Abdoulaye Wade n’a pas fait qu’accomplir les rites de la « oumra » (« le petit pèlerinage ») à La Mecque. Il a mis son séjour en Arabie Saoudite à profit pour rencontrer des responsables de la Banque islamique du développement (Bid) qui finance au Sénégal des projets dans des domaines comme l’assainissement et ceux du groupe Saudi BinLadin qui investit dans la Société africaine de raffinage (Sar) et dans l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd).
Wade a également reçu son homologue gabonais, Ali Bongo Ondimba, présent dans les Lieux Saints de l’Islam pour effectuer son pèlerinage. Mais aussi l’homme d’affaires Aliko Dangote. Ce Nigérian est, selon le classement Forbes, l’homme le plus riche d’Afrique avec une fortune estimée à 13,8 milliards de dollars. A 53 ans, le multimilliardaire est à la tête de Dangote Cement, premier cimentier d’Afrique présent dans une dizaine de pays du continent et d’un groupe qui étend ses tentacules au sucre, à la farine, au textile, à l’immobilier, au pétrole et au gaz.
Businessman puissant et ami à de nombreux chefs d’Etat, il est anxieux. Et tient à l’exprimer clairement à Abdoulaye Wade. Son projet d’implantation d’une cimenterie, d’un coût avoisinant 200 milliards de francs cfa, est bloqué par un litige l’opposant à la famille de feu Serigne Saliou Mbacké, qui lui dispute le terrain sur lequel il doit implanter son industrie.
« J’ai mis beaucoup d’argent dans ce projet qui est à l’arrêt, déplore Dangote. Les techniciens chinois sur place sont terrorisés. Ils craignent d’être attaqués par les disciples des marabouts auxquels nous sommes opposés dans le dossier. » « Où en est le dossier ? », interroge Wade qui s’entend répondre : « Il est au niveau de la cour d’appel après une première décision contestée. Mes adversaires multiplient les procédures (référés, astreintes…) qui font durer le procès. Les lenteurs pénalisent le projet et décuplent son coût. » En réaction, le chef de l’Etat s’engage : « Je vous promets de régler le problème le plus vite possible. Je vais initier une médiation pour parvenir à un accord avec la famille de Serigne Saliou. »
Mais sans arriver à bout des craintes de Dangote qui se demande si ce n’est pas la Sococim qui est derrière le blocage pour éviter l’arrivée d’un concurrent sur le marché sénégalais. Wade balaie ce soupçon d’un revers de main et promet que le blocage sera bientôt levé.
Quand ? Comment ? Avec qui ? Serigne Cheikh Saliou et Serigne Moustapha Saliou, qui représentent les intérêts de la famille du défunt khalife, sont braqués et se montrent intraitables. Ils ont d’ailleurs coupé le contact avec Wade et ses proches, à l’exception de deux seuls : l’homme d’affaires Cheikh Amar et le conseiller financier du président Samuel Sarr.
Mais même ces derniers auront beaucoup de mal à les convaincre de renoncer au terrain litigieux dont l’enjeu pour eux est plus symbolique que matériel. Leur père leur avait demandé, de son vivant, d’en faire un champ fertile. Ils mettent un point d’honneur à appliquer cette invite qu’ils interprètent comme un « ndigueul » (« ordre maraboutique ») à exécuter. Et ne renonceront donc pas.
La situation se complique d’autant qu’une série de catastrophes survenues dernièrement accréditent l’intrusion du mystique dans le bras de fer. Le géomètre qui a délimité le terrain a perdu la vie dans un accident de la circulation. L’inspecteur des impôts et domaines qui l’a attribué au groupe Dangote a lui aussi été victime d’un accident alors qu’il était à bord de son véhicule avec sa famille. L’un de ses enfants y a laissé la vie.
L’affaire n’est visiblement pas simple. Abdoulaye Wade réussira-t-il là où il a jusqu’ici échoué ? Ce n’est en effet pas la première fois qu’il tente de dénouer le contentieux. En décembre 2010, Aliko Dangote a effectué une visite-éclair à Dakar pour le rencontrer après la décision du 26 août 2010 du tribunal de Thiès qui interdit à son groupe de poursuivre les travaux ou d’en initier de nouveaux sur les 124 hectares 25 ares et 55 centiares du terrain situé à Pout.
Il y a quelques semaines, devant la persistance du blocage, l’homme d’affaires nigérian a dépêché à Dakar son petit-frère et homme de confiance. Le chef de l’Etat l’a reçu, en présence de son ministre d’Etat chargé des Affaires étrangères, Madické Niang. Mais sans que cette visite de relance ne parvienne à faire bouger les choses. La nouvelle médiation en vue sera-t-elle la bonne ?
Wade a également reçu son homologue gabonais, Ali Bongo Ondimba, présent dans les Lieux Saints de l’Islam pour effectuer son pèlerinage. Mais aussi l’homme d’affaires Aliko Dangote. Ce Nigérian est, selon le classement Forbes, l’homme le plus riche d’Afrique avec une fortune estimée à 13,8 milliards de dollars. A 53 ans, le multimilliardaire est à la tête de Dangote Cement, premier cimentier d’Afrique présent dans une dizaine de pays du continent et d’un groupe qui étend ses tentacules au sucre, à la farine, au textile, à l’immobilier, au pétrole et au gaz.
Businessman puissant et ami à de nombreux chefs d’Etat, il est anxieux. Et tient à l’exprimer clairement à Abdoulaye Wade. Son projet d’implantation d’une cimenterie, d’un coût avoisinant 200 milliards de francs cfa, est bloqué par un litige l’opposant à la famille de feu Serigne Saliou Mbacké, qui lui dispute le terrain sur lequel il doit implanter son industrie.
« J’ai mis beaucoup d’argent dans ce projet qui est à l’arrêt, déplore Dangote. Les techniciens chinois sur place sont terrorisés. Ils craignent d’être attaqués par les disciples des marabouts auxquels nous sommes opposés dans le dossier. » « Où en est le dossier ? », interroge Wade qui s’entend répondre : « Il est au niveau de la cour d’appel après une première décision contestée. Mes adversaires multiplient les procédures (référés, astreintes…) qui font durer le procès. Les lenteurs pénalisent le projet et décuplent son coût. » En réaction, le chef de l’Etat s’engage : « Je vous promets de régler le problème le plus vite possible. Je vais initier une médiation pour parvenir à un accord avec la famille de Serigne Saliou. »
Mais sans arriver à bout des craintes de Dangote qui se demande si ce n’est pas la Sococim qui est derrière le blocage pour éviter l’arrivée d’un concurrent sur le marché sénégalais. Wade balaie ce soupçon d’un revers de main et promet que le blocage sera bientôt levé.
Quand ? Comment ? Avec qui ? Serigne Cheikh Saliou et Serigne Moustapha Saliou, qui représentent les intérêts de la famille du défunt khalife, sont braqués et se montrent intraitables. Ils ont d’ailleurs coupé le contact avec Wade et ses proches, à l’exception de deux seuls : l’homme d’affaires Cheikh Amar et le conseiller financier du président Samuel Sarr.
Mais même ces derniers auront beaucoup de mal à les convaincre de renoncer au terrain litigieux dont l’enjeu pour eux est plus symbolique que matériel. Leur père leur avait demandé, de son vivant, d’en faire un champ fertile. Ils mettent un point d’honneur à appliquer cette invite qu’ils interprètent comme un « ndigueul » (« ordre maraboutique ») à exécuter. Et ne renonceront donc pas.
La situation se complique d’autant qu’une série de catastrophes survenues dernièrement accréditent l’intrusion du mystique dans le bras de fer. Le géomètre qui a délimité le terrain a perdu la vie dans un accident de la circulation. L’inspecteur des impôts et domaines qui l’a attribué au groupe Dangote a lui aussi été victime d’un accident alors qu’il était à bord de son véhicule avec sa famille. L’un de ses enfants y a laissé la vie.
L’affaire n’est visiblement pas simple. Abdoulaye Wade réussira-t-il là où il a jusqu’ici échoué ? Ce n’est en effet pas la première fois qu’il tente de dénouer le contentieux. En décembre 2010, Aliko Dangote a effectué une visite-éclair à Dakar pour le rencontrer après la décision du 26 août 2010 du tribunal de Thiès qui interdit à son groupe de poursuivre les travaux ou d’en initier de nouveaux sur les 124 hectares 25 ares et 55 centiares du terrain situé à Pout.
Il y a quelques semaines, devant la persistance du blocage, l’homme d’affaires nigérian a dépêché à Dakar son petit-frère et homme de confiance. Le chef de l’Etat l’a reçu, en présence de son ministre d’Etat chargé des Affaires étrangères, Madické Niang. Mais sans que cette visite de relance ne parvienne à faire bouger les choses. La nouvelle médiation en vue sera-t-elle la bonne ?