Depuis ce mardi, des photos « trashs » du week-end d’intégration de l’Inseec à Bordeaux circulent sur les réseaux sociaux. Un internaute se réclamant du groupe de pirates « Anonymous » a même demandé à la direction de faire des excuses publiques.
Des filles dansant en petite tenue (voire sans tenue du tout), une croix brûlée dans un rite faussement religieux… Si les étudiants de l’école de commerce Inseec à Bordeaux n’ont pas dû garder de nombreux souvenirs de leur week-end d’intégration visiblement très alcoolisé, les réseaux sociaux se sont chargés de leur en rappeler quelques moments phares. Depuis ce mardi, de nombreuses photos compromettantes circulent sur Facebook et Twitter.
Un internaute se prétendant le porte-parole du groupe de pirates Anonymous a même saisi en fin de matinée la direction de l’école, l’enjoignant de s’expliquer sur de telles pratiques, notamment sur une photo qui montre ce qui ressemble à un chat avec un pétard dans l’anus. « Au-delà d’une indignation générale et d’un tollé envers votre école provoqué par ces photos qui entament profondément et durablement sa réputation, ainsi que de ses diplômés, nous souhaitons vous rappeler une chose: Anonymous ne tolère pas la cruauté envers les animaux, sous quelque forme que ce soit », écrit-il dans un mail. Avec en copie la SPA, l’association Peta, 30 millions d’amis… Et de rappeler que maltraiter un animal est passible de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. Le compte Twitter @anon_FR a pourtant démenti tout lien avec cette affaire. Sur le forum français des Anonymous, aucune trace non plus de ce mail.
Sur ce point, le directeur de l’école, Edgar Girard – qui a découvert les excès de ce week-end en tombant sur une photo sur Facebook – est formel: « Il s’agit d’un chat en peluche, c’était la mascotte d’une des équipes. Si cela avait été un vrai chat nous aurions pris des dispositions. » Il assure que le cadavre de la peluche est à disposition de ceux qui le réclament.
Week-end d’intégration rime-t-il avec bizutage?
A l’instar de ce week-end, la frontière entre le bizutage – interdit depuis 1998 – et les week-end d’intégration est de plus en plus mince. La loi définit, en effet, ce rite d’intégration comme « le fait pour une personne, d’amener autrui, contre son gré ou non, à subir ou à commettre des actes humiliants ou dégradants lors de manifestations, ou de réunions liées aux milieux scolaires et socio-éducatif. » Faire boire les gens et les pousser à se dévêtir avant de mettre des photos à la vue de tous peut être considéré comme tel. Les responsables risquent six mois de prison et 7500 euros d’amende.
Mais pour la direction de l’école, ces week-ends étudiants relèvent plus d’une ambiance de « carnaval » que du bizutage. « L’ambiance est certes potache, mais bon enfant. Les activités sont ludiques et permettent aux étudiants de première année de se retrouver et de rencontrer des étudiants des autres niveaux », assure Edgar Girard. Et de poursuivre: « Si on avait forcé les gens à faire quoi que ce soit, il y aurait eu des plaintes dès le lendemain, ce qui n’est pas le cas. »
Demande de sanctions
En plus du renvoi des responsables de cette dérive, le mail se réclamant du collectif des Anonymous exige des excuses publiques de la direction de l’école. Car si généralement l’organisation de ces soirées incombe aux étudiants, l’école reste responsable des événements organisés par le Bureau des élèves (BDE). Pour l’instant, aucune disposition n’a été prise. « Nous sommes en train de mener une enquête interne et nous jugerons si certains éléments donneront lieu des sanctions. »
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