XALIMANEWS-Ephrem Yalike, est un journaliste centrafricain qui a travaillé pendant près de trois ans au sein de la communication du groupe Wagner en Centrafrique, un groupe paramilitaire russe impliqué dans des opérations de sécurité et des activités liées à la désinformation. Pendant son temps avec Wagner, Yalike a joué un rôle central dans la gestion de la communication du groupe en Centrafrique, un pays où Wagner est actif depuis plusieurs années, notamment pour soutenir le gouvernement centrafricain en échange de contrats lucratifs dans les secteurs miniers et de la sécurité.
Cependant, après avoir été témoin d’une bavure commise par les mercenaires russes, Yalike a été accusé de trahison, ce qui l’a poussé à fuir le pays. Il a reçu le soutien de la Plateforme des Lanceurs d’Alerte en Afrique (PPLAAF), une organisation qui aide les journalistes et les activistes en danger en Afrique, en l’aidant à s’échapper de Centrafrique. La fuite d’Ephrem Yalike s’inscrit dans un contexte de répression et de contrôle de l’information en Centrafrique, où la présence de Wagner et d’autres acteurs russes a été marquée par des pratiques de manipulation de l’opinion publique, notamment à travers la diffusion de fausses informations.
Yalike a témoigné dans une enquete menée par le consortium Forbidden Stories, une organisation de journalisme d’investigation qui travaille avec plusieurs médias partenaires, dont Radio France Internationale (RFI).
L’enquête, intitulée « Plongée dans la machine de désinformation russe en Centrafrique », est disponible en ligne sur le site de RFI et d’autres plateformes numériques, offrant un éclairage sur les techniques de manipulation utilisées par les forces russes pour maintenir leur influence en Centrafrique. « Selon moi, c’est un pays sous emprise des Russes, on le voit avec les actions menées par les Russes, l’exemple est simple : quand j’ai été empêché à l’aéroport de voyager, ça c’est une violation à ma liberté d’aller et de revenir. Mon avocat a contacté les autorités judiciaires et policières. Jusqu’alors, il n’y a eu aucune réponse parce que l’instruction vient des Russes. Rien ne peut se faire sans eux. » A-t-il déploré dans ses propos relayés par RFI.