XALIMANEWS: Au Sénégal, les tensions sur le prix et la disponibilité du riz sont récurrentes. Quelques jours avant l’annonce de la baisse opérée par le nouveau régime sur certaines denrées de première nécessité, les consommateurs dénonçaient une hausse supposée sur le prix du riz brisé non parfumé. Des allégations que certains importateurs et le Service du commerce régional de Dakar ont démenties. Hausse ou pas, de toutes les façons, ce qui est clair, c’est qu’on note souvent des pressions sur le prix et la disponibilité du riz sur le marché national. La seule solution pour faire face à cette situation serait, selon les experts, l’atteinte de l’autosuffisance en riz en bonne fois pour toutes. D’autant plus que cette option est une anticipation sur les grandes mutations du commerce international.
Ces derniers jours, avant la mesure de baisse des prix de certaines denrées de consommation courante (une mesure qui attend la réunion du Conseil national de la consommation pour être effective), des rumeurs couraient sur une augmentation du prix du riz brisé non parfumé. Du coup, certains détaillants accusaient les grossistes d’avoir augmenté le prix du sac de riz brisé non parfumé. Des allégations qui ont été démenties par les importateurs de riz et commerçants qui précisent qu’une baisse de 20 000 FCFA par tonne a même été constatée. De son côté, le chef du Service régional de Commerce de Dakar Amadou Touba Niane qui a été interpellé sur cette question avait précisé, en ce moment là, que la tonne coûtait entre 360 000 et 370 000 FCFA contre 380 000 FCFA, un mois auparavant. Donc, selon lui, il n’y pas de hausse de prix. En tout cas, même s’il n’y a pas eu une flambée sur prix du riz, la réalité est que la disponibilité du produit fait souvent défaut. En effet, ces dernières années, plusieurs cas de hausse du prix sur le marché ont été constatés. Ces disfonctionnements notés dans la distribution du produit sont souvent dus à des facteurs exogènes, notamment la conjoncture économique.
Pour contourner toutes ces difficultés auxquelles fait face le Sénégal pour approvisionner correctement le marché en riz, le gouvernement de Macky Sall avait misé sur la production locale. En effet, dès son accession à la magistrature suprême, celui-ci avait proclamé sa volonté de réaliser l’autosuffisance en riz en 2017. Macky Sall avait ainsi estimé urgent de produire suffisamment pour satisfaire les besoins du Sénégal en riz. En 2014, l’Etat du Sénégal avait injecté 74 milliards de FCFA pour l’atteinte de cet objectif. Parallèlement, les autorités ont porté leur slogan «Autosuffisances en riz en 2017» dans toutes les régions du pays. Quelques années après, on apprenait que les productions de riz paddy pour la campagne 2017/2018 étaient d’1 million 15 mille 334 tonnes, soit une augmentation de 7% par rapport à la campagne 2016/2017. Alors que l’objectif des autorités était d’atteindre une production d’1 million 80 mille tonnes de riz blanc, soit 1 million 600 mille tonnes de riz paddy à l’horizon 2017. L’échéance a été donc reportée jusqu’en 2019. Toutefois, cette autosuffisance en riz n’est toujours pas une réalité au Sénégal. Aujourd’hui encore les nouvelles autorités sont contraintes de redoubler d’effort pour l’atteinte de cette autosuffisance en riz au Sénégal. Car, malgré tout, cette option pour l’autosuffisance est une anticipation sur les grandes mutations du commerce international.
NDEYE AMINATA CISSE Sud Quotidien