L’approche des fêtes donnait lieu, auparavant, à un rush de la clientèle chez les marchands de tissus et tailleurs pour faire de bonnes affaires.L’année 2011 fera exception à la règle car malgré les tissus présents sur les étals, la conjoncture économique s’avère difficile.Un reportage effectué dans ces lieux nous a permis de faire le constat.
Tabaski 2011 sera très différente des précédentes du fait de la conjoncture qui frappe une bonne partie de la population. Cet avis est partagé par la majorité des pères de famille rencontrés dans les rues de Dakar. A quelques jours de la fête de l’Aïd El Kébir, le marché, comme d’habitude, est bien approvisionné en tissus de toutes les couleurs et de qualités différentes suivant les goûts. Mais, les clients font défaut. Ce que déplorent la plupart des marchands de tissus trouvés au marché Hlm, à l’instar d’Ali Ndiaye, gérant du complexe Bambadji sis au centre commercial du marché Hlm. A Bambadji, dans les vitres, des tissus ‘gagnila’ de toutes les couleurs et de design différents faisant le charme de la boutique sont exposés. ‘A cause de la conjoncture, notre chiffre d’affaires est vraiment en baisse car la grande majorité de nos clients ne viennent plus, ils ont des préoccupations beaucoup plus importantes que de se faire beau. Par exemple pour un père de famille, l’achat du mouton est une priorité’, renseigne Ali Ndiaye, l’air anxieux. Et de poursuivre : ‘En dépit de tout cela, certains parmi nos clients viennent acheter, mais jusqu’à présent il y a une grande différence par rapport aux années précédentes.’
Cette inquiétude est aussi partagée par les couturiers. Ces derniers disent ne pas être surpris par le fait qu’ils ne voient plus la plupart de leurs fidèles clients à cause de la conjoncture économique. ‘Parfois, il m’arrive même de recharger du crédit dans mon portable pour appeler certaines de mes clientes pour qu’elles emmènent leurs tissus mais elles me donnent toujours comme réponse ‘Zal, je pense que cette année, je vais ‘redoubler’ (porter les habits de l’année passée, Ndlr)’, raconte Saliou Fall, maître tailleur au marché des Hlm. ‘Malgré tout, il y a les autres qui viennent mais la plupart pour leurs enfants. Et c’est cette année que nous avons commencé à confectionner des habits pour enfants. A défaut de ce que l’on veut, on se contente de ce que l’on a’, ajoute notre interlocuteur. Ces propos sont corroborés par un autre agent du métier trouvé dans le même siège. ‘Les gens veulent vraiment se faire beau le jour de la fête de la Tabaski mais c’est l’argent qui fait défaut, cause pour laquelle les clients se font très rares’, confie Makhtar Fall. Tabaski 2011 ne ressemblera certainement pas aux tabaskis précédentes. La conjoncture économique touche la grande partie de la population. Laquelle conjoncture difficile n’épargne pas les couturiers et les marchands de tissus qui se disent non surpris de la rareté de la plupart de leurs clients.
Fa Oumou COLY (Stagiaire)