XALIMANEWS-Dans une tribune signée par Thierno Bocoum, président du mouvement AGIR, le leader politique s’est exprimé sur la réponse du Premier ministre sénégalais aux propos jugés irrespectueux d’Emmanuel Macron envers les États africains. Intitulé L’art de fêter les mots, son texte offre une analyse à la fois critique et réflexive sur la posture de la France et l’attitude des dirigeants africains face à cette relation historique souvent décriée.
Thierno Bocoum commence par saluer la réponse du Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko qu’il qualifie de « succulente » et de remède au sentiment d’ébahissement causé par les déclarations d’Emmanuel Macron. Ce dernier, décrit comme « un président hautain », est accusé de manquer de respect et de modestie envers des pays africains qu’il perçoit comme de simples partenaires économiques. Bocoum souligne qu’une nouvelle ère s’est ouverte pour l’Afrique, marquée par une prise de conscience et une volonté de redéfinir ses relations avec la France.
Cependant, l’auteur ne manque pas de pointer une contradiction dans la posture du Premier ministre sénégalais. Tout en louant la pertinence de ses mots face au président français, Thierno Bocoum déplore un « usurpation » de rôle, considérant qu’il a « foulé au pied le parallélisme des formes » en prenant la parole à la place du chef de l’État sénégalais. Si les mots étaient percutants, Bocoum estime que le Premier ministre est encore loin d’égaler ses performances oratoires par des actes concrets, le qualifiant d’« abonné absent » dans les actions, ou de maladroit lorsqu’il s’y engage.
L’ancien député salue néanmoins la pertinence des « leçons théorisées par les peuples africains » que Macron aurait reçues à travers ces discours. Mais il met en garde contre une tendance à célébrer excessivement les mots sans traduction réelle dans les faits. Pour Thierno Bocoum, la réponse cinglante n’aura de valeur que si elle s’accompagne de réformes tangibles au profit des populations africaines.
« Maintenant travaillez à bien faire », martèle-t-il, avant de rappeler l’urgence des réalités sociales : « Le temps passe et les assiettes se creusent de plus en plus. »