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Les usuriers appauvrissent les salariés et dictent leur loi: une nouvelle classe sociale est née à Louga

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LOUGA- Le phénomène de l’usure prend à Louga des proportions inquiétantes. Depuis plusieurs mois, des lougatois qui ont pris goût à ce type d’enrichissement illicite et ont fini d’en faire leur métier favori. Presque partout dans tous les quartiers de la ville se développe ce phénomène naguère méconnu des lougatois. Et c’est un travail « payant » quand ont voit l’engagement avec lequel les usuriers protègent leur nouveau métier. Mais le plus frappant, c’est que les pratiquant de cette forme d’enrichissement illicite sont constitués par des ouvriers, des bouchers, des bûcherons qui ne tiennent pourtant pas de gros commerce mais prompts à satisfaire toute demande, quel qu’en soit le montant, si le surplus à verser est conforme à leurs exigences. Comment opèrent ils? Bien installés dans leur lieu de travail, ces usuriers ont une sorte de « cour », des pisteurs qui se déploient auprès de fonctionnaires bien ciblés, parce que connus déficitaires. Au contact des ces derniers, les démarcheurs proposent, au cas où ce fonctionnaire lui expose sa situation, de le mettre en rapport avec un « ami » qui pourrait lui prêter de l’argent moyennant un surplus au payement. Marché conclu , ils se dirigent ensemble vers le « bailleurs » qui lui, tel un monarque, pose ses conditions.  » Rembourser la dette avec un surplus de 50% du montant prêté, établir un chèque en bonne et due forme, une reconnaissance de dette, et une photocopie de la carte d’identité ». Marché conclu, le « bailleur » décaisse sur place et attend la fin du mois pour aller se pointer à la banque et récupérer son argent. Finalement, pour un prêt de 100 000 francs, le fonctionnaire rembourse 150 000 francs. Certains salariés d’ailleurs s’autorisent à faire des rallonges au point de ne trouver aucun sou dans son compte à la fin du mois. Obligé de vivre et de nourrir sa famille, obligation lui est faite de contacter à nouveau, et ce dès le 1er du mois, son bailleurs qui lui file encore de l’argent avec les même conditions. Ce qui fait que beaucoup de fonctionnaires, devenus prisonnier de ce système, se privent même d’aller percevoir leur salaire à la banque, sachant qu’ils ne trouveront rien dans leurs comptes. De ce fait, au moment où leurs collègues font la queue aux guichets, eux, ils piquent directement chez l’usurier qui gèrent finalement leur quotidien. C’est cette situation prévalant à Louga qui cause des désagréments financiers aux fonctionnaires, surtout les enseignants qui peinent à sortir de cette spirale, parce que convertis au système usuraire qui a fini de les sucer.

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