Bagarre au palais: Farba Senghor et le gendarme de la présidence

Ce mercredi 15 novembre, à 13 heures, la quiétude du palais de la République a été troublée par une violente dispute qui a failli tourner au sévère pugilat entre un gendarme de la présidence et l’inénarrable Farba Senghor. Les deux hommes ont failli en venir aux mains n’eût été l’interposition des collègues du gendarme. Celui-ci travaille au service du courrier du secrétariat général de la présidence de la République. Un jour, il reçoit une lettre dont l’adresse sur l’enveloppe est rédigée ainsi : « Monsieur Farba Senghor, ministre conseiller à la présidence de la République ». Dès la réception de ce courrier, le gendarme Alassane, c’est son prénom, a barré la mention « Monsieur Farba Senghor, ministre conseiller à la présidence » pour la remplacer par celle-ci : « Monsieur Farba Senghor ne travaille plus à la présidence de la République ».Que n’avait-il pas fait en faisant cela !!! Le crime absolu. Ayant reçu ce courrier raturé, l’élément hors du commun, poignardé dans son amour-propre, choqué par tant d’impudence à son égard et à son magistral rang, rentre dans une colère noire, et tonne comme Zeus dans les couloirs tranquilles du palais. Il se dirige vers le service où travaille ce gendarme, dans le but de lui régler son compte, arrive dans le bureau, l’abreuve d’injures toutes aussi graves qu’obscènes. Les deux hommes sont alors à deux doigts de se battre physiquement, mais les collègues d’Alassane retiennent le gendarme. Celui-ci est alors insulté de mère par le protégé de Wade, qui lui promet de le faire virer séance tenante du palais de la République. Scènes de la vie ordinaire, me direz-vous, sous les lambris du palais de notre République, lequel a déjà depuis longtemps pris des allures d’un capharnaüm tropical. Reste à savoir si l’administration a dans ses statuts le rang de « beukeunek », auquel cas le gendarme a eu tout à fait raison de préciser que le ministre-conseiller ne travaille plus à la présidence, même s’il voit du matin au soir le « beukeunek » Farba aller et venir, assurant ses tâches de chambellan du Roi Wade. Chambellan du Roi, on n’apprend pas ça à l’école de gendarmerie.