De la tchatche, un brin de feeling, l’éloquence en bandoulière et l’art de débiter des propos fort savoureux enveloppés dans un patchwork de sons aux couleurs coquines. Voilà Mbaye Dièye Faye ! Celui qui, depuis bientôt une décennie, dirige du bout de sa baguette magique la danse au Sénégal tout en tenant en haleine les mélomanes.
Qu’on le veuille ou non, sans Mbaye Dièye Faye, les soirées du Super Etoile dont le leader est Youssou Ndour serait insipide tellement l’homme, à lui seul, est un chauffeur d’ambiance.
Il a juste six ans quand le fils de Vieux Sing Faye commence à animer les Kassak (chant de circoncisions). A 14 ans, il retrouve à l’orchestre Diamono son frère jumeau, Youssou Ndour. Et de l’Etoile de Dakar devenue le Super Etoile, ils ne se sont plus quittés. Percussionniste attitré de l’orchestre de celui que l’on présente comme le roi du Mbalax, il est presque de tous les albums de Youssou Ndour. Il découvre le monde avec son frère jumeau, joue avec les plus grands artistes dont : Peter Gabriel, Paul Simon et Bruce Springsteen.
Avec ses frères, il monte son propre groupe, le Sing Sing rythme, en explorant les différents rythmes locaux. Il sait tenir le rythme et l’ambiance. Et quand Mbaye Dièye Faye se fâche ou se lâche, l’ambiance est carrément délirante.
Il plaît aux femmes et aux hommes. La gent féminine dit de lui que «Dafa am xorom». Autrement dit, il a l’humour en bandoulière en plus de ce côté canaille qui fait toujours mouche auprès des dames qui se pâment ou se gloussent de plaisir devant ce monsieur dont on dit faussement qu’il a peur de sa femme. Et elle doit bien avoir des raisons d’être jalouse, Madame Faye. Ça alors, vous avez déjà vu comment le truculent percussionniste fait bouger la croupe et les reins à ces dames ? Il a même l’art de la mise en scène. En 2000, juste après la fameuse Alternance au sommet de l’Etat, il nous balance un «Djafandou» qui fait des dégâts jusqu’à Bercy. L’exercice consiste à tenir la tige d’un micro et de rouler les fesses comme une toupie avec comme partenaire imaginaire, cette tige que l’on pourrait prendre pour les bijoux de l’homme. Toutes les danses qu’il développe font fureur et mettent la gent féminine dans un état second. On peut noter dans sa discographie, des chefs d’œuvres du genre : Oupoukay, Blokass ou ce coquin Rimbi Rimbi qui fait fureur. Il a le don de l’improvisation et sait par où commencer pour amener le public à l’étage supérieur où si vous voulez au septième ciel. Ce, d’autant plus que ses danses ressemblent à une véritable p