XALIMANEWS-Trois ans après les événements, la chambre criminelle de Kolda a jugé l’affaire concernant Daouda Bâ, alias Mbacké-Rouhou de Saré-Ngagne, accusé de crimes graves tels que le viol, la pédophilie, le détournement ou l’enlèvement de mineure, la fraude, la séquestration et l’association de malfaiteurs.
Le quotidien L’Observateur rapporte que l’audience a eu lieu, hier lundi. Le 14 janvier 2021, une descente de la gendarmerie à Saré-Ngagne, suite à des informations répandues sur les réseaux sociaux, avait révélé des mariages de mineures dans cette commune du département de Médina Yoro-Foulah, au sud du pays.
L’enquête menée par la gendarmerie a confirmé que les membres de cette nouvelle secte pratiquaient leurs rituels en langue Peulh et organisaient des mariages impliquant des filles mineures, dont Hawa Mahany Diallo, âgée de 13 ans à l’époque. Lors de son témoignage devant la chambre criminelle, Hawa Mahany Diallo était accompagnée de sa fille d’un an et a déclaré avoir eu des relations sexuelles avec le marabout, de même que ses deux épouses qui étaient au courant mais n’osaient pas parler, rapporte le quotidien. L’accusé a nié ces accusations tout au long du procès.
Le faux prophète a affirmé être victime d’un complot visant à ternir sa réputation en raison de ses convictions religieuses et de ses pratiques. Il a également affirmé n’avoir jamais eu de relations avec la jeune fille.
Interrogé sur ses intentions de marier la fille à l’époque, selon le journal, il a répondu que la fille était alors trop jeune, tout comme deux autres filles qu’il envisageait de marier à ses assistants talibés, Aliou Badara Sané et Biram Diallo. Cependant, le frère de l’accusé avait précisé lors de l’enquête préliminaire que ces mariages étaient planifiés mais non encore consommés.
Dans ses réquisitions, le procureur de la République a demandé à la chambre criminelle de retenir les accusations de viol, pédophilie, détournement ou séquestration, et a requis une peine de 10 ans de réclusion criminelle. L’avocat de la défense a plaidé pour l’acquittement de son client en raison du doute. Le verdict est attendu le 8 juillet prochain.