Tout d’abord je tiens à dire dès mon entame que la nomination de Sophie Nzinga Sy est légitime. C’est dans son domaine d’activité et à priori elle devrait être capable de réussir sa mission.
Ceci étant dit, je mets des réserves que seule la concernée pourrait lever. En effet, une semaine avant sa nomination, Sophie Nzinga a été élue sans même le demander à la présidence d’une association qui porte le nom de Plate-forme pour les Industries Culturelles et Créatives et la Formation Profesionelle (PICC – FP). Je lui demanderai en toute fraternité de se retirer de ce poste puisque elle n’a pas été au courant de la genèse de sa constitution. Sa position actuelle la place aussi dans une position de conflit d’intérêts flagrant puisque c’est son entreprise qui est membre de ce réseau.
En effet, ce réseau a fait évoluer son nom pour mieux élargir son champ et capter des fonds destinés aux senegalais. Au départ, ils étaient quatre courtrajmé de Toumani Sangaré français, Yennenga de Alain Gomis français, Ba tisseur de Eyuman Assangone gabonaise installée en France depuis 98 et Sénégal Talents Campsus de Matador, Malal Talla et Amadou Ba. Il était question de rédiger des curricula pour la formation en audiovisuelle et en spectacle vivant. Des quatres boîtes seules Sénégal Talents Campus avait et a jusqu’à présent le papier pour former officiellement au Sénégal. Un atelier restreint avait été organisé et financé par l’Afd, l’agence française de développement, à l’époque ils avaient, seuls à l’exclusion d’acteurs nationaux de la culture et de la formation expérimentés de plus de vingt années, peaufiné ce qui devait être le contenu de la formation audiovisuelle des jeunes Sénégalais. Comment des étrangers avec des entreprises avec moins de trois années d’expériences alors peuvent nous dire comment réorienter la formation audiovisuelle du pays?
Sentant les opportunités avec les Jo J et les Icc leurs activités à été réorientées en ICC. Comme ce fut le cas avec Aliou Sall et Frank Timis, je doute fort que c’est parce que Sophie Nzinga est là fille du ministre qu’elle a été proposée au poste de présidente. Les français ont fait un pas en carrière mais restent les contrôleurs puisque, même avec la proposition de mon nom comme acteur et premier rédacteur du programme formateur de licence et Master audio-visuel à Sup info ils m’avaient retiré. La raison était simple, mon discours d’alors pro africaniste dans un pays avec gouvernement pro français. Mais aussi les accusations révélations sur les détournements de fonds destinés à la formation en cinéma pour les jeunes des banlieues en France par Coutrajme. Comment une entreprise qui détourne de l’argent de la formation en France peut bénéficier si facilement de l’onction de l’état mais aussi des bailleurs qui le savent mais veulent diriger leurs fonds vers leurs compatriotes.
L’APDA est un instrument puissant dans les Icc puisque désormais ce secteur est classé dans ses rubriques. Les foires, les voyages, les budgets d’organisations, les coopérations de pays à pays mais aussi comme peu le savent le lien avec le ministères des affaires étrangers. Effectivement les partenariats et la redirection vers des entreprises locaux de fonds sont avalisé dans ce ministère. Les passeports diplomatiques pour faciliter les mouvements des Acteurs du secteur et l’important rôle de l’ambassadeur de l’union Européenne dans l’octroi de financement d’activité artistique culturelle et artisanale qui travaille en étroite collaboration avec le ministère des affaires étrangères. À noter aussi que dans chaque ambassade au Sénégal il y a un attaché culturel qui a comme interlocuteur avant tout acte le ministre des affaires étrangères.
Guy Marius disait récemment: que fait Washington et la Suisse au sein des réunions de la CEDEAO ? Cette question est aussi valable pour certains étrangers au Sénégal. Ce ne sont pas seulement les bateaux chinois qui battent pavillons vert jaune rouge pour mieux voler nos poissons dans la culture c’est très courant mais aussi sinon plus grave. Si on faisait les sommes financées par l’Afd, l’Oif, la Cfi, l’union européenne, la Giz, fondation de Belgique etc.. vous verrez que les « expatriés » prennent 99%. Et même nos propres fonds comme le Fopica, Der, 3fpt, ils réussissent à peindre leur drapeau pour subtiliser la part du lion. Voilà la raison pour laquelle nos artistes sont pauvres et font des quêtes si par malheur une maladie ou autres problèmes leur tombent dessus.
Yennenga s’est retiré, je ne sais pas pourquoi. Mais ce qui est sûr PICC FP est contrôlé par ces gens qui l’ont débuté. Sénégal Talents Campus à toute la légitimité pour ses activités vu son expérience et ses réalisations concrètes mais là où le bas blesse c’est de savoir que des acteurs du pays son exclus et que des étrangers sont favorisés sans une réaction forte de leur part.
Sophie Nzinga Sy sera jugé sur son travail, le stylisme est une petite partie de l’artisanat qui est pratiquement endogène. Des solutions importées ne régleront pas ce secteurs mais la modernité doit se conformer à nos réalités. Dans ce secteur l’histoire des hommes et des castes et liés aux métiers mais la marche du monde exigent des réformes qui comprennent les enjeux profonds auxquels aspirent des hommes et des femmes qui vivent du talent de leurs mains.