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Effondrement d’un couchoir en dalle à la prison de Rebeuss : ça a saigné à la chambre 9

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Il a fallu de peu, jeudi dernier, pour assister au pire, à la Mac de Rebeuss. La chambre 9 a vu certains de ses couchoirs plus connus sous le nom de dambolos, céder en pleine nuit, blessant des dizaines de détenus. Si certains s’en sont tirés avec de simples contusions, d’autres par contre, souffrent de graves blessures. La Maison d’arrêt de Rebeuss a été secouée, dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 septembre dernier, par un incident à la chambre 9. Les planches à coucher se sont subitement écroulées, faisant plusieurs blessés. Des dizaines de détenus déjà plongés dans les bras de Morphée -il faisait minuit-, s’en sont tirés avec des blessures de toutes sortes. De petites égratignures pour certains en passant par des bras ou jambes cassés pour d’autres, il s’en est fallu de peu pour assister à des morts, assurent des témoins de l’accident.

L’un deux, qui venait juste d’être libéré, a assisté furieux au drame et a joint Le Quotidien pour s’en émouvoir : «Il y avait des dizaines de blessés. Les plus légers ont été soignés à l’infirmerie de la prison durant la nuit même, tandis que ceux qui ont eu des blessures graves ont été évacués ailleurs.» Avant de dénoncer les conditions dans lesquelles, ces détenus sont traités dans les chambres, surtout celle dont les dambolos (jargon utilisé par les détenus) ont cédé. «A la chambre 9, les détenus sont entassés comme des sardines, la nuit. La chambre est pleine à craquer, raison pour laquelle, les dalles n’ont pu résister à cette surcharge inhumaine», ajoute-t-il, excédé par ce qu’il a vu. «Il fallait voir les gardes pénitenciaires ! Ils étaient dépassés par les évènements, parce que certains étaient grièvement blessés et il faisait nuit. Certains blessés criaient de douleur sans assistance, pendant plusieurs dizaines de minutes», raconte encore ce témoin. Des complaintes qui se sont ajoutées à d’autres, 24 heures après le dra­me.

Pour nos interlocuteurs, cette chambre qui a la réputation d’être la crèche des caïds, est laissée à elle-même. Contrairement aux autres, la chambre 9 fait l’objet d’un traitement particulier, dans la mesure où elle est remplie à ras bord. Tous les jours, raconte-t-on, il y a de nouveaux arrivants, alors que personne n’en sort pratiquement, réunissant ainsi toutes les conditions d’une «explosion hu­maine».

Mais cette surcharge risque aussi d’atteindre les autres chambres de la prison de Rebeuss, surtout les chambres 10, 4 ou encore 3, qui ont reçu les détenus tirés de la chambre 9. Celle-ci faisant l’objet de réfection, indique-t-on, ses locataires sont éparpillés dans ces autres piaules, en attendant de la rendre encore fonctionnelle.
D’où le courroux de nos interlocuteurs, qui mettent en cause, encore une fois, la vétusté de cette citadelle du silence, aggravée par l’absence d’entretien des locaux, au moment où l’écrasante majorité des chambres est pleine à craquer.

 

REACTION – Le régisseur Emmanuel Ngom : «Il n’y a eu que 7 blessés légers»

L’inspecteur Emmanuel Salif Ngom, directeur de la Maison d’arrêt de Rebeuss, a balayé d’un revers de la main les informations selon lesquelles, il y aurait eu des dizaines de blessés dans l’incident, survenu dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 septembre. Après avoir précisé que les faits se sont déroulés le jeudi, vers 22h 40, il assure que c’est juste une dalle qui s’est effondrée, sans grands dégâts. «Souvent, quand on parle de dalle, on pense à la dalle de la toiture. Mais ici c’est plutôt un ouvrage aménagé qui fait 11,30m de long et prend toute la longueur de la chambre. Il fait 2,20m de largeur, 1,15m de hauteur et 6 cm d’épaisseur. Vous imaginez déjà qu’avec ces dimensions, elle ne peut pas causer de blessures graves. D’autant plus que c’est une dalle qui est faite de barres de fer, maillées et coulées. Pour tout dire, c’est une dalle soutenue par du fer qui ne peut pas faire de chute libre mais une chute lente. Elle s’est effondrée doucement, c’est pourquoi, il n’y a pas eu de blessés graves comme les gens le prétendent», se défend M. Ngom à qui Le Quotidien a rendu visite à son bureau de Rebeuss.

Avant d’ajouter : «Il y a simplement eu des égratignures et les détenus touchés étaient au nombre de 7, vu que ce n’est pas toute la longueur qui s’est effondrée. C’est à peu près le tiers de la dalle qui s’est effondré. D’ailleurs, les 7 détenus ont été traités sur place au niveau de l’infirmerie et à l’instant même.»
A propos de l’évacuation de la chambre 9, il indique qu’il a fait détruire toute la dalle, et l’a fait remplacer par des taules de grande épaisseur, soutenues par des tubes.

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