XALIMANEWS-Deux pays, le Tchad et le Sénégal, ont choisi de mettre fin aux accords de défense qui les liaient à Paris, sans attendre les intentions françaises. Que reste-t-il des bases françaises en Afrique ?
Selon Radio France Internationale, le rapport de Jean-Marie Bockel, envoyé personnel du président Emmanuel Macron auprès des pays africains concernés par la reconfiguration du dispositif militaire français, a été remis le 25 novembre à l’Élysée. Cependant, ce rapport n’a pas encore été rendu public, mais il est déjà considéré comme obsolète, ajoute le média.
La réarticulation de la présence militaire française en Afrique connaît une accélération en cette fin d’année. En effet, deux partenaires historiques de la France, le Sénégal et le Tchad, ont choisi de couper les liens militaires, mettant ainsi un terme à une présence armée qui remonte à l’histoire coloniale. Dans quelques semaines ou mois tout au plus, il n’y aura plus d’éléments français à Dakar ni de drapeau français sur le camp Kosseï à Ndjamena.
Il reste le Gabon et, surtout, la Côte d’Ivoire. Cependant, que ce soit à Abidjan ou au camp de Gaulle à Libreville, une nouvelle approche est déjà en place. Selon RFI, cette réarticulation repose sur des bases initialement partagées, qui seront progressivement placées sous l’autorité des pays hôtes. Il n’y aura donc plus de grandes bases ni de contingents permanents, mais des détachements de liaison interarmées. Des noyaux d’une centaine de militaires auront pour mission d’accueillir des détachements temporaires, dont la taille variera en fonction des exercices, des formations et des opérations.
RFI rapporte également que Djibouti est désormais la dernière emprise militaire française sur le continent africain. Il s’agit d’une base stratégique, orientée vers l’Indo-Pacifique, servant de point d’appui pour les territoires français de l’océan Indien. Djibouti constitue également un pôle de stabilité dans une région particulièrement instable. C’est le seul port en eau profonde de la région, où la France déploie 1 500 militaires en permanence, notamment au service d’une base navale et aérienne. À proximité du détroit de Bab-el-Mendeb, par lequel transite 15 % du trafic maritime mondial, Djibouti et Paris sont liés par un accord de défense très spécifique, qui inclut une clause de sécurité, avec la France assurant la police du ciel et s’engageant à protéger Djibouti.
Cependant, les forces françaises ne sont pas seules à Djibouti. Les États-Unis y possèdent leur unique base permanente en Afrique, et en 2017, la Chine a ouvert sa première base militaire à l’étranger dans cette région, une emprise qui n’a cessé de prendre de l’ampleur. Selon les observateurs, les Chinois exercent une pression croissante. Le port de Djibouti, qui n’est pas extensible, devient un lieu stratégique où la concurrence pour l’espace est de plus en plus féroce.