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Décrépitude désastreuse de l’homme Wade: le solitaire

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L’écroulement des remparts

C’est l’écroulement des derniers remparts juridiques. L’ébranlement désastreux de la grande foi de ceux qui auraient pu plaider la recevabilité de la candidature du Président Wade pour un troisième mandat. Déjà que ce que le pays contient d’éminents constitutionnalistes, parmi lesquels les rédacteurs même de la Constitution votée par référendum, avaient mis sur le corbillard de l’histoire la volonté têtue de Me Wade de briguer un troisième mandat. Et voilà qu’à la science de ces constitutionnalistes sénégalais qui n’ont pas attendu que résonne la caisse de Carcassonne, le juge français, pour dire au locataire du Palais de l’Avenue Léopold Sédar Senghor qu’il est temps pour lui de danser «la valse des adieux» avant février 2012, s’ajoutent de plus en plus les plaidoiries funèbres d’un troisième mandat de Wade. Les avocats El Hadj Diouf, député du Groupe Libéral et démocratique, Doudou Ndoye, Ousmane Sèye, Massokhna Kane, tous trois responsables au Parti démocratique sénégalais (Pds) refusent de porter la robe pour défendre la candidature de Me Wade. A quelques nuances près, ces hommes de la robe, pourtant du camp présidentiel, activent très fort, le vent du moulin de ceux qui n’ont eu cesse, en tant que constitutionnalistes, opposants ou gens de la société civile, de s’abîmer à expliciter et à expliquer l’irrecevabilité de la candidature à un troisième mandat du Président Wade en se fondant sur des dispositions pertinentes de la Constitution, au-delà des arguments plus prosaïques relatifs à l’âge avancé de ce dernier.

Il reste maintenant, pour le candidat déclaré de la Coalition Fal 2012, que l’orchestre politico-médiatique des ultras, des extras et autres néo-croisés du «wadisme». Eux jouent plus par intérêt que par conviction la chanson lassante et rébarbative à un seul refrain : «Wade sera candidat.» Sans plus, vraiment et franchement. Il est vrai que la Cap21 a pris sur elle le défi et le pari de réunir une armée de juristes qui s’efforceront, peut-être par goût pour le paradoxe, de montrer et de démontrer que la candidature irrecevable de Wade est bien recevable. Par la magie de l’interprétation dans laquelle a cherché à s’engouffrer, laborieusement d’ailleurs, un certain Professeur Jean Mariel Nzouankeu. La grande messe de constitutionnalistes, pour la plupart importés -la préférence nationale étant à géométrie variable- avait été annoncée, à grands renforts médiatiques par la Conférence des leaders de la Cap21. A quel prix ? Allez savoir. Mais pour ce panel, dont le report a été justifié par l’ampleur et le nombre des participants, l’on semble nous jouer une pièce à la Samuel Beckett, dont le titre pourrait être : En attendant les Godot… constitutionnels.

Ce serait une surprise qu’à ce panel de la Cap21 se greffe une «préférence nationale» que pourrait symboliser le brillant Professeur de Droit constitutionnel, Serigne Diop, l’actuel médiateur de la République, mais aussi responsable et pas des moindres au Pds. En tant que médiateur de la République, M. Diop a trouvé un abri commode – quelle aubaine ! – d’être en droit d’exhiber son devoir de réserve. Il se serait senti vraiment dans un dilemme cornélien, ce brillant constitutionnaliste, à devoir, sans son devoir de réserve, dire le droit, seulement le droit, sur cette question de recevabilité ou non de la candidature de Wade. A se retrouver entre le marteau du constitutionnaliste connu et reconnu pour sa rigueur professionnelle, y compris par ses pairs, et l’enclume partisane du responsable du Pds, quelque peu obligé de défendre son candidat. Mais le Professeur Serigne Diop, en invoquant et évoquant le devoir de réserve, au fond, dit sans le dire l’irrecevabilité de la candidature de Wade. Il serait, si tel n’était pas le cas, bien à l’aise de dire sa vérité sur un débat avant tout technique et scientifique. En tant que constitutionnaliste, et non sous les habits de médiateur de la République. La musique de son silence ou le silence de sa musique est un peu à la manière du brillantissime trompettiste Miles Davis. La musique de son silence est audible. Le silence de sa musique parle. Plus que mille mots. Quant au Professeur Moustapha Sourang, il n’a pas préféré s’inviter ou se faire inviter dans le concert où se joue la recevabilité de la candidature de Wade. C’est dire…

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Les avocats El Hadj Diouf, Doudou Ndoye, Massokhna Kane, Ousmane Sèye lâchent le candidat du Pds : Me Wade sans robe noire

L’échéance approche et le candidat Abdoulaye Wade est de plus en plus lâché par «ses» juristes. Les avocats de son camp, qui apportaient naguère la réplique aux constitutionnalistes, ou qui étaient prompts à prendre sa défense, se désengagent. Après Me El Hadji Diouf, Me Doudou Ndoye et Me Massokhna Kane, c’est au tour de Me Ousmane Sèye de plaider le retrait de la candidature du Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds). Me Abdoulaye Wade a cherché spécialistes du droit constitutionnel, idéologues d’un troisième mandat en vain. Il ne lui restait qu’à se rabattre sur les avocats de son parti et de la mouvance présidentielle pour plaider le délicat dossier de la validité de sa candidature à l’élection présidentielle du 26 février 2012. Mais plus l’échéance approche, plus les juristes s’éloignent de lui. Me Ousmane Sèye, l’un de ses plus illustres défenseurs, avocat de l’Etat dans bien des dossiers sensibles dont celui le plus médiatisé aura été l’affaire des Chantiers de Thiès, disqualifie la candidature de Wade, non pas juridiquement, mais au moins moralement. Le chef de file du mouvement Alliance bleue ne défiera plus  le Pr Babacar Guèye et Cie, par ailleurs rédacteurs de la Cons­titution, à travers les plateaux de télévision et journaux pour défendre la candidature du Président Wade à un troisième mandat. Son grand écart se fracasserait devant l’argumentaire des constitutionnalistes qui ont déjà ouvertement «refusé» un troisième mandat. Un coup de massue subi par Me Wade qui misait sur ses pairs  avocats, membres de son camp, pour apporter la réplique à l’opposition, au Mouvement du 23 juin (M 23) et aux autres segments politiques qui lui dénient la possibilité de briguer un troisième mandat. Dans la guerre pour la conquête de l’opinion, Me Ousmane Sèye n’aura pas la force du guerrier Hector, car en soutenant que Wade doit se retirer au profit d’un successeur, il a mis de l’eau dans la poudre de son mousquet.

Revirement intéressé, vertu intellectuelle retrouvée à la suite d’une méditation de ses cours de droit ou ballon de sonde activé ? En tout cas, la nouvelle position de Me Ousmane Sèye traduit un doute persistant, et semble refléter une certitude ou une possibilité désormais intégrée de certains cercles libéraux de voir de leur candidat Wade disqualifié à 29 jours du scrutin par le Conseil constitutionnel. Les secousses d’une disqualification de Wade qui n’est plus de l’ordre de l’impossible risquent d’être fatales au Parti démocratique sénégalais (Pds) et à ses alliés.
En dépit de son plaidoyer axé sur le réalisme sociopolitique en vigueur, Me Sèye vient de compromettre les chances de la mouvance présidentielle dans sa recherche d’un pool de juristes capables d’apporter la réplique juridique au M23.

LE CONTRE-COURANT DE Me EL HADJI DIOUF ET Me DOUDOU NDOYE
Il est peu probable que le Prof­esseur de Droit public, Moustapha Sourang, l’éminent constitutionnaliste Serigne Diop, aujourd’hui médiateur de la République et l’ancien recteur Seydou Madani Sy acceptent de troquer leur crédibilité intellectuelle et professionnelle pour défendre une recevabilité de la candidature de Wade face à leurs collègues de la Faculté de Droit. D’autant que ces derniers leur vouent encore un respect digne de leur rang professoral. Me Ousmane Sèye a quelque peu emboité le pas à Me Doudou Ndoye. Quelques semaines auparavant, cet avocat avait émis un son discordant d’avec les épigones de la recevabilité de la candidature du libéral en chef, en invoquant l’illégalité de sa candidature et l’entêtement de ce dernier à vouloir se représenter. Il a déposé ses valises au M23 et participe dorénavant au combat pour l’inconstitutionnalité de la candidature de Wade, en plus de se réclamer candidat à la candidature du Parti démocratique sénégalais (Pds). Il a été précédé par Me El Hadji Diouf, leader du Parti des travailleurs et du peuple (Ptp). Ce dernier, député de la majorité présidentielle a été l’un des premiers à ramer à contre-courant de ses alliés de la Cap21, en disqualifiant Wade pour l’échéance électorale à venir.

Un autre avocat, membre du Comité directeur du Pds ayant pris ses distances, c’est Me Massokhna Kane. Ce défenseur des consommateurs a refusé de s’aventurer à plaider le dossier de la validité d’un troisième mandat. Dans sa déclaration du lundi 10 octobre, Me Kane avait envoyé cette piqûre de rappel qui était sans équivoque : «En tant que membre du Comité directeur du Pds, je me suis toujours opposé à la candidature de Me Abdoulaye Wade pour un autre mandat pour l’élection présidentielle de 2012.» Et sur le même tempo que son collègue Me Doudou Ndoye, Me Massokh­na Kane dans une autre déclaration, cette fois-ci en date du 7 août 2011, avait manifesté sa volonté de briguer l’investiture du Pds à la Présidentielle de 2012, «en lieu et place de Me Wade dont la candidature n’est pas recevable». Avant de réclamer l’organisation de Primaires en soumettant le locataire du Palais à l’épreuve de la démocratie.

A moins que Me El Hadji Amadou Sall et Me Madické Niang, les avocats-ministres ou Wade lui-même ne se livrent à un plaidoyer collectif, la mouvance présidentielle se dévoile plus que jamais désarmée face à la campagne juridique menée par le M23 et les spécialistes du Droit constitutionnel. L’on se rappelle que son «fils d’emprunt», Idrissa Seck, avait requis la science du constitutionnaliste français, Guy Carcassonne, pour disqualifier Wade de la prochaine course à la Présidentielle. Le maire de Thiès a été, encore une fois, finalement exclu du parti. Quant à la récente sortie de Me Ousmane Sèye, les Libéraux s’étranglent de rage ; certains voudront lui faire payer ce coup de massue. A moins que le report du scrutin que Me Sèye souhaite en 2014, ne soit un désespéré ballon de sonde du Pape du Sopi.

[email protected] , dossier rassemblé par xalimasn.com

 

 

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