TRIPOLI – De violents affrontements à l’arme légère avaient lieu en soirée près de l’hôtel hébergeant la presse dans le centre de Tripoli, poussant les journalistes à s’abriter dans le sous-sol de l’établissement, selon un journaliste de l’AFP sur place.
Des hommes fidèles au colonel Mouammar Kadhafi, armés de kalachnikov, étaient postés devant l’hôtel Rixos et tiraient en direction de l’est, probablement vers des rebelles, mais le reporter de l’AFP ne pouvait pas voir leurs cibles.
Les journalistes, qui ont mis leur gilets pare-balles et leurs casques, ont sorti des draps blancs sur lesquels était écrit TV pour indiquer leur présence à l’hôtel et éviter d’être pris pour cible.
Ils se sont ensuite rendus dans le sous-sol de l’établissement, alors que les combats dans l’avenue Al-Hadaba al-Charqiyah faisant face à l’hôtel faisaient rage et que des avions, vraisemblablement ceux de l’Otan, survolaient la capitale.
Les membres de la direction de l’hôtel ainsi que son chef, de nationalité suisse, ont quitté l’établissement. Ce dernier a affirmé que les employés avaient reçu des appels téléphoniques de personnes menaçant de prendre d’assaut l’hôtel parce qu’il y héberge des officiels.
Quelques représentants du régime se trouvaient à l’hôtel et d’autres n’étaient pas joignables. Des gardes armés et des employés, en nombre réduit, s’y trouvaient toujours.
Les journalistes ont reçu des laissez-passer de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en vue d’une éventuelle évacuation par mer. Une équipe de l’OIM présente à l’hôtel a demandé une liste des journalistes présents.
Plusieurs routes principales de la capitale sont fermées par les rebelles selon des témoins et personne n’ose s’aventurer dans la rue pour le moment.
Dans l’après-midi, le chef des renseignements libyens, Abdallah Senoussi, dont la résidence avait été bombardée il y quelques jours par un raid de l’Otan à Tripoli, est venu à l’hôtel Rixos.
Il a parlé aux journalistes et a accusé les renseignements occidentaux et l’Otan de travailler côte à côte avec Al-Qaïda pour détruire la Libye.
Il a ajouté que la Libye ne sera pas gouvernée par des bandes terroristes.