TOKYO (AFP) – Un thon rouge a été vendu pour la somme exorbitante de 122.000 euros mardi au marché aux poissons de Tokyo, alors que les pressions internationales se renforcent pour limiter la pêche de cette espèce menacée.
Ce magnifique spécimen de 232 kilogrammes attrapé au large d’Aomori, au nord de la grande île japonaise de Honshu – une zone réputée pour la qualité de ses thons – a atteint 16,28 millions de yens (122.000 euros) aux enchères, a annoncé un responsable du marché de Tsukiji.
Il s’agit du deuxième thon le plus cher de l’histoire du Japon, après le record de 20 millions de yens (150.000 euros) atteint en 2001. Mardi marquait la reprise de l’activité du marché après la pause des fêtes de fin d’année.
Les acquéreurs sont les propriétaires de restaurants de sushis installés au Japon et à Hong Kong qui avaient déjà établi la plus haute enchère l’an passé à la reprise de janvier.
Cet achat mirobolant intervient alors que l’organisation internationale chargée de gérer la pêche du thon rouge (CICTA) a décidé en novembre de réduire le quota total de prises de 40% pour 2010 dans l’océan Atlantique et en mer Méditerranée, afin de sauvegarder cette espèce menacée.
Le thon acheté mardi à prix d’or n’entre pas dans cette catégorie, puisque pêché au large de l’archipel. Mais le Japon, principal consommateur mondial de ce poisson, importe l’essentiel de ses besoins et achète notamment à lui seul 80% du thon pêché en Méditerranée.
Tokyo craignait un moratoire pur et simple sur la pêche au thon rouge dans l’Atlantique et la Méditerranée et s’est engagé à respecter les nouveaux quotas.
« Le thon est précieux, il est au coeur de la culture culinaire japonaise », a déclaré Keiichi Suzuki, président du marché de Tsukiji où quelque 2.280 thons étaient vendus aux enchères mardi.
Les amateurs apprécient la chair tendre et grasse de ce poisson accompagnée de riz vinaigré, en sushi, ou nature, en sashimi.
« Nous voulons assurer un approvisionnement stable tout en sauvegardant les ressources », a ajouté M. Suzuki.
Le marché de Tsukiji constitue l’une des curiosités de Tokyo, bien que les autorités aient récemment émis quelques restrictions aux visites afin d’éviter aux professionnels d’être dérangés par des touristes indélicats.