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Couleurs adverses actions diverses

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Un pas en avant, un pas en arrière ; circulez, les va-t-en grève font du surplace. Après plusieurs semaines de mouvements d’humeur alternés avec des heures de classe, des enseignants vont retrouver leurs élèves, à un moment extrême où les parents redoutaient une fin d’année scolaire sans examens. Les grévistes ont reçu des assurances qui justifieraient qu’ils patientent, sans exclure de « remettre ça ».

Des adversaires politiques du Pouvoir viennent de perdre un allié objectif. Un pas en arrière pour les partisans du réchauffement du front social, qui avaient fait un pas en avant en misant sur l’instabilité qui viendrait de l’Ecole.

Mais à peine ce secteur stabilisé dans l’élémentaire, que les politiques prennent la rue. Des jeunes de Bennoo qui n’entendent pas laisser le Pouvoir faire adopter le Projet de loi soumis à l’Assemblée, anticipent l’examen du texte instituant la vice-Présidence.

Le Centre-ville reprend du service à la perturbation et des rues de Dakar retrouvent la couleur noire fumée des pneus brûlés en guise de protestation. La police qui n’est jamais très loin quand éclatent ce genre de manifestations, trouve des clients pour remplir ses fiches : interpellations de leaders, interrogatoires sommaires et libération à des heures tardives, alors que le dernier des partisans a fini d’évacuer les lieux, en promettant de revenir le lendemain, pour exiger « la libération immédiate » des interpellés. Le spectacle a commencé depuis belle lurette, à devenir banal dans la capitale.

Mais il y’a eu hier lundi, comme du nouveau dans la sortie des jeunes de Bennoo. Ces deniers n’étaient pas seuls dans la rue. D’autres jeunes sont venus s’opposer à leur manifestation de protestation, exhibant devant les caméras de télévision, leur appartenance au Sopi. Image peu rassurante, qui pourrait annoncer quelques dangereuses évolutions du climat social et politique.

L’opposition et des organisations de la société civile appellent à « barrer la route » au Projet de loi, au moment où Me Abdoulaye Wade semble avoir fini de tourner la page de ce qui a fait l’actualité de ces derniers jours. Comme si les protestations effectives et à venir ne devaient rien changer à l’instauration d’un ticket pour la prochaine présidentielle.

Me Wade pourrait avoir tort de ne pas prêter oreille à ce qui bruit en sourdine, même si les protagonistes n’ont plus arrêté de crier au « scandale », depuis jeudi dernier, jour d’adoption du Projet de loi en Conseil des Ministres. Pour les adversaires du pouvoir libéral, il faut « mettre fin aux dérives » du Chef de l’Etat. Ils ont encore de la matière à remuer le couteau dans la plaie.

Le Comité de veille qui se réunit ce mardi ne devrait ignorer la centaine de recommandations sorties de l’audit du fichier électoral, effectué avec l’appui des partenaires au développement. Bennoo et les formations politiques poursuivant les mêmes objectifs de changement à la tête du pays, ont du grain à moudre.

En ouvrant divers fronts sur le fichier électoral et le ticket présidentiel, les partis d’opposition peuvent rallier des organisations de la société civile, à leur cause. Dans cette perspective, soit le Pouvoir organise (ou obtient) le soutien spontané des jeunes qui lui sont fidèles, et bonjour les violences, soit il laisse le soin à la police républicaine d’assurer le maintien de l’ordre, en espérant que l’expérience de celle-ci permettra d’éviter les coups fatals.

Dans un cas comme dans l’autre, le camp présidentiel devrait des soucis à se faire. Mais, on ne peut non plus négliger ce qui semble être la stratégie de Abdoulaye Wade. Le Chef de l’Etat n’ignorait rien de ce que les nouvelles modifications de la Constitution pouvaient soulever comme problèmes. Il a préféré engager le bras- de-fer, en choisissant le moment le plus éloigné possible de l’élection, avec l’espoir qu’avant février 2012, les esprits auront fini de s’échauffer et le calme revenu. Il restera au Président de la République à négocier un autre virage, qui pourrait se présenter sous la forme d’une candidature contestée. Le saut d’obstacles est donc loin d’être à son terme, mais l’homme a l’habitude des coups d’éclats, dont la contestation finit toujours par laisser aux acteurs, le sentiment que leurs manifestations les plus réussies n’ont pas plus d’effet sur la cible, que de violents coups d’épée dans la mer. Un pas en avant, un pas en arrière et les lignes semblent intactes. En vérité, la crédibilité du Pouvoir libéral aura été érodée, un peu plus.
Ibrahima Bakhoum
sudonline.sn

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