Le pays de « Ndoumbélane » est en ébullition depuis la récente sortie médiatique du président de la République, l’opposition (radicale) est vent debout, car Macky SALL, telle « l’Hydre de Lerne » voulant échapper à Héraclès, multiplie les leurres et heurts pour tromper l’adversaire.
Dans la mythologie gréco-romaine, l’Hydre de Lerne constitue le deuxième des travaux d’Héraclès. C’était un reptile à 9 têtes vivant dans un marécage. Parmi ses 9 têtes, la tête centrale était immortelle, rendant cette créature impossible à tuer. Eurysthée confia cette mission impossible à Héraclès en pensant se débarrasser de lui. Mais c’était oublier la force divine et la ruse d’Héraclès., qui sortit vainqueur de ce combat.
Toutes proportions gardées (et heureusement d’ailleurs), Macky SALL n’a pas de pouvoir divin, mais il est manipulateur et doué pour les combinaisons et compromissions politiques, qui lui ont toujours permis de rebondir et de retomber sur ses pattes tel un félin. Au moment où le Conseil Constitutionnel lui demande de prendre un décret pour appeler le corps électoral à participer au 1er tour de l’élection présidentielle, le futur ex-président dit préférer un dialogue en vue d’arriver à un consensus sur la fixation de cette fameuse date. Pour lui, en sa qualité de maître des horloges, il est urgent de se hâter lentement, en invitant toutes les « forces vives de la nation » (nous avouons humblement ne pas savoir ce que recouvre cette expression, dans la mesure où elle est très souvent employée à toutes les sauces) à se mettre autour d’une table pour discuter. En écoutant Macky SALL, ce dialogue commencera lundi 26 février pour se terminer au plus tard le mardi 27 février 2024 ; au terme de ce dialogue les « gorgoorlou » que nous sommes, verrons la fumée blanche s’échapper du toit du palais présidentiel et une fenêtre s’ouvrir avec un président tous sourires nous annonçant la bonne nouvelle « habemus papam », comme si nous étions au Vatican à l’occasion du choix d’un nouveau chef de l’église catholique, à savoir le « Pape ».
L’actuel locataire du palais de la République a aussi déclaré dans son show médiatique du jeudi 22 février que toutes les planètes sont actuellement alignées pour voir sortir de prison son ennemi préféré, Ousmane SONKO, ainsi que son « jumeau » Bassirou Diomaye Diakhar FAYE (candidat à la présidentielle retenu par le constituant électoral). Selon lui, l’élection présidentielle doit rester inclusive, donnant espoir qu’un pas en arrière pourrait être fait pour permettre à PROS de participer à cette échéance. Et pourquoi pas, puisque Macky SALL pense à tout, car lors du dernier conseil des ministres il a « instruit la Ministre de la justice de travailler à la mise en place d’une loi de pardon et de réconciliation nationale » , ministre qui n’est autre que Madame Aïssata TALL, qui nous a récemment juré qu’il n’y avait pas de détenu politique au Sénégal. Autrement dit, tous ceux qui croupissent dans geôles de « Ndoumbélane » ne sont que de vulgaires délinquants de droit commun. On notera que le président ne parle plus d’amnistie, ce terme étant trop connoté pour lui. Il préfère parler de loi de réconciliation et de pardon !
Un de mes complices et amis de la diaspora, Makha NDAO (qui comme moi n’a aucune sympathie pour l’actuel président), me faisait remarquer que Macky SALL cherche à entrer dans l’Histoire, à l’image de Frédérik De KLERK, ancien président d’Afrique du Sud qui avait obtenu la libération de Nelson MANDELA, aux termes d’un dialogue long, tendu et risqué pour sa propre personne, car faisant l’objet de menaces de mort et autres intimidations venant de son camp. Et « Madiba » fut libéré le 11 février 1990, après que tous les prisonniers politiques de l’ANC furent élargis de prison. La loi sur la réconciliation nationale qui a suivi cette libération a par la suite permis une longue période de repentance et de pardon. Si Ousmane SONKO est sur les traces de MANDELA, nous ne prenons aucun risque de dire que Macky SALL n’est pas De KLERK.
Ousmane SONKO, sortant de prison, deviendrait-il pour autant le candidat idéal pour Macky SALL dans sa recherche de dialogue pour une élection inclusive ? Nous ne sommes pas loin de le penser, car il nous semble que le président a entendu les appels d’outre-tombe qui lui demandent de libérer le PROS s’il veut s’assurer un avenir paisible pour lui et pour sa famille. Sauf erreur de notre part, Ousmane SONKO n’a jamais dit qu’il ne pardonnerait pas à Macky SALL. Il a dit et répété maintes fois, qu’il ne voulait pas dialoguer avec Macky SALL, car selon lui le président ne « connaît que l’épreuve de force et qu’il ne négociait que quand il était acculé ». Or aujourd’hui l’épreuve de force semble payer et que la peur a changé de camp, dans la mesure où Macky SALL dit « ne pas s’opposer à la libération de SONKO, ajoutant que ses avocats (de Sonko bien sûr) peuvent en faire la demande et suivre les procédures idoines » ; tout cela sans que le PROS ait négocié ou cédé quoi que ce soit (sauf erreur de notre part), en dépit des déclarations intempestives du volubile et fanfaron Pierre Atépa GOUDIABY sur d’éventuelles démarches qu’il aurait entreprises pour rapprocher les deux hommes. Monsieur GOUDIABY, « un médiateur, ça ferme sa gueule et ça parle que quand il a obtenu un résultat probant, voire un accord ferme » comme dirait l’autre. Pour l’instant, vous êtes seul à dire que Macky et Ousmane sont proches d’un accord ; mais quel accord ? Le pardon faisant partir de nos traditions, Ousmane SONKO pourra t-il un jour pardonner à Macky SALL ? Nous ne le saurons que quand le PROS aura retrouvé la lumière du jour pour nous en parler de vive voix.
Pour dialoguer, il faut être au moins deux ; sauf que en matière de dialogue, les sénégalais ne sont pas au bout de leur peine, car, en ce vendredi 23 février 2024, jour saint pour les croyants, l’opposition réunie au sein du collectif FC25, dans lequel figure 16 des 19 candidats agréés par le Conseil Constitutionnel, vient d’exprimer son refus de participer à toute rencontre initiée par le président de la République, au motif que le président « fait du dilatoire ». Pour corser la situation le « club des 16 » envisage de déposer un recours auprès du CC pour l’obliger à déclarer le président hors course et lui demander de fixer les dates de la prochaine élection.
Et maintenant que faire, disait Lénine. Nous pensons que l’heure est grave et que seuls les candidats retenus par le CC peuvent d’un commun accord convenir d’une date avec le président de la
République, sans les partis politiques ni la société civile. Ils doivent se donner pour échéance la date du 10 mars 2024 pour le 1er tour. L’opinion sénégalaise ne veut pas de Macky SALL après le 2 avril 2024. De quoi ont-ils peur ces candidats homologués, nonobstant le cas Ousmane SONKO. Aujourd’hui, tous les « gorgoorlou » sont prêts à voter pour Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, qui est la face 2 (le revers) de SONKO. Il a toutes les chances de gagner la présidentielle dès le 1er tour ; ce qui nous épargnerait un 2è tour et permettrait de dire adieu à Macky SALL le 2 avril, d’autant qu’il l’a martelé hier « je ne serai plus président de la République après le 2 avril 2024 ».
Le vrai combat de l’opposition (radicale) aujourd’hui c’est d’obtenir la libération immédiate et sans contrepartie de Diomaye, pour lui permettre de battre campagne. Nous l’avions déjà dit dans une de nos chroniques ici même, Ousmane SONKO est et restera faiseur de roi du fond de sa cellule du Cap Manuel. Il a déjà proclamé Diomaye candidat et il veut que Bassirou soit président de la République, car « Bassirou mooy Sonko ». Tout est dit.
Autant Macky SALL a une responsabilité historique d’avoir créé les turbulences socio-politiques, économiques et juridiques au Sénégal, autant les candidats retenus auront une responsabilité devant la Nation et l’Histoire, s’ils ne vont pas s’asseoir à la même table que Macky SALL pour déterminer la date des élections, afin que Macky puisse partir le 2 avril . Il n’est pas de la responsabilité du CC de fixer une date, sinon il l’aurait fait dans sa décision du 15 février 2024 ; le CC n’a pas autorité ni vocation à fixer une date, sauf à exercer un dépassement de fonction « pour raisons exceptionnelles », en sachant que sa décision sera sans appel et qu’elle s’imposera à tous. Si les candidats retenus désertent le dialogue, ils auront failli et ils auront été plus dangereux que Macky SALL, parce qu’ils auront abandonné la Nation, comme le dit si bien Makha NDAO .
S’asseoir à une même table avec Macky SALL , dans l’intérêt supérieur de la Nation, pour exiger une date rapide de l’élection présidentielle (le 10 mars au plus tard) et la libération immédiate de Bassirou Diomaye FAYE pour respecter le principe de l’égalité des candidats, constituent un minimum syndical pour le peuple sénégalais. Tout le reste n’est que farfelu et superfétatoire, qui permettrait au CC de finalement décider que Macky SALL a raison, et qu’il faut du temps pour organiser ou ré-organiser le processus électoral et le renvoyer à plusieurs mois. Que Dieu nous en garde !
Sans faire de mauvais esprit, il y a lieu de se poser la question suivante : est-ce que le « club des
16 » a intérêt à voir Diomaye sortir de prison pour leur ravir la vedette, car sans « Diomaye mooy Sonko » chaque candidat déclaré a sa chance de battre campagne tout seul, mais aucun n’est assuré d’aller au 2ème tour. La dispersion des voix risque de profiter aux candidats de Benno ou de la mouvance présidentielle. Bassirou Diomaye FAYE est le seul à avoir une colonne vertébrale, qui s’appelle Ousmane SONKO, et pourrait gagner l’élection présidentielle dès le soir du 1er tour.
Nous avions déjà dit, ici même, que Macky SALL n’a pas vocation à promouvoir une grande concertation nationale sur la réconciliation et le pardon et nous le maintenons. Quand Diomaye sera élu président, il sortira Ousmane SONKO de prison et aura toute latitude d’appeler à un dialogue national ou assises nationales, dans des conditions plus sereines et plus apaisées. De nos jours, la tension est nettement palpable et le ciel de la République est chargé de nuages noirs annonciateurs de cataclysme, si Macky SALL n’a pas de successeur au matin du 2 avril 2024. Il y a assez de morts comme ça, et plus aucune goûte de sang ne doit couler pour satisfaire les lubies de nos hommes politiques.
En conclusion, ne pas trahir le peuple, du côté du pouvoir comme des candidats validés par le Conseil Constitutionnel, c’est que l’ Exécutif et les candidats validés par le CC se mettent d’accord sur une date pour que le 2 avril 2024 on ait un nouveau président de la République ; ne pas trahir le peuple, c’est d’exiger que l’Exécutif fasse tout pour que la campagne électorale se déroule sous d’heureux auspices ; ne pas trahir le peuple ce n’est pas d’utiliser des faux-fuyant, mais d’exiger la libération de Bassirou Diomaye FAYE pour qu’il fasse campagne, car c’est son moment. Le moment d’ Ousmane SONKO président viendra, car il ne faut pas tomber dans le piège de Macky SALL, qui parle d’élection inclusive en sachant qu’il ne veut surtout pas voir son strapontin au palais de la République occupé par un « ex-pasteef ».
Restons vigilants et déterminés à avoir un nouveau locataire au Palais Léopold Sedar SENGHOR au matin du 2 avril 2024.
Alioune DIAWARA, juriste, militant syndical et enfant de Ndoumbélane
Je suis desole. mais vous savez pertinemment que ce n est pas vrai. Cela fait parti de votre campagne de tentative de division au sein du PASTEF, ce qui ne passera pas, vous pouvez dechanter des a present.
Organisez nous nos elections le plus rapidement possible en debut mars. Vos complots et le reste on s’en bat le couillles.
Vous avez bien que Maquis tient à son « dialogue » avec la participation des candidats dits « spoliés ». Or l’objectif de ces derniers est la « reprise de TOUT le processus », ce qui est contraire à la décision du CC.
Selon votre thèse, OS doit participer à l’élection présidentielle, et là vous rejoignez le souhait des « spoliés ». CQFD