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Le député voulait exiger la licence pour tout candidat à la Présidentielle : Youssou Ndour échappe à la «Loi» souaré

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D’aucuns pensaient que la proposition de loi du député libéral, Alioune Souaré, qui devait disposer que tout candidat à l’élection présidentielle doit avoir au moins la Licence, était destinée à Idrissa Seck ou à Pape Diop. Il est prêté au candidat de la Coalition Idy4Président et au président du Sénat et dauphin constitutionnel de Wade, de n’avoir pas obtenu le diplôme en question. Aujourd’hui que le chanteur Youssou Ndour décide, à partir du 2 janvier 2012, de plonger dans le marigot politique et affirme qu’aucune université n’enseigne comment devenir un président de la République ou un minis­tre, M. Souaré avoue dans cet entretien, que le chanteur et président du mouvement Fekké maci boolé l’a inspiré «à 60%» dans sa volonté de proposer la modification de l’article 28 de la Constitution traitant des conditions d’éligibilité des candidats à la Magistrature suprême.Vous aviez envisagé en juin dernier de proposer que tout candidat à la Présidentielle ait au moins la Licence. Que vous inspire la déclaration de Youssou Ndour et son éventuelle candidature ?
Je crois que c’est un manque de respect pour l’élite intellectuelle du Sénégal. En fait, même s’il est établi qu’effectivement il n’y a pas d’école ou d’université qui forme des présidents de la République, il y a quand même un minimum. Parce que les tâches qui incombent au président de la République nécessitent effectivement que le candidat puisse avoir un certain niveau intellectuel. C’est le président de la République qui engage le Sénégal. Il est la vitrine du Sénégal, si je peux m’exprimer ainsi. Donc, vous voyez l’image que cela donne surtout au niveau international, mais également les responsabilités qui pèsent sur un chef d’Etat en tant que celui qui doit élaborer la politique de la Nation. Tout cela nécessite au moins que le Président ait un certain niveau intellectuel. On ne peut pas, à l’heure où Léopold Sédar Senghor fait la fierté de tous les Africains, que dans son pays, on imagine, aujourd’hui, un artiste qui n’a aucun niveau intellectuel, se permettre de postuler à la présidence de la République. Il faut savoir raison garder. Je voyais Youssou Ndour venir il y a quatre ou cinq mois. Et il y a tant d’autres également. Avec les bouleversements on a tendance à perdre beaucoup de valeurs. Ce qui fait que n’importe qui peut penser que tout est permis. «Kène xamatoul sa place.» C’est extrêmement difficile. J’avais vu les choses venir. Lorsque je proposais le projet de loi, à 60% j’étais inspiré par le cas Youssou Ndour. Parce que je savais que l’exemple de Haïti (Ndlr : avec la candidature du rappeur américain d’origine haïtienne : Wycleef Jean), allait le pousser à aller jusqu’au bout. Et comme c’est quelqu’un qui, peut-être, a certains moyens financiers et une entreprise de presse, il peut prétendre aller plus loin que ses rêves. Il l’a lui-même dit dans sa déclaration. Donc à 60% je voyais venir le cas Youssou Ndour.

Youssou Ndour vous inquiète-t-il autant ?

Non ! Il y a tant d’autres personnalités de la classe politique. Pour ces gens le meilleur moyen de s’épanouir, de gravir les échelons, de s’enrichir très rapidement, c’est d’avoir le pouvoir. Les conditions pour créer un parti politique sont à la portée de tous. Il y en a qui en font leur fonds de commerce. Je crois que le Sénégal, qui a toujours été un pays respecté, ne mérite pas que des gens sans aucun niveau prétendent le diriger.

Quelles étaient vos motivations au début ? 

En fait en tant que parlementaire, je dois analyser l’évolution de la société. Je me suis rendu compte à un certain moment avec l’évolution, que les repères étaient en train de s’effriter. Certains pouvaient alors penser que tout est permis. Il y a beaucoup de chômeurs qui sont devenus aujourd’hui des chefs de parti politique. C’est pour cela que je m’étais dit qu’il fallait qu’on anticipe par rapport à cette évolution où toutes les barrières sont brisées. J’ai alors pris ma décision de faire une proposition de loi. C’est dans ce cadre que j’avais émis la proposition pour qu’au moins, le candidat ait la Licence avant de pouvoir prétendre à la Magistrature suprême du pays. Il fallait alors mettre un verrou. Car je comprenais mal toutes ces agitations. Vous, journalistes, on vous exige un diplôme pour exercer dans une Rédaction. Dans ce cas, comment pouvons-nous ne pas exiger à un Président un certain niveau intellectuel ?

Apparemment la proposition de loi est restée lettre morte. 

Malheureusement ! Au moment où cela commençait à susciter le débat, il y a eu le projet de loi du ticket présidentiel. Avec l’hostilité qui s’en est suivie, c’était extrêmement difficile de faire passer au vote une proposition de loi constitutionnelle, puisque les Sénégalais ne voulaient plus qu’on touche à la Constitution. Je doute que ce projet de loi puisse voir le bout du tunnel. Cela est toujours rangé dans les tiroirs. C’était une modification pertinente de l’article 28 de la Constitution. La proposition suivait son cours normal jusqu’au vote du ticket Président/Vice-président. C’est cette situation qui a un peu bloqué l’adoption de cette loi. Aujourd’hui, malheureusement, on ne peut pas toucher à la Constitution à moins de cent jours des élections. Les brèches qui existent dans la Constitution sont alors exploitées par certains. Dom­ma­ge !

lequotidien.sn

3 Commentaires

  1. je serai contre une telle loi pcq’elle n’a aucune substance.
    Youssou Ndour n’est pas le seul a y avoir echappe, Idy aussi mais pour ce dernier bien que n’ayant pas de diplome il a qd meme l’intelligence pour diriger un ministere.

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