« Après plusieurs années, des centaines de réunion et des milliers de déclarations, nous sommes arrivés au point exact où nous n’aurions jamais dû être. A moins de trois mois de l’élection présidentielle de 2012, nous n’avons toujours pas de candidat. Si nous voulons dépasser cette situation, dont le Pds et son chef se moquent publiquement, ce que pour une fois je comprends parfaitement, nous devons nous demander pourquoi ? » C’est une complainte de Aly Haïdar contre une candidature unique de Benno.
« Gardez vous de demander du temps, le malheur n’en accorde jamais ». Mirabeau.
Et de poursuivre : « Reprenons quelque unes des idées constamment agitées et allégrement dévoyées par nos analystes politiciens. Parfois, de bonne foi mais souvent par stratégie ; ce qui nous a menés où nous sommes, aujourd’hui ».
Toujours selon M. Haïdar : « La première affirmation gratuite, savamment entretenue, est celle qui prétend que les sénégalais veulent un candidat unique. C’est un mythe, les sénégalais comme tous les peuples du monde veulent seulement une amélioration de leurs conditions de vie. Mais aujourd’hui, ils savent que le pouvoir actuel est incapable de leur apporter cette amélioration et comptent sur le Benno pour les en débarrasser. Les sénégalais voient bien avec juste raison qu’une condition absolument nécessaire au succès de cette entreprise de salubrité publique est l’union de nos forces et l’unité de notre action. Ce qui est très différent de la notion du candidat unique ».
A en croire l’écologiste : « Ensuite, on nous dit que le Benno serait plus fort avec un candidat unique. C’est faux. Avec un candidat unique, le Benno perdrait le bénéfice électoral consécutif au mécanisme des deux tours. Chacun sait que dans ce cas de figure, l’électeur vote pour son candidat au premier tour et contre le candidat qu’il veut sanctionner au second tour. C’est d’ailleurs pourquoi tous les autocrates qui veulent s’éterniser au pouvoir cherchent à asseoir une élection présidentielle à un tour. Rappelez vous des manœuvres dérisoires et pathétiques de notre Assemblée, soit disant Nationale, le 23 juin dernier. En cas de candidature unique du Benno, celui-ci ferait le plein des voix dés le premier tour ; la seule possibilité d’élargissement restante pour le second tour serait la réserve électorale de l’opposition libérale. Est ce bien avisé ? Donc, au risque de répéter ce que je dis depuis 3 ans, même si le Benno pouvait s’entendre sur un candidat unique, il serait quand même plus judicieux d’avoir deux ou trois candidats. Le premier tour servant de primaire, le mieux placé serait alors de facto le candidat de l’unité ».
Et d’ajouter : « Venons en maintenant à cette notion, que je trouve bizarre dans ce contexte, d’appel au désistement de l’un ou l’autre des candidats potentiels au nom de I’ intérêt supérieur du pays. Comme, c’est naïf et vide de toute approche politique. Niass et Tanor puisque c’est d’eux qu’il s’agit sont, chacun de son coté, des leaders politiques chevronnés de niveau international. Ils sont tous deux capables de diriger ce pays. Chacun d’entre eux a ses ambitions légitimes et est porteur des ambitions de son parti. Chacun d’entre eux a sa vision qu’il pense la meilleure et est appuyé sans condition par un parti nationalement implanté. Pourquoi et au non de quoi voulez vous que l’un se désiste au bénéfice de l’autre. Pourquoi ne pas tirer à pile ou face pendant qu’on y est !!! »
« Nous, et particulièrement le comité de facilitation, devons leur offrir une méthode incontestable de choix qui préserve l’unité du Benno et nous permette d’atteindre nos objectifs. Le comité de facilitation est tellement massla-iste qu’il a annoncé une égalité parfaite entre nos deux candidats sur tous les points d’évaluation. Fort bien. Inspirons nous alors des instituteurs de l’école primaire qui, constatant que deux élèves arrivent en tête de la classe avec des moyennes égales, les déclarent tous deux premiers ex-æquo », dit-il.
« Le Benno doit donc constater que le choix est impossible du fait d’une parfaite égalité et déclarer sans perdre de temps que le Benno a deux candidats. Niass et Tanor. Lesquels vont en compétition fraternellement et designer comme adversaire unique Ablaye Wade et son PDS. La bonne solution est là et il n’y en pas d’autre ».
« La politique est l’art du possible, dit-on. Aussi je ne comprends pas ceux qui nous disent que le Benno n’a qu’une solution ; c’est le candidat unique mais qu’on ne peut pas le trouver. C’est absurde ou je ne m’y connais pas. Les sénégalais n’entendent pas se laisser embourber dans des labyrinthes ; ils veulent que leur espoir soit incarné le plus rapidement possible par un ou deux leaders, peu importe. Ils veulent un ou deux candidats (ça ne fera que cinq puisqu’il y en a déjà trois de déclarés au sein du Benno), mais qui seront prêts à joindre toutes leurs forces au deuxième tour pour gagner. Les sénégalais ne seront pas dupes. Ils sauront que les vrais diviseurs sont ceux là qui persistent à nous pousser dans une voie sans issue. Ils ne pardonneront pas à ceux là qui, parce qu’ils nous mènent vers une impasse, gâcheront la formidable opportunité que nous avons de nous débarrasser enfin de ce parti prévaricateur et budgétivore que sont le PDS et sa constante. Unique pour cette fois », ajoute-t-il.
Ferloo