famille, peur pour ses acolytes, peur pour tous ceux qui l’ont aidé à réaliser cette forfaiture. Il est inquiet à juste raison, car pendant ce temps le peuple qu’il a longtemps piétiné, semble zen, comme plongé dans une sorte de quiétude inébranlable. Ce bon vieux peuple du Sénégal a toutes les raisons d’être confiant en ce que ces magouilles se retournent contre l’ex-futur président. En effet, ce que des esprits avisés -je devrais dire des sommités intellectuelles en matière de Droit- comme les Professeurs Alioune Badara FALL, Sérigne DIOP, Babacar GUEYE, Abdel Kader BOYE et Alioune SALL avaient fortement subodoré, dans leur tribune (voir le journal Sud Quotidien du 10 février 2024) vient de se produire : le Conseil Constitutionnel, dans sa décision n° 1/C/2024 du 15 février 2024, a mis une paire de claques au président Macky SALL. Que dit le CC ?
1°/Que « la loi portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la Constitution, adoptée sous le n°4/2024 par l’Assemblée nationale, en sa séance du 5 février 2024, est contraire à la Constitution ».
2°/Que « le décret n° 2024-106 du 03 février 2024 portant abrogation du décret convoquant le corps électoral pour l’élection présidentielle du 25 février 2024 est annulé ».
Il n’y a pas que Macky SALL qui a été foudroyé par le CC ; il y a également tous ceux à qui le système « Faye/Sall » a permis de s’enrichir et de se gaver à vomir, sans jamais être repus comme le ridicule Madiambal DIAGNE, qui s’est arrogé le droit de tirer à boulets rouges sur les professeurs sus-nommés, ainsi que tous les princes consorts de la république Macky SALL dont la liste tutoierait le ciel comme le Mont Fouta Djallon.
Le Conseil Constitutionnel vient d’écrire ses lettres de noblesse et par delà, rétablir le peuple souverain dans ses droits ; peuple qui doit maintenant établir les conditions d’un dialogue direct, ferme et sain avec le futur ex-président. Mais quel dialogue ?

A – LES PRINCIPES DU DIALOGUE
Tout dialogue comporte des préalables, des prérequis indispensables. Il ne s’agit pas d’envoyer des émissaires ou soldats du feu visiter nuitamment Ousmane SONKO pour l’implorer de « saisir la main tendue » par Macky SALL . Quand on sait que le PROS a toujours dit qu’il ne faut pas dialoguer avec Macky SALL , car celui-ci ne connaît que les rapports de force, comment s’étonner qu’il envoie ces visiteurs du soir dans les ronces. Contrairement à ce que clame Pierre Atépa GOUDIABY sur RFI, nous sommes persuadés qu’il a essuyé un refus cinglant de la part de SONKO, qui n’a aucun intérêt (ni immédiat, ni futur) à accepter la main venimeuse de Macky SALL . Ousmane SONKO perdra gros en avalisant les lois d’amnistie que lui propose un président qui se trouve dans les cordes, au fond du ring et qui attend le coup de gong salvateur. Patience PROS, le peuple viendra vous délivrer dans les tous prochains jours.
Tous ceux qui parlent au nom d’ Ousmane SONKO doivent le faire avec une extrême prudence, car ce dernier n’a pas l’habitude de s’adresser au peuple par personne interposée. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous admirons le silence assourdissant de son mandataire, ami et avocat Me Ciré Cledor LY, l’homme aux cheveux et à la barbe hirsutes. Lui seul pourrait nous dire dans quel état d’esprit se trouve son mandant à l’heure actuelle. S’il ne parle pas, c’est qu’il laisse le soin à SONKO de gérer son propre agenda.
Cela ne nous empêche nullement d’avancer des arguments pour contrer Macky et ses maquisards, en échafaudant un plan de sortie de crise ; crise imposée par himself.
1- Pas de dialogue dans la précipitation, mais laisser fureter le président actuel. Fidèle à son habitude, il doit fulminer dans son salon contre le Conseil Constitutionnel, qu’il a nommé et cherché ensuite à salir en se servant de l’alibi d’un autre pourri de son acabit, à savoir Karim Meïssa WADE, le fils de l’autre sénile ancien président qui croit toujours avoir son mot à dire dans la marche de notre chère république.
2- Le nouveau président prend fonction le 2 avril 2024. Macky SALL ne doit même pas passer une journée de plus au palais Léopold Sédar Senghor, sinon le peuple accompagnera Guy Marius SAGNA le cueillir au palais de la République.
3- Pas d’amnistie ou de grâce avant le 2 avril 2024. Toute tentative dans ce sens ne sera rien d’autre qu’une fourberie de plus contre le peuple sénégalais.
4- Pas de réforme des institutions avant le 2 avril 2024. Une réforme réussie est une réforme pensée, mûrie et mise en place dans l’intérêt supérieur de la Nation et non dans celui de tel ou tel parti politique.
B – STRATEGIE DE SORTIE
1- Le Conseil Constitutionnel en joignant les deux requêtes, rejette la loi scélérate du 5 février 2024 et annule le décret d’abrogation de la convocation du corps électoral pour le 25 février 2024 ; ça, ça vient d’être fait !
2- La campagne électorale démarre uniquement avec les candidats retenus par le CC dont la liste est déjà publiée, y compris avec Bassirou Diomaye Diakhar FAYE (tout à fait d’accord avec l’idée de Papa Makha NDAO). Exit Karim WADE, l’escroc qui snobe le peuple en faisant campagne à travers les réseaux sociaux, tout en jouissant avec notre argent dans les salons feutrés des palaces qatariens. Le peuple (par le CC qu’il a appris à détester et à qui il voue un mépris total) lui adresse un gros

doigt d’honneur.
3- Une décision légale est prise concernant le cas de Madame WARDINI, qui est un bel exemple de roublardise. Cette femme est tordue. Elle mérite une belle paire de baffes pour avoir pris les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages.
4- Concertation entre tous les candidats retenus, pour proposer une réduction des durées de campagnes électorales des 1er et 2ème tours, afin que le nouveau président soit installé le 2 avril 2024, et éviter une vacance du pouvoir (vacance qui risquerait de profiter à Amadou Mame DIOP actuel président de l’Assemblée nationale….autre laquais de Macky SALL).
5- Engagement de tous les candidats dans le 1er semestre, au plus tard, de la prise de fonction du président élu à :
a- apaiser le climat national avec des mesures juridiques compatibles avec nos lois et règlements, comme le préconise notre ami et frère Papa Makha NDAO de la diaspora. Il ne peut y avoir de concertation sans paix, ni sérénité.
b- participer au dialogue national qui sera organisé par le président élu sans en être le commandeur suprême, mais une boussole qui fixe les termes de référence et lâche la bride aux différentes composantes de la Nation pour bâtir les fondations d’une gouvernance transparente et pérenne pour le pays.
c- procéder à la réforme des institutions. En effet, la construction des institutions républicaines est une œuvre de longue haleine. Là où la France, les Etats-unis, l’Angleterre ont mis deux cents à trois cents ans pour ériger leurs démocraties (qui ne sont toujours pas parfaites), accordons nous le temps qu’il faut pour consolider la nôtre.
d- faire annuler légalement l’acte de dissolution injuste de PASTEEF et la restitution de tous leurs biens et avoirs spoliés par le régime Macky SALL. Tout le monde sait que cette mesure inique a totalement renforcé ce parti au lieu de l’affaiblir comme le souhaitait ce pied nickelé d’Antoine DIOME, ancien ministre de l’Intérieur. C’est vrai qu’il était en service commandé de son mentor.
e- libérer tous les détenus politiques impliqués dans les événements de mars 2021 et juin 2023. Leur place n’est pas en prison, car leur attitude n’était rien d’autre qu’un soulèvement populaire généré par le comportement hautain et dédaigneux de Macky SALL et ses sbires.
f- rétablir l’opposant Ousmane SONKO dans ses droits de citoyen (électeur et éligible) afin de lui permettre de participer aux prochaines élections législatives (normalement une dissolution de l’actuelle Assemblée devrait être juridiquement possible à la fin du 1er semestre après l’installation du nouveau président élu).
g- préparer et mettre en place une loi d’indemnisation des familles éplorées par la perte d’un proche lors des événements de 2021 et 2023 ; ne pas oublier de faire un geste en direction des petits commerçants victimes par ricochet des soulèvements populaires de 2021 et 2023 et qui ont tout perdu.
Comme vous le voyez, cher futur ex-président,le chantier est énorme, mais impossible n’est pas sénégalais. Notre peuple est très résilient et toujours prêt à se mettre en ordre de bataille derrière un chef qui met du cœur à l’ouvrage. Pas un chef mou comme Abdou DIOUF, ni un chef filou (certains diraient « ndjombor ») comme Abdoulaye WADE, ni voyou comme Macky SALL. Mais pourquoi pas un chef qui nous ressemble à nous « gorgoorlou » et qui a de l’empathie pour son peuple et prêt

à mourir pour le triomphe de nos idéaux démocratiques, républicains et panafricains.
Quid de Macky SALL ? Bien entendu, un Macky SALL honni par le peuple ne peut être qu’un observateur éloigné de ce dialogue, pour éviter de le polluer d’une façon ou d’une heure. Le peuple ne lui fait plus confiance et certains d’entre nous l’abhorrent compte tenu de ses nombreux mensonges et de sa danse du ventre devant le président Emmanuel MACRON, à qui il a déjà déroulé le tapis rouge pour venir piller nos futures réserves de gaz et de pétrole. Non Macky SALL, nous voulons gérer nous-mêmes nos ressources et éviter, comme le disait quelqu’un en 1989 -qui lui aussi détestait la jeunesse sénégalaise comme vous, Abdou DIOUF pour ne pas le citer- « le pétrole est une malédiction pour les peuples qui l’ont, c’est pourquoi je ne veux pas encourager les recherches pour découvrir du pétrole au Sénégal » sic !C’est ce même DIOUF qui vous lèche les bottes aujourd’hui ; hasard ou collusion d’intérêts! Allez savoir…..
Non Macky SALL, vous ne méritez même pas notre haine, mais vous aurez toujours notre colère froide pour avoir voulu brûler le pays.
Le dialogue inclusif que vous prônez est mort, vive le dialogue exclusif du peuple sénégalais. On a hâte d’y être.
(*) juriste, militant syndical et enfant de « Ndoumbélane ».

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