Si on en est arrivés là, c’est aussi parce que les tenants de ces idées, n’ont pas vu en certains opposants, des alternatives crédibles au président Wade. Wade a-t-il fait sienne cette phrase là ? Ne faut-il justement pas mettre sur ce compte l’ubuesque proposition de Wade à Niasse et à Tanor d’en faire des ministres d’Etat. [xalimasn.com]
Etre ministre, ministre-conseiller, ou ministre d’Etat sous l’ère Wade, ne relève pas forcément de la valeur de ceux qu’on nomme. Ces nominations semblent plutôt relever de l’humeur du moment du Président. Certains, il ne sait pas trop quoi en faire ; il les nomme donc juste pour les calmer ou les caser. Mais qu’il en arrive à proposer le poste de ministre d’Etat à Niasse et à Tanor, n’est-ce pas une manière de les narguer, de les rabaisser, voire de leur adresser un message ? « Vous ne pouvez être que mes ministres, puisque vous n’êtes pas capables de réussir ce que j’avais réussi », a voulu leur dire le candidat octogénaire.
En effet lorsque Wade était candidat de l’opposition unie au second tour en 2000 pour battre Abdou Diouf, l’unanimité s’était faite autour de sa personne. Il n y avait aucun doute sur sa capacité à battre le Ps avec la coalition de l’opposition, parce qu’il était devenu cet opposant charismatique qui déstabilisait le pouvoir, qui ne laissait aucun répit au président Diouf. Sauf quand, au pied du mur, il s’était résolu à faire de l’entrisme. En face, que fait son opposition ?
Au moment crucial de combattre le Sopi, les rivalités sont criardes entre le Parti socialiste et l’Afp de Moustapha Niasse, aucun des deux ne voulant (ne pouvant ?) laisser la place à l’autre. Les arguments visant à évoquer des pourcentages pour légitimer la position de Niasse ou de Tanor, se basent sur des résultats d’élections passées et dont on se demande si les chiffres font encore foi. Les sondages commandités et produits ça et là, sont pour la plupart douteux, puisque faits dans la plupart des cas sur des bases peu crédibles.
Loin de dire que la désignation du candidat de Benno est une choses aisée, les vœux pieux basés sur un seul objectif qui est de battre Wade, ne semblent être que des paroles en l’air. Niasse comme Tanor, veulent en réalité chacun en ce qui le concerne, le pouvoir. Personne ne leur déniera ce droit puisque l’essence de tout parti politique est de conquérir le pouvoir. Mais face à la générosité d’Abdoulaye Bathily qui pouvait lui aussi prétendre à la candidature, et d’ailleurs de tous les autres membres de Benno , ces deux là semblent obnubilés par le pouvoir.
La proposition de transition tantôt évoquée, ne semble pas plus crédible puisque rien ne dit que si l’un d’eux accède au pouvoir, il ne fera pas ce que Wade a fait. Une question en tout cas pas facile mais qui donne à Wade l’opportunité de les inviter dans son gouvernement, parce qu’il sait qu’ils font face à un véritable écueil. Le président nous avait habitués à des appels au dialogue politique, en posant des actes contraires. Et tout sénégalais averti sait bien que ces appels sont loin d’être sincères puisqu’ils sont juste une manière de « tuer » politiquement ses adversaires. La proposition du poste de ministre d’Etat l’est encore moins car Wade sait que ni Niasse, ni Tanor ne s’aventureront à rentrer dans le gouvernement de Souleymane Ndéné Ndiaye !
Un seul souci, les ridiculiser, les narguer, les rabaisser. Mais, au fond, ces deux là ne font rien pour se crédibiliser aux yeux des sénégalais puisqu’ils l’ont tous reconnu, l’ère des messies est terminée. Et le véritable enjeu se trouve sans doute dans le fait de gérer collectivement. Et cela n’est pas possible si chacun, dans l’opposition, veut tirer la couverture sur soi. Amath Dansokho a fait ce qu’il a pu pour impulser l’opposition totalement désintéressé par le pouvoir, Abdoulaye Bathily s’est effacé, Landing Savané aussi, Mamadou Lamine Diallo, de Tekki qui s’était également effacé, veut être candidat si jamais, Niasse et Tanor ne règlaient pas le problème.
Se donner l’illusion qu’on pèse lourd parce qu’on a des appareils, est une chose, mais peser réellement lourd, en est une autre. Le poids politique ne peut seulement se mesurer sur la base du passé où les pourcentages obtenus, n’étaient pas si énormes que cela. Qu’ils se rappellent qu’Idrissa Seck qui était sorti second en 2007, est encore aux aguets ; Macky Sall est présent ; Ibrahima Fall est candidat, bien d’autres aussi.
Le nombre de convives autour du gâteau, devient plus important et les parts de chacun vont être certainement plus petites. Et puis au fond, personne ne sait qui pèse vraiment quoi ! Attention au réveil, il risque d’être brutal. Et Wade au regard du spectacle qui s’offre à ses yeux à bien raison de les inviter à son gouvernement. Après tout, chacun fait ce qu’il veut.
C’est bien mais article trop long avec des répétitions avec du déjà connu
salam