Dans une interview à Jeune Afrique (n° 2656, en kiosques du 4 au 10 décembre), l’opposant sénégalais Macky Sall explique pourquoi, selon lui, le président Abdoulaye Wade doit céder la place et ne pas se représenter à la présidentielle de février 2012.
Abdoulaye Wade, ça suffit ! C’est parce qu’il estime que la Constitution sénégalaise ne permet pas au président de prétendre à un troisième mandat, le 26 février 2012, que Macky Sall demande son départ dans une interview à Jeune Afrique. Ancien membre du Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir), ancien ministre, ancien Premier ministre, le candidat de l’Alliance pour la République (APR) à la magistrature suprême fut longtemps un fidèle entre les fidèles… Jusqu’à cette année 2007 où, tour à tour écartée de la primature puis, de fait, de la présidence de l’Assemblée nationale, il comprend que le vent a tourné. « J’étais devenu un obstacle qu’il fallait écarter », se souvient Macky Sall.
L’homme claque alors la porte du PDS, créé l’APR en décembre 2008 (« une formation jeune mais qui peut peser face au Parti socialiste et au PDS ») et devient un adversaire acharné du chef de l’État – l’un des plus sérieux aussi. Dans Jeune Afrique, il revient sur son passage à l’opposition et sur ses rapports avec les Wade père et fils. Il explique aussi pourquoi le chef de l’État sortant ne peut pas, selon lui, l’emporter dès le premier tour (« C’est impossible », assure-t-il) et pourquoi il ne faut pas craindre la multiplicité des candidatures dans l’opposition. Entretien avec un homme qui promet qu’il ne fera pas marche arrière, mais qui dit craindre pour sa sécurité (« si je n’étais pas protégé, j’aurais déjà été éliminé ») et redoute un regain de tension à l’approche du scrutin.
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