Benno Siggil Sénégal est à deux pas de saisir le porte-parole de la confrérie tidiane, pour lui notifier la « mauvaise foi » du président de la République sur le dialogue politique en vue. C’est du moins la menace brandie par Amath Dansokho. Il estime que si Abdoulaye Wade persiste dans sa volonté d’imposer à ses camarades de Bss, le magistrat Doudou Ndir comme médiateur, ce sera le début de la fin du dialogue politique. Et l’opposition attend juste que le Palais lui notifie son choix par écrit, pour qu’elle décide de vaquer à des « choses plus sérieuses ».
Si le président de la République tient à sa volonté de faire du président de la Commission électorale nationale autonome (Cena) le prochain médiateur entre le pouvoir et l’opposition, le dialogue politique n’aura jamais lieu. De retour de Paris hier, pour venir assister aux obsèques de son neveu, Mawedo Dansokho, un lieutenant de l’Armée tué en Casamance, le leader du Parti de l’indépendance du travail (Pit) se veut formel : « si Abdoulaye Wade veut donner une chance au dialogue politique, il n’a qu’à ôter de son esprit l’idée de nous imposer Doudou Ndir, encore moins qui que ce soit d’autre ». Et Amath Dansokho de poursuivre : « Il a beau se mettre dans les habits d’un roi, mais au nom de quoi Wade croit-il dicter le profil du futur médiateur à l’opposition ? ». En tout cas, « s’il (Ndlr : le chef de l’Etat) pense un seul instant que c’est à lui de choisir le médiateur, Benno Siggil Sénégal en tirera toutes les conséquences ». Ainsi, l’opposition va, dans les prochains jours, prendre langue avec le porte-parole de la confrérie tidiane afin de le convaincre de la « mauvaise foi de Abdoulaye Wade ».
Daouda THIAM
lasquotidien.info