L’initiative des nouvelles autorités d’envisager la réforme de la justice est à la fois pertinente et opportune. Elle répond au souhait des Sénégalais de disposer d’une justice impartiale et équitable agissant sans passion ni pression. Une justice sans reproche où tout le monde se plie et s’accorde sur les décisions, sans avoir le sentiment d’un verdict à géométrie variable.
Mais, peut-on envisager une réforme de la justice sans la placer dans le contexte global de réforme et de régulation de la vie démocratique ? Quand, dans un pays, on crée son parti politique ou son Syndicat, son groupe de pression, son lobby au gré de ses frustrations ou ses ressentiments, on confond porter plainte et porter presse. On verse dans la désinformation et la manipulation et on entrave le fonctionnement de la justice.
Au Sénégal, nous avons raté le premier tournant en levant le corset des 4 courants de pensée imposé par Senghor. Au nom de l’ouverture démocratique, tout le monde a voulu créer son parti politique sans aucun ancrage idéologique et sans projet de société. Conséquence: des centaines de partis sans aucune viabilité alors qu’avec 4 ou 5 partis, on aurait assurer une vie démocratique plus sereine et moins conflictuelle. Il en est de même de la création d’une presse satellitaire, instrumentalisée, sous perfusion d’une clientèle politico-affairiste. Comment assurer une bonne justice dans un tel contexte de confusion de rôles et d’acteurs, sans un assainissement des secteurs clés de la vie publique et sociale? Nous avons là un grand défi à relever. Les corps de contrôle ont démontré la pertinence de leur présence dans le champ de la bonne gouvernance, mais ils ne seront que ce qu’en feront les hommes qui les dirigent. On peut tout Réformer en disposant de textes de lois appropriés mais il faut surtout agir sur les hommes et sur leurs rapports à l’Etat qui doit être la seule constante des actes posés. Il faut par conséquent une bonne répartition des différents pouvoirs qui structurent l’Etat. L’exécutif, le législatif et le judiciaire. Il faut aussi une claire compréhension des missions de l’exécutif qui doit se repartir entre l’exécutif politique chargé d’une mission basée sur un mandat politique circonscrit dans le temps et dans l’espace et l’exécutif administratif dont la mission est d’assurer la continuité de l’Etat en toutes circonstances. Il faut donc assurer les conditions d’une bonne régulation de la vie publique en gardant à l’esprit que la justice doit toujours être rendue au nom de la toute puissance de l’Etat. La raison detat, le secret d’état, et autres devraient, à cet égard être revisites. Il va de soi que les réformes envisagées trouveront leur pertinence dans le futur.
Doyen Mamadou Kassé, journaliste
On dut que justice est le premier rempart de la démocratie. Pour qu’on arrive à assainisir la politique et ainsi dépolitiser la justice il faut avoir des partis politiques de qualités. Pour cela il faut réduire leur nombre en faisant des élections de représentativité. Il faut tous les cinq ans faire ces élections de représentativité et seulement ceux qui ont au moins 3% seront considérés comme parti politiques de premier plan et benefieront de financement en raison de 300 Francs CFA par voix obtenue par an. Les partis politiques qui auront 1% peuvent être considérés légalement comme parti politique mais ils n’auront pas de financement de l’état. Il faut aussi réformer la loi sur le financement des partis politiques par leurs militants en y introduisant celui des sénégalais de l’extérieur. Encore une fois seuls les partis politiques qui ont obtenus 3% et plus seront autorisés à utiliser ce mode de financement. Il faut aussi réformer la loi électorale pour permettre la création de partis politiques locales (départemental) qui vont participer aux élections locales tout en interdisant les partis politiques nationaux de participer aux élections locales. Je considère que c’est totalement irresponsable qu’on me disent que le grand marché de ziguinchor est totalement ravagé par un incendie et que les victimes restent plus de 48 heures sans voir leur maire à leur chevet parce que ce dernier ne vit même pas à ziguinchor car il a ses bureaux à Dakar où il est DG ou ministre. Un maire doit vivre l’écrasante majorité de son temps avec ses administrés.