Le Sénégal dans son Document stratégique de réduction de la pauvreté (DSRP II) a classé les risques et catastrophes parmi les principaux facteurs qui freinent la croissance et la réduction de la pauvreté. Le «Programme national de prévention et de réduction des risques majeurs et de gestion des catastrophes» dont la mise en œuvre nécessite 4,325 milliards F Cfa relève que les inondations de 2009 ont couté 44.473 milliards au Sénégal.
Les inondations de 2009 ont engendré d’importants dommages et pertes à Dakar à l’intérieur du pays. Le «Programme national multisectoriel de prévention, de réduction des risques majeurs et de renforcement des capacités de gestion des catastrophes au Sénégal» qui a repris le rapport de la Banque Mondiale sur «l’Evaluation des besoins post catastrophes» au Sénégal évalue les dommages et pertes causées par les inondations de 2009 respectivement à 24.004 milliards et 20.469 milliards F Cfa. Soit un total de 44.473 milliards. Ces informations sont contenues dans le Programme national de réduction des risques et catastrophes.
Ces dommages et pertes sont calculés suivant des axes sectoriels. Les secteurs sociaux, à savoir les logements, l’éducation, la santé, etc. se taillent la part du lion avec 17.606 F Cfa en terme de dommages et 6.902 milliards F Cfa pour ce qui est des pertes, soit un total de 24.508 milliards F Cfa. S’en suivent les secteurs productifs qui ont couté respectivement 3.907 et 7.025 milliards, soit un total de 10.932 milliards F Cfa. Les secteurs des infrastructures ont causé des dommages et pertes tour à tour de 2.230 et 6.247 milliards F Cfa, soit en tout 8.477 milliards F Cfa. Alors que l’environnement 261et 295 millions F Cfa, soit 556 millions F Cfa.
L’insuffisance des moyens d’assistance aux victimes en cas de catastrophes naturelles et l’absence de mécanisme opérationnel d’indemnisation des victimes de catastrophes naturelles constituent des contraintes du dispositif. En atteste, les lacunes notées dans la politique de prévention et de réduction des inondations.
Il s’agit, entre autres, l’absence de plans d’actions et de programmes nationaux visant à prévenir les inondations et leurs facteurs aggravants, la faiblesse du dispositif de suivi et d’alerte précoce des inondations, le déficit, voire absence de système d’évacuation (d’assainissement) des eaux de pluies dans certains quartiers et zones à risques, le déficit d’entretien des ouvrages hydrauliques, la faible application des textes en vigueur sur l’aménagement du territoire, l’urbanisme, l’assainissement.
Il ya aussi la lenteur du système d’indemnisation ou du plan de relèvement rapide pour les populations sinistrées, la multiplicité des acteurs et la difficulté de coordination stratégique et de gestion opérationnelle de la prévision et de la lutte contre les inondations.
La mise en œuvre du programme national de réduction des risques de catastrophes nécessite des investissements estimés à de 1,097 milliard pour la première année, 846,8 millions en 2012, 828,8 millions en 2013, 791,8millions en 2014 et 760,8 millions en 2015. Soit un total de 4,325 milliards FCFA sur la période de 2011 à 2015. Le programme devra être financé par l’Etat et ses partenaires au développement et intégré dans la recherche des besoins de financement additionnels du Document de politique économique et social couvrant la période 2011-2015. Il vient appuyer les services compétents à opérationnaliser l’axe 03 « Protection sociale et gestion des risques et catastrophes » du deuxième Document stratégique de réduction de la pauvreté (DSRP II) précise Mamadou Dia, le consultant qui l’a présenté.
Il définit le risque majeur est, par définition, lié à un événement d’origine naturelle (inondations, sécheresse, péril acridien, foudre, feux de brousse, érosion côtière, etc.) ou technologique (accidents industriels, de transport ferroviaire, aérien, maritime, de Transports de Matières Dangereuses , etc.) potentiellement dangereux appelé « aléa » et dont les effets prévisibles peuvent occasionner de nombreuses victimes, un coût important de dégâts matériels et des impacts sur l’environnement qui dépassent les capacités de réaction des instances directement concernées.