La Chambre des représentants dominée par les démocrates a approuvé dimanche soir la réforme de la couverture santé défendue par Barack Obama.
Le texte a été approuvé par 219 voix pour, 212 contre. Les élus républicains ont tous voté contre le texte, qui devrait être signé dès mardi par le président.
Un texte complémentaire modifiant le premier doit être soumis au vote dans la foulée. Il doit définir la mouture finale en coordination avec le Sénat.
Quelques minutes avant le vote historique, le speaker démocrate Nancy Pelosi a estimé qu’une vaste transformation du système honorerait la tradition nationale. La chef de file démocrate a piloté le passage de la réforme et salué « l’engagement sans concessions » du président Obama en faveur de cette avancée sociale, qui va apporter à 32 millions d’Américains jusqu’ici non assurés une protection sociale. Les compagnies qui excluaient les mauvais risques ne pourront plus le faire, notamment, et les parents pourront protéger leurs enfants jusqu’à 26 ans.
Les élus démocrates l’ont ovationné alors qu’elle leur demandait « de faire l’histoire et d’apporter le progrès au peuple américain ». Elle a rappelé que cette réforme était l’oeuvre de toute une vie du sénateur Ted Kennedy, récemment disparu.
A l’extérieur, des foules de manifestants autour du Capitole ont crié leur désaccord, appelant les représentants à voter non.
Le texte central représente un effort budgétaire de 940 milliards de dollars sur les dix prochaines années.
« Nous rejoignons ceux qui ont établi la Sécurité sociale et Medicare, et maintenant, cette nuit, la couverture santé pour tous les Américains » s’est réjouit Nancy Pelosi, faisant référence à la
couverture santé des retraités adoptée il y a près de 50 ans, en 1965, sous l’impulsion de Lyndon Johnson, le successeur de John F. Kennedy.
Selon Jim Clyburn, le plus influent représentant noir à la Chambre, « c’est l’acte sur les droits civiques du 21ème siècle ». Pour Patrick Kennedy, le fils du sénateur du Massachusetts, « la couverture santé n’est pas seulement un droit humain, c’est une question morale ».
Les Républicains ont fait bloc contre un texte qui va se traduire par une hausse des impôts de 400 milliards sur une décennie. « Nous n’avons pas su écouter les Américains » a décrété leur chef, John Boehner. AP