Business – Qui peut défier Google sur la recherche ? Mircrosoft a décidé de relever le gant avec le lancement de Bing. La firme de Redmond sait que la bataille va être longue et acharnée. Mais elle n’a pas d’autre choix si elle veut exister sur le marché de la publicité en ligne.
La bataille de la publicité en ligne se gagne sur les moteurs de recherche. Et sur ce marché, il n’y a qu’un seul gagnant : Google.
Alors que la plupart des acteurs (AOL, Ask, Yahoo) ont renoncé à investir sur le développement de leur service, Microsoft a choisi de relever le défi avec le lancement de Bing en juin dernier.
Pour la firme de Redmond, la publicité est le principal relais de croissance des prochaines années, avec la mutation de l’industrie IT vers le Cloud computing et les services en ligne. Mais son activité patine avec une baisse de 3% du chiffre d’affaires à 2,3 milliards pour l’exercice fiscal 2009.
Il y a urgence : jamais son service (MSN Search rebaptisé Live Search) n’est parvenu à faire de l’ombre à Google qui s’accapare entre 65 % et 90 % des parts de marché selon les pays (*). Une domination qui lui permet de s’octroyer près de 60 % des recettes publicitaires sur la Toile.
Bing représente la dernière chance de ne pas se laisser définitivement distancer. Si Steve Ballmer consacre déjà 7 % des investissements de Microsoft à cette activité, il est encore prêt à perdre quelques dizaines de millions de dollars.
Recherche sémantique
Pour y parvenir, le patron de la firme de Redmond joue coup double.
Côté technologie, il propose une alternative à Google en basant son service sur le moteur sémantique de Powerset racheté en juillet 2008 et en se positionnant comme un outil d’aide à la décision. Une démarche qui privilégie les recherches liées à un acte d’achat (produits, voyages, etc.) dont Google tire l’essentiel de ses revenus avec des clients comme eBay ou Amazon et tous les sites marchands, petits et grands.
Côté business, il se rapproche de Yahoo, dont le moteur de recherche occupe la deuxième place mondiale, pour offrir du volume aux annonceurs.
Quelques mois après le lancement de Bing, les premiers résultats sont mitigés. En novembre, il a atteint 10,3 % de parts de marché aux Etats-Unis, le premier marché publicitaire mondial, mais ne dépasse pas 3% au niveau mondial. Des résultats obtenus au détriment de Yahoo sans affecter réellement Google.
Steve Ballmer a déjà prévenu les investisseurs que la course poursuite sera longue et qu’il ne fallait pas attendre une croissance de 4% par an des parts de marché de Bing.
Mais un soutien inattendu pourrait venir lui prêter main forte. Christine Varney, la responsable de l’antitrust au sein de l’administration Obama, estime que Google a atteint une situation de monopole dans la publicité sur Internet. Prémices d’une prochaine action ?
(*) A l’exception de la zone Asie et de quelques pays de l’Est de l’Europe.