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ASSAINISSEMENT ET GESTION DES ORDURES A MATAM: les « miracles » d’une Commune pauvre

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Matam est en route pour constituer une exception en matière de gestion des déchets solides ménagers. Grâce au partenariat avec LUXDEV, une organisation Luxembourgeoise, l’équipe municipale a mis en place un système qui permet de maîtriser la collecte et le transport des ordures et par la même occasion, maintenir la capitale de la 11ième région du Sénégal propre. Quid du drainage des eaux pluviales ? Un projet de plus d’un milliard qui a contribué à venir à bout des inondations dans les quartiers les plus exposés de la ville.

«Nous pouvons dire que tout n’est pas négatif dans le gestion de l’actuelle équipe municipale. Du point de vue insalubrité, la mairie est en train de faire des efforts considérables. Le ramassage des ordures est régulier, et les jeunes qui s’occupent de la collecte des déchets solides ne se plaignent pas beaucoup, du point de vue de la rémunération. Ce qui est à saluer». C’est Mamadou Guèye, le président de la Plate-forme des Acteurs non étatiques de Matam qui salue ainsi les efforts de la nouvelle équipe municipale pour l’assainissement et le maintien de la ville propre, malgré les maigres moyens.

Si pour le ramassage des ordures les populations ne se plaignent pas trop, ce n’est pas le cas pour la fourniture de l’électricité. L »éclairage public pose problème. Et avec l’hivernage, il y a de quoi s’inquiéter. «Heureusement nous avons appris que la maire a gagné un marché un marché de 40 millions F Cfa qui ira directement dans l’éclairage. Et nous attendons que cela se réalise» annonce-t-il. D’ailleurs deux personnes, dans le cadre d’un partenariat avec la Suisse ont bénéficié de session de formation en électricité et en maçonnerie.

Ce travail «remarquable», cet assainissement et la maîtrise de la gestion des déchets solides ménagers attire l’attention de tout visiteur qui débarque à Matam. Il est aisé de constater que Matam est plus propre que Ourossogui, malgré le fait que cette dernière commune a plus de moyens que la capitale régionale. Cette «avancée» est le fruit d’un partenariat entre la municipalité et l’organisation Luxembourgeoise d’appuis au développement LUXDEV.

Selon Malick Ba, le Secrétaire municipal de la mairie de Matam, en ce concerne la gestion des ordures ménagères, Matam a un partenaire stratégique LUXDEV dans le cadre de «SEN 025 la Gestion des ordures ménagères / Santé de base» où la Coopération Luxembourgeoise (SEN 025) a eu à signer un accord de partenariat pour la gestion des déchets solides ménagers avec la mairie.

LUXDEV a doté l’institution municipale de matériels de collecte, à savoir un tracteur tout neuf, une «tonnaliseur», un camion benne (remorque) et une dizaine de charrettes avec tractation animale plus des équipements de protection individuelle et des équipements de nettoiement, en guise de participation à la gestion des ordures ménagères qui est un problème majeur dans beaucoup de localités, y compris dans la capitale du Sénégal. Grâce à cet appui, note Malick Ba, «nous commençons à éradiquer ce problème à Matam».
UNE GESTION PARTICIPATIVE

Aussi, pour plus de transparence, après la matérialisation de la convention avec LUXDEV, la mairie devrait signer un partenariat avec une structure de la place pour gérer le système de collecte et tout le matériel. C’est ainsi qu’un appel d’offres a été lancé et le Groupement d’intérêt économique (GIE) «Jardi-Espace», créé par des Matamois et logé à Matam, a gagné le marché.

Dans le cadre d’un partenariat entre la Mairie et la Suisse, le responsable de ce GIE a bénéficié d’une formation d’environ trois semaines à un mois dans ce dernier pays dans le cadre de la gestion des ordures ménagères.

De l’avis du Secrétaire municipal, pour ce qui est de la main d’œuvre également, par souci de transparence, le GIE, en dépit du contrat signé avec la mairie, a pris le soin d’associer la municipalité au recrutement des collecteurs avec un quota de deux (2) travailleurs par quartiers. Soient en tout un nombre de 8 travailleurs qui vont sillonner la ville avec le tracteur, de 8 heures jusqu’aux alentours de 14 heures.

Pour faciliter le travail, le président de «Jardi-Espace» a établi un calendrier de ramassage pour l’ensemble des quartiers. Mais à l’heure actuelle, le tracteur gère uniquement le centre- ville, c’est-à-dire les quartiers de Gourel Serigne, Tantadji et Soubalo. Au niveau des deux autres quartiers, à savoir Diamel et Nawel, des charrettes assurent la collecte des ordures, indique Malick Ba.

Le Secrétaire municipale affirme que tout le matériel, acquis grâce à la coopération avec LUXDEV, a été mis à la disposition du GIE qui s’occupe de la collecte des déchets solides ménagers et du recouvrement de la participation des ménages, conformément aux termes du contrat. «Nous avons opté pour une gestion participative. Chaque ménage participe à hauteur de 1000 F Cfa par mois pour permettre au GIE de fonctionner normalement, de payer les employés à ses frais, etc.»
UN CENTRE D’ENFOUISSEMENT EN CONSTRUCTION

Dans le cadre de la coopération avec LUXDEV, en plus de l’équipement matériel, il est prévu des infrastructures de stockages des ordures ménagères. D’ailleurs l’entreprise ayant gagné le marché de la construction du Centre d’enfouissement a démarré les travaux. LUXDEV devrait être à Matam pour visiter les chantiers. Il s’agit de deux centres de transfert, une mini décharge et une grande décharge maîtrisée, financés par LUXDEV pour la commune de Matam.

Malick Ba informe qu’un centre de transfert sera érigé à Gourel Serigne pour prendre en compte les quartiers de Nawel et Diamel et un autre à Soubalo. S’y ajoute une mini-décharge à Diamel dont le choix s’explique : «c’est un quartier éloigné et surtout enclavé, qui n’avait pas, par le passé, un pont. Et, pendant l’hivernage, les populations utilisaient les pirogues pour venir en ville. C’est pourquoi nous avons jugé nécessaire de créer un dépotoir qui va recueillir l’ensemble des ordures collectées» rasure-t-il.

A l’en, pour ce qui est de Soubalo, il s’agit d’une décharge maîtrisée. Mieux, «un projet pour la valorisation des déchets solides est en vue» grâce au partenariat avec LUXDEV.
UN MILLIARD DE F CFA POUR VENIR A BOUT DES INONDATIONS

En ce qui concerne le volet assainissement, grâce à une politique de canalisation dans les zones inondables, Matam est en train de prendre, à bras le corps, le problème des inondations. Ce projet est motivé par le fait que Matam était souvent confronté à des inondations à chaque hivernage. Par exemple, à Médina Gounass, il suffisait de quelques millimètres de pluies pour que tout le quartier soit inondé. C’est de là qu’est venue l’idée de construire des canalisations pour le drainage des eaux pluviales.

Ce programme de gestion des eaux pluviales a été ficelé, en rapport avec les services techniques de la localité, mais aussi avec l’aide de services étatiques, notamment l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS). «C’est ainsi que nous avons obtenu un financement pour la commune d’un montant compris entre 800 millions et un milliard de F Cfa pour la première phase», ajoute Malick Ba.

Conscient du fait l’assainissement de l’ensemble de la ville nécessite de gros moyens, la mairie a choisi de procéder par étape. Ainsi, la première phase du projet déjà bouclé couvre deux quartiers, principalement celui de Médina Gounass et une partie de Tantadji. «Le financement était initialement prévu pour uniquement Médina Gounass, mais avec l’appui des services techniques ; nous nous sommes rendus compte que dans une partie de ce quartier, les eaux ne stagnent pas. Il fallait récupérer les fonds et les réaffecter à d’autres quartiers inondables comme Tantadji. C’est ainsi qu’un dispositif a été mis en place pour cela», justifie le Secrétaire municipal.
L’ETAT INVITE A METTRE LA MAIN A LA PATTE

Et de poursuivre que «c’est un projet que les populations accueillent à bras ouverts car maintenant, même avec 100 mm de pluies, un habitant de Médina Gounass peut vaquer à ses occupations quelques minutes après, alors que tel n’était pas le cas avant. Aussi, il est doté d’une station de pompage d’une grande puissance pour le drainage des eaux pluviales uniquement».

Par rapport à l’exécution de la deuxième phase du projet en cours, il y a encore une partie de la commune où l’on note des cas d’inondation chaque fois qu’il pleut, les eaux stagnent partout. C’est le cas, par exemple, de Gourel Serigne, et Gourel Serigne-Extension, c’est-à-dire du côté de Halwar. Il s’agit de nouveaux quartiers situés dans une zone de cuvette qui retient souvient les eaux et où des logements ont été attribués. «Cette deuxième phase du projet va prendre en compte l’ensemble du quartier de Gourel Serigne et le reste du quartier de Tantadji pour régler définitivement ce problème. Car sans cela, Matam sera toujours confronté à des inondations», prévient-il.

Pour cela, vu la faiblesse de l’assiette fiscale au niveau de la commune et l’importance des moyens à investir pour réaliser ces infrastructures, la municipalité sollicite d’abord l’aide de l’Etat et des partenaires au développement, sans quoi cette partie de la commune restera toujours sous les eaux à chaque saison des pluies lance Malick Ba.

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