« Ababakar Sy n’a pas eu tort de dédier le Mouvement Moustarchidine à la mémoire des gens de la caverne (ashaaboul keuhfi) », affirme Serigne Cheikh Tidiane Sy dans ses écrits les plus illustratifs. Qui dit révolution fait appel à des conditions nouvelles et, dans la trajectoire de l’islam au Sénégal, nul n’a su autant agir sur la jeunesse musulmane tel l’a fait Serigne Moustapha Sy, et ceci pour que la clairvoyance, l’élégance morale et la citoyenneté règnent en maître au pays de Seydil Hadj Oumar.
Il y’a un demi-siècle, le Responsable Moral du DMWM (Dahiratoul Moustarchidina Wal Moustarchidaty) réunissait les petits-fils de Serigne Babacar Sy (rta) pour l’initiative « Dahira Seute Yii ». Mais il était complexe à l’époque de donner un sens à la Philosophie de Mawdo (rta) dans ce domaine : faire de sorte qu’un Dahira puisse être un cadre éducatif à la fois religieux, politique, social et culturel. « Les pionniers de l’époque avait finit d’en faire plutôt un espace avec pour seul tremplin l’exploitation pure et simple », dénonce le guide moral dans l’une de ses conférences.
Au moment de quitter Tivaouane pour poursuivre l’aventure à Dakar, il dû en parler à Serigne Cheikh Tidiane Sy qui, sourire aux lèvres, lui avoua : « Moustaf ! Tivaouane est juste un fief pour nous. Mais le legs de ton grand père Cheikhal Khalifa (rta) devrait être à l’image d’un cantique des cantiques qui resonnerait même dans les Rues de New York. » Plus de vingt ans plus tard, le Mouvement Moustarchidine avait finit de s’installer partout à travers le monde et, un soir d’hiver, son Responsable Moral, vêtu d’un Manteau et d’un chapeau, marchait dans une rue de New York lorsqu’il entendit retentir le fameux « Rabboune Tabaaraka » dans un immeuble où des disciples Moustarchidines s’adonnaient à l’activité du jeudi soir communément appelée « Goudi Adjouma*. » J’avais pu déceler ce jour là tout le sens des propos d’Al Maktoum, confie t-il.
Les événements du 16 février 1994 sont passées par là, avec leurs lots de supputations et de confusions qui s’inscrivent dans la démarche des politiques et autres leaders d’opinion qui aiment à relater les faits. Même Habib Thiam n’a pas été en reste, faisant fi, dans son livre titré « Par Devoir & par Amitié », de la participation de Serigne Moustapha Sy aux dits événements alors qu’il était déjà en prison. Crise de Mémoire quand tu nous tiens !
A l’époque, le combat était légitime : défendre la cause de Serigne Cheikh Tidiane Sy, « victime » de dérives médiatiques orchestrées par le régime, tout en dénonçant les piliers qui faisaient offices d’entorses à la démocratie et au développement intégré : une crise d’autorité, une crise de compétence et une crise de confiance.
Quant à la prise de position politique, elle a été justifiée par celui que les sénégalais considérent aujourd’hui comme étant l’homme qui avait compris très tôt là où beaucoup ont trébuché, en l’occurrence Al Maktoum : » Le choix de Serigne Moustapha Sy qui apporte son soutien au PDS est le même que celui du Prophète (psl) qui avait opté, en termes d’échéance politique, pour les chrétiens au détriment des Perses. » Qui connait l’histoire Sainte sait que les grands de la Mecque ne tergiversaient point quand il s’agissait de traiter les versets coraniques de fables antiques ! » Le choix de Serigne Moustapha Sy est à la fois juste et raisonnable ! « , rajoute le patriarche.
Le « massacre » continue, les crises évoquées il y’a trente ans se prolongent, et le combat s’est détourné vers le fameux « SangueRéew Mi », l’une des dernières volontés d’Al Maktoum, et qui s’inscrit dans la logique allant dans le sens de « laver ce pays là » pour un ressourcement purificateur.
Le combat pour la légitimité serait comme une bâtisse dont le fondement est l’action politique d’un allié du Président du PUR. Un homme dont le courage physique et moral, la crédibilité, la volonté de faire changer les choses, l »expérience distinguée et la démarche ne laissent personne indifférent : Aliou Mamadou Dia, géographe de profession et leader de nature, dépositaire d’un programme, et le seul qui, dans l’histoire politique du pays, met l’homme au centre de tout.
Maam Cheikh
Chroniqueur