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Financial Times informe wade

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Pétition pour la restitution d’œuvres de plus de 100 artistes – Le Fesman, une exposition de préjudices: 241 personnes signent contre Wade, le Président sénégalais aurait été informé par Financial Times

Imaginez que le monument de la Renaissance soit emprunté par la France qui refuse de le rendre bien des mois après ? Voilà comment est résumé le différend qui oppose les organisateurs du Fesman III à quelque 100 artistes qui réclament au Sénégal des œuvres prêtées en décembre 2010. Las de réclamer ces œuvres confisquées par Lp Art, la société transporteur qui réclame d’abord le paiement de sa facture, des victimes ont initié une pétition qui a enregistré en quatre jours 241 signatures. Les pétitionnaires interpellent le Président Wade en personne pour le retour de leurs œuvres. L’artiste sud africain, Johann van der Schijff a initié, il y a quatre jours, une pétition internationale pour que le Sénégal rende les travaux de plus de 100 artistes et designers contemporains, confisquées depuis la fin du 3e Festival mondial des arts nègres. Cette pétition qui a déjà enregistré 241 signatures interpelle en particulier le Président «Abdoulaye Wade, le gouvernement du Sénégal, la fille du Président Syndiély Wade et les autres organisateurs du 3e Festival mondial des arts nègres». Les signataires de ladite pétition disent «en faire maintenant un plaidoyer spécial pour le retour des œuvres de plus de 100 artistes et designers qui ont participé à l’exposition sur l’art africain contemporain qui a eu lieu en décembre 2010 à Dakar». «Votre Excellence, nous vous prions d’intervenir et d’instruire votre gouvernement et les organisateurs (du 3e Fesman) pour résoudre d’urgence cette impasse et assurer le retour sans délai de nos œuvres» qui consistent en des tableaux, des photographies et autres œuvres d’art.

Interpellant en particulier le Président Wade, les pétitionnaires disent surtout ne pas comprendre que malgré tous les efforts qu’ils ont fournis, au-delà de leur participation, pour que le Fesman III soit une réussite, que leurs œuvres ne puissent toujours pas leur être restituées. Pis, les signataires dénoncent le mépris opposé à leurs sollicitations individuelles de la part des organisateurs officiels, de la société transporteur Lp Art, et du gouvernement du Sénégal. C’est tout juste, si par le biais d’un de ses conseillers, le Président Wade leur a fait comprendre qu’il n’a été «informé de cette controverse qu’après la publication de l’article du Financial Time et que toute dette serait soldée après audit de la facture de Lp Art». Une facture de 709 000 pounds (environ 709 mil­lions de francs Cfa), qui a été revue à la baisse, en janvier 2011 pour une somme symbolique que Mlle Syn­diély Wade, déléguée générale-ad­jointe du Fesman III, s’était engagée à payer en juin 2011. Mais depuis, Lp Art dit ne pas pouvoir entrer en contact avec Mlle Wade.

Ce qui de l’avis des artistes, témoigne «d’un manque de respect autant à l’égard des artistes et designers, qu’à l’égard des œuvres qui ont été exposées et qui ne sont toujours pas rendues» à leurs différents auteurs. Un tel comportement, rappellent-ils, est aux antipodes de l’appel du Président Abdoulaye Wade en 2009 pour que les Africains de la diaspora ne ménagent aucun effort pour que le Fesman puisse connaître un succès sans précédent.

En outre disent-ils, «nous sommes certains que la situation actuelle porte un lourd préjudice aux ambitions et à l’esprit de fierté et de re­naissance africaine» que le Fes­man a voulu promouvoir, pas seulement au sein des participants, mais dans le cadre plus large de la communauté de créateurs et d’artistes. D’où leur conviction selon laquelle, «cette attitude cavalière» est à l’opposé de l’appel du Président Wade aux Nations unies et «représente un déshonneur à la mémoire de Léopold Senghor, ancien Président du Séné­gal qui avait initié le premier Festival mondial des arts nègres en 1966».

«Galvanisés par la vision du Président» Wade, ces artistes rappellent être venus de tous les coins du monde, apportant leurs meilleures œuvres dont la qualité a fait du Sénégal un centre émergent de la création et de l’art, autant au niveau continental que mondial.

Des pièces sacrées d’une collection confisquées 
Pour davantage signifier leur exaspération et le préjudice qu’ils subissent, les artistes signataires de la pétition renvoient à un lien sur un article du magazine anglais Financial Times qui relatait en fin mai 2011 le combat de plus de 100 artistes africains de renom pour retrouver leurs œuvres prêtées au Sénégal lors du Fesman III, en décembre 2011 et qui devaient leur être rendues depuis février 2011. Les autorités sénégalaises qui, ensuite s’étaient engagées à restituer les œuvres en juin 2011, n’ont pas tenu parole, à cause d’une facture non honorée auprès de Lp Art qui confisque «sans aucune assurance» les œuvres concernées dont celles du sculpteur américain Mel Edwards, de l’Anglais Trinidadian Zak Ové, du Sud africain William Kentridge. Selon le Financial Times, rien qu’avec l’œuvre déjà primée School Run du sculpteur Sokari Douglas-Camp, c’est comme si «c’est tout le contenu de la Biennale de Venise qui a été confisquée». Cette œuvre a valu à son auteur un prix de 23 000 livres, soit quelque 23 mil­lions de francs Cfa.

Cette histoire est si honteuse, souligne le Financial Times que le célèbre artiste nigérian Yinka Shonibare, dans un appel à l’endroit du Président Wade lui dit : «Vous m’avez honoré de la plus haute distinction de votre pays, l’Ordre national du Lion. Je renonce publiquement à cette médaille si vous échouez à redorer votre blason», dans cette affaire. En effet, l’œuvre de ce Nigérian ? Nelson’s Ship in a Bottle qui trônait au Trafalgar Square de Londres fait partie des œuvres manquant.

«Le Festival mondial des arts nègres devait signer un nouveau départ pour l’histoire et l’identité africaines, mais en lieu et place et à cause d’un mauvais management, ce festival est source d’un dommage inestimable et d’un désastre économique», pour une centaine d’artistes. Car plusieurs artistes déclarent que leurs œuvres étaient déjà retenues pour des expositions ou des collections. Toutes les tentatives pour faire réagir les autorités du Fesman sont restées vaines. Les messages de sollicitation laissés sur les répondeurs de Aziz Sow, délégué général du Fesman III ou encore de Mamadou Koumé, directeur de la communication du festival, sont restés sans suite.

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