Le face-à-face que tout le monde redoutait au sommet de l’État sénégalais

diatiger
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a crise qui couvait depuis plusieurs semaines au sommet de l’État sénégalais est désormais publique. Entre le président Bassirou Diomaye Faye et son premier ministre, Ousmane Sonko, les divergences ne sont plus dissimulées. Le désaveu exprimé par Pastef à la suite de la lettre présidentielle révoquant Aïda Mbodj de la tête de la coalition « Diomaye-Président » et confiant à Aminata Touré la restructuration de celle-ci, n’a fait qu’exposer une fracture plus profonde.

Depuis plusieurs mois, les deux hommes, pourtant alliés historiques dans l’accession de Pastef au pouvoir, se heurtent sur la gestion de dossiers sensibles. L’un des épisodes les plus marquants a vu Ousmane Sonko dénoncer publiquement un « manque d’autorité » de l’État, une critique perçue comme visant directement le chef de l’État, sans le nommer.
Une rencontre organisée avant le départ du président pour une visite d’État au Bénin avait semblé ramener un semblant d’accalmie. Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko y avaient échangé en présence de figures influentes de Pastef, parmi lesquelles El Malick Ndiaye, Abass Fall et Birame Soulèye Diop.

Mais les tensions ont resurgi à l’approche du dernier réaménagement gouvernemental, alimentées notamment par des soupçons de surveillance visant deux proches du premier ministre. Le « téra-meeting » tenu samedi par Ousmane Sonko a été interprété par plusieurs cadres du parti comme un message explicite : rappeler que c’est bien Pastef, et donc Sonko lui-même, qui a porté Diomaye Faye au pouvoir.

Le président a, de son côté, reçu Aminata Touré en tête-à-tête, une initiative perçue comme une volonté de poser de nouvelles limites dans l’équilibre interne du pouvoir.

Selon le quotidien Libération, les familles des deux dirigeants se sont mobilisées ces derniers jours pour tenter d’aplanir les divergences. Aucune rencontre directe n’a toutefois eu lieu entre le président et son premier ministre. Diomaye Faye aurait néanmoins longuement échangé avec un membre du premier cercle de Sonko, affirmant vouloir œuvrer à un retour à la normale.

Une détente semble perceptible, mais demeure fragile. Et une question reste ouverte : jusqu’à quand ?

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