L’Ouvrier et la Kolkhozienne : les rivaux de la Tour Eiffel sont de retour
Créée pour le pavillon soviétique de l’exposition universelle de 1937 à Paris, L’Ouvrier et la Kolkhozienne, une sculpture de 25 mètres (sur le piédestal de 37,5 mètres) y avait fait sensation. Selon les contemporains de cette exposition, les Français avaient persuadé les Russes de ne pas emporter le chef-d’œuvre qui aurait pu devenir l’une des curiosités parisiennes. A Moscou, le monument a été ramené deux années plus tard et installé devant l’entrée nord du Centre panrusse des expositions (ancienne Exposition agricole de l’Union).
Depuis 1937, le célèbre couple en acier a été reconstruit à plusieurs reprises. La dernière fois, c’était en 2003 : la statue était partiellement mangée par la rouille et fut démontée en 40 morceaux. On avait alors l’intention de la restaurer pour fin 2005. Cependant, à cause d’un problème de financement, la sculpture est restée démontée plus longtemps que prévu.
Il a fallu six ans pour que L’Ouvrier et la Kolkhozienne revienne à sa place. La statue a grandi de 10 mètres et est plus brillante ! Il ne lui reste qu’à attendre l’inauguration officielle le 4 décembre pour conquérir de nouveau les cœurs des Russes et des étrangers.
monument de la « Renaissance africaine »
Une figure féminine du monument de la « Renaissance africaine » voulu par le président sénégalais Abdoulaye Wade suscite la controverse en raison de la longueur jugée insuffisante de son pagne qui laisse apercevoir une jambe nue.
Erigée sur une colline de la capitale sénégalaise, la statue, haute de 110 mètres, représentant un homme, une femme et un enfant est plus grande que la statue de la Liberté de New York et elle doit être inaugurée en avril.
Mais le projet a fait l’objet de diverses polémiques. Certains imams de ce pays majoritairement musulman ont estimé que le monument était contraire à l’islam parce qu’il présente une forme humaine comme objet d’adoration.
L’architecte Pierre Goudiaby Atepa, conseiller du président Wade, a déclaré à Reuters que le problème résidait dans « les jambes dénudées de la femme ».
Il a ajouté que le président Wade avait « d’entrée de jeu attiré l’attention sur ces jambes dénudées » et avait demandé si l’on pouvait y remédier. « Je lui ai fait la proposition technico-financière pour le faire. C’est à lui de prendre la décision maintenant », a poursuivi l’architecte.
RAPPORT HOMME-FEMME
Un collaborateur de la présidence a déclaré qu’aucune décision n’avait encore été prise quant à d’éventuelles retouches sur la statue qui a coûté 21 millions d’euros.
Agé de 83 ans, Wade a participé personnellement à la conception de la statue dont le style fait davantage penser au réalisme socialiste de style soviétique qu’à l’art africain traditionnel.
Cependant, certains pensent que le problème ne réside pas dans la longueur du pagne du personnage féminin.
« Ce qui pose problème, c’est ce monument, qu’on rallonge la jupe ou pas, cela ne me dérange pas », explique Penda Mbow, professeur d’histoire à l’université de Dakar. Elle estime que le problème est que le monument montre une femme jouant un rôle secondaire, « ce qui n’est pas vrai historiquement ».
« Aussi loin que l’on remonte dans l’imaginaire des Africains, il n’y a pas de représentation de rapports homme et femme sous cette forme-là d’un homme qui bande ses muscles, qui montre toute sa puissance, tirant une femme frêle. Ce n’est pas ça l’image de l’Afrique », renchérit Fatou Sarr Sow, sociologue et chercheuse à l’institut fondamental pour l’Afrique noire et attachée à l’université de Dakar.
Les habitants de Dakar sont déconcertés par la dernière controverse en date à propos du monument grâce auquel Wade espère attirer des touristes.
« Je pense qu’ils auraient dû y penser avant, ils y ont déjà consacré tant de millions. L’argent pourrait aller ailleurs », juge Penda Dethie Nael, une étudiante de 22 ans.
lexpress.fr
PS: assemblage xalima avec Mandiaye Diallo