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Madère Fall, activiste sénégalais, basé aux USA : « Ne pas soutenir un pouvoir doit être un principe de précaution »

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XALIMANEWS- Activiste sénégalais, vivant au pays de l’oncle Sam depuis près d’un quart de siècle, ce natif de Kaolack s’est révélé au grand jour, il y a 5ans lors de son arrestation par la section de recherche de la gendarmerie dans un différend qui l’opposa au patron de SENICO. Un épisode judiciaire qui a mis en lumière les actions politiques du fondateur du Réseau des activistes de la diaspora et analystes africains (RADARS). Son ambition : Donner une nouvelle impulsion à l’apport des ressortissants du continent au développent économique et social de leur pays.

Qu’est ce qu’on peut dire sur le personnage de Madère Fall ?

Je suis natif de Kaolack et je vis aux USA depuis 24 ans. Il est vrai que j’interviens beaucoup sur ce qui se fait au Sénégal, notamment sur le plan politique, mais en tant qu’activiste, analyste j’interviens également sur tout ce qui se passe dans mon pays. Vous savez le terme activiste m’a été attribué, pour la première fois, lors de mon arrestation arbitraire par la Section de recherches de Colobane, suite à une plainte du patron de SENICO. Depuis, le terme est repris partout et tout le monde se réclame du statut au Sénégal. Un activiste n’est pas un insulteur ou un adepte de Facebook live.

Un activiste est celui qui prend cause pour les victimes ou les populations en alliant à la fois le discours et l’action pour une solution juste et durable. Le député Guy Marius en est un bon exemple.  

Pour revenir sur mon arrestation arbitraire, par des éléments de la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane, mon seul tort a été de dénoncer la qualité douteuse d’un produit alimentaire dudit groupe. Autrement, je suis apolitique et bien sûr, je ne milite dans aucun parti; mon seul parti est le Sénégal.

Quel est votre apport dans le débat politique ?

En Afrique, notamment au Sénégal, on a tendance à réduire l’apport des diasporas aux simples statistiques sur le volume des transferts financiers. Ou encore à leur instrumentalisation par le parti au pouvoir ou l’opposition. Très tôt, j’ai combattu cette vision réductrice ou simpliste en tentant, par mes écrits et par le discours, de montrer que la diaspora pouvait être porteuse d’une dynamique constructive, sans pour autant s’inscrire dans le militantisme politique. De ce point de vue, j’ai toujours soutenu et même théorisé que le bon patriote ne peut être le militant d’aucun parti politique. Le patriotisme transcende l’esprit partisan. Un vrai patriote ne peut prêter allégeance à aucun parti politique, fut-il celui au pouvoir.

La patrie avant le parti et la patrie au-dessus du parti, c’est cela ma conviction. Le parti est source de rivalités, de compétions et de médisances; Et les militants se comportent, très souvent, en ennemis avisés vis à vis de leurs adversaires politiques. La Nation et la patrie first (d’abord), ensuite le parti. On peut toujours contribuer au développement de son pays sans appartenir à un parti (politique).

Laissez-moi vous dire, de façon très modeste, que je suis à l’origine de plusieurs acquis dont bénéficie la diaspora. C’est le cas de la diffusion de la RTS, notre télévision nationale ici aux USA, sans compter l’idée d’aider et d’accompagner nos compatriotes en détresse, par nos gouvernants. C’est ce qui a, d’ailleurs, abouti à la création du FAISE. Le président Wade avait beaucoup de considération pour les compatriotes de la diaspora.  

Est-ce à dire que vous adoptez, dès lors, une posture critique face au pouvoir ?

J’ai supporté Macky Sall avant qu’il ne crée son parti. J’ai fustigé Wade et son parti pour défendre Macky Sall. Je ne croyais pas en lui, sincèrement, pour le voir président de la République. Il ne m’avait jamais convaincu. Une fois son élection à la tête du pays, il nous a sorti son vrai visage : un président aux antipodes de ce qu’il nous a montré dans l’opposition. Je me suis dressé contre lui durant tout son règne. J’ai eu la même attitude avec Sonko. Je suis le premier des sénégalais de la diaspora, comme du Sénégal, à le supporter et le défendre contre les dérives autoritaires de Macky Sall. Ma première Facebook live (vidéo) l’atteste. Ceci avant sa radiation de la fonction publique et la création de son parti. Je ne le connaissais pas mais, je considérais qu’il était juste une victime qu’il fallait soutenir.

A présent, je ne m’oppose pas au tandem (DIOMAYE -SONKO) mais je ne le supporte pas non plus dans les sonkonneries !  Ne pas supporter un pouvoir doit être un principe de précaution pour tout intellectuel qui se respecte.

Propos recueillis par Aly NDIAYE

2 Commentaires

  1. Tout le texte était beau jusqu’à la dernière phrase : ne pas supporter un pouvoir doit être un principe de précaution pour tout intellectuel qui DE RESPECTE. C’est une assertion qui est tordue, une valeur incongrue disons même une valeur tirée du négativisme!!! Oui un intellectuel doit avoir des principes et être prudent. Oui un intellectuel doit mettre en avant les valeurs comme l’intégrité et la bonne gouvernance mais ceux qui vont plus loin en apportant leurs contributions intellectuelles dans l’exercice du pouvoir sont encore plus méritants. Si tous les intellectuels qui se respectent devaient croiser les bras alors on pourrait les reprocher d’être juste dans la critique mais dans la solution.

  2. Je suis totalement de l’avis de Mr Fall , l’intellectuel organique selon le mot de Gramsci doit être un rempart , un filtre pour ne pas tromper les masses . Sous ce rapport si il cède aux sirènes du pouvoir et accessoirement de l’opposition qui va défendre ces dernières. Ça ne veut pas dire qu’on fasse de l’opposition systématique, loin de là . Au Sénégal notre histoire récente est là pour nous édifier de la vénalité des résolutions de certains intellectuels ou figures de proue de la société civile . De Doudou Sine à Latif Coulibaly en passant par feu le Pr Iba Der Thiam !

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