Voilà un livre qui vient à son heure. Qui paraîtra précisément le 19 mars 2010. Dix après l’Alternance. «Le Sénégal sous Abdoulaye Wade» porte la signature sans concession de Mandiaye Gaye qui se démarque de la cohorte des laudateurs enflammés du régime de Wade, s’abîmant aujourd’hui à enjoliver des réalités pourtant cruelles d’une gouvernance engluée, depuis dix ans, dans la «banqueroute», la «corruption» et le «liberticide». Trois mots qui résument ce qu’a été une Alternance dévoyée, trahie, une décennie durant.
Délits politiques et économiques, corruption, atteintes aux libertés fondamentales du citoyen, bradage et pillage des biens publics. C’est dans les méandres de ces morsures faites à la République et à la démocratie, dix années durant, que Mandiaye Gaye, auteur du livre Le Sénégal sous Abdoulaye Wade. Banqueroute, corruption et liberticide, promène ses lecteurs, sur 312 pages réparties en 14 chapitres. Comme le souligne le Directeur de publication des éditions L’harmattan, Babacar Sall, M. Gaye y «décrit avec minutie la déchéance d’un régime aux abois face à un pays qu’il a achevé de ruiner». Cet ouvrage ainsi que le note l’éditeur, est un diagnostic qui dénude la nature du régime libéral et sa figure de proue, «symbole majeur du chaos dont les méfaits sont visibles sur les institutions, l’économie nationale, le partenariat extérieur et les conditions de vie des populations».
L’auteur du livre, Mandiaye Gaye, montre comment Wade a parasité la gestion des affaires de la République au cours de ces dix dernières années, et met en évidence les «pratiques étrangères et irrationnelles», en termes de dénaturation et de banalisation des institutions ; et cela, dans tous les secteurs de la vie nationale. M. Gaye analyse sans concession «l’échec intégral du régime libéral», avant de postuler la nécessité d’agir pour sauver la République, avant que le Sénégal «ne se disloque en tant que Nation ou avant qu’il ne soit trop tard». Sous ce rapport, le livre de Mandiaye Gaye, «une figure historique des luttes citoyennes qui lui valurent la prison avant l’Alternance», est aussi une interpellation. En effet, face au processus d’anéantissements institutionnel, économique et moral de la Nation, cet ouvrage, préfacé par l’écrivain Boubacar Boris Diop, exhorte les patriotes sénégalais «à prendre (leurs) responsabilités pour mettre fin au régime libéral» et «au calvaire que connaît le pays depuis dix ans». L’auteur semble d’autant plus fondé à lancer cette invite qu’à son sens, le résultat des élections locales du 22 mars 2009, qui constitue avant tout «une éclatante victoire pour tout le peuple sénégalais», sonne comme «un avant goût de 2012». Ce résultat électoral est une «sanction négative d’une politique», «un avertissement clair» au régime de Wade, «à tous ceux qui sont encore hésitants à s’engager résolument dans ce combat ultime d’un peuple» souffrant «dans sa chair, par la faute d’un homme qui lui a tourné le dos, dès l’entame de son mandat, au profit de ses intérêts propres, lui et les siens et de l’extérieur».
Le Sénégal sous Abdoulaye Wade. Banqueroute, corruption et liberticide est un livre-bilan d’une décennie sous le soleil de plomb d’une Alternance trahie, aux promesses de fleurs prématurément fanées. De quoi, après les ouvrages de Abdou Latif Coulibaly, Abdoul Aziz Diop, Mody Niang, Mamadou Seck, donner des urticaires aux locataires des chaumières libérales.
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