XALIMANEWS- Des déclarations de M. Pisani, retenons 3 éléments-clés d’analyse:
1. “Les bateaux européens ne pêchent que deux types de poissons : le thon et le merlu noir qui sont des poissons que ne pèchent pas les pêcheurs sénégalais”.
2. ?”Le pourcentage de pêche : les pêcheurs européens pêchent 3000 tonnes par an. Ils sont autorisés à pêcher un quota de 10 mille tonnes, au titre de l’accord de pêche. Ils en pêchent 3 mille et la totalité des prises au Sénégal est de 400 mille tonnes par an». Jean Marc Pisani souligne, par ailleurs, que «l’accord de pêche entre l’UE et le Sénégal représente moins 1% de la pêche au Sénégal”.
3. ?[En échange de ces accords de pêche], “L’Union européenne paye une redevance à la fois pour les licences de pêche mais aussi pour pouvoir, encourager la politique sectorielle de la pêche», selon toujours Jean Marc Pisani. Le montant de cette redevance se chiffre à 900 mille euros par an ; soit plus de 590,3 millions de FCFA par an. « Au total, l’Union européenne paye à l’Etat du Sénégal chaque année environ 1 million 700 mille euros en échange de cette pêche, ce qui représente environ plus de 1 milliard 115 millions de FCFA.”
Analyse
Déclaration 1- Il faut nuancer les propos parce que nos usines de transformation exportaient du thon frais sous forme de longes, ce qui permettait de faire travailler des milliers de gens dans les chaînes de valeurs des produits halieutiques. Pourtant nous mettions des thons en boites et consommons le thon en sandwich comme le très populaire pain-thon.
Idem pour le merlu qui peut-être transformé en steaks, filets et autres préparations pour l’exportation.
Déclaration 2- L’information qui en est la plus importante, c’est la confirmation des prises annuelles de 400 mille tonnes. Quand un pays peut disposer d’autant de matières premières halieutiques, il peut créer une base industrielle avec la transformation de ses ressources et, créer des millions d’emplois réguliers dans les chaînes de valeurs et les grappes de croissance convergente associées.
Déclaration 3. Ce point corrobore mon analyse de la déclaration 2. Si le Sénégal reçoit de l’UE, 1700000 Euros par an, même pour si c’est seulement, comme le dit M. Pisani, pour les 3000 tonnes pêchés (thon et merlu noir) au lieu des 10000 de l’accord, cela veut dire que l’UE paye 2591 FCFA le kilo pêché.
Alors si on sait que pour le thon blanc entier, le kilo au marché grossiste de Rungis France, se négocie actuellement à 10.70 Euro (7019 FCFA) et que pour le thon rouge entier, le prix s’y négocie à 22 Euro le kilo (14432 FCFA), il est clair que l’état du Sénégal devrait impérativement aider à la transformation du thon.
C’est un exemple. Le Sénégal doit s’industrialiser par la transformation de ses ressources, pour offrir des opportunités d’investissement rentables à tous ses partenaires y compris européens. Une coopération équilibrée pourrait servir à cela.