L’Assemblée nationale malienne a adopté le 2 décembre 2011 un nouveau code des personnes et de la famille, plus de deux ans après le rejet du précédent qui accordait davantage de droits aux femmes et avait été contesté, notamment dans les milieux religieux. Le nouveau code, qui doit être promulgué par le président pour entrer en vigueur, a été adopté en séance plénière par une large majorité de députés (121 voix, sur les 147 sièges que compte le Parlement).
Il y a un peu plus de deux ans l’Assemblée nationale du Mali adoptait un code de la famille et des personnes qui accordait des droits à la femme. Des associations musulmanes ont contesté les dispositions du texte qui, selon elles, «allaient à l’encontre des valeurs culturelles du Mali».
Et pour se faire entendre, plus de cinquante mille musulmans se sont mobilisés dans un stade de la capitale. Pour calmer le jeu, le président de la République, Amadou Toumani Touré, renvoie le texte devant les députés. Résultat : les élus ont largement tenu compte de l’avis des associations musulmanes.
Au total, quarante-neuf articles ont été modifiés, d’autres, carrément supprimés. Des détails : le mariage religieux est désormais juridiquement reconnu alors que l’ancien texte prônait qu’il soit consolidé par le mariage civil, question d’assurer davantage de droits à la femme.
Pour la succession, l’héritage, le chef de famille a le premier et le dernier mot. Un chef de famille à qui la femme doit obéissance alors que dans le code adopté il y a deux ans, le mot obéissance avait disparu. Autre nouveauté : l’âge minimum pour contracter le mariage au Mali chez la femme relevé à 18 ans dans le code précédent est ramené à 16 ans dans le code amendé.
Enfin, en aucun cas, un homosexuel n’est admis à adopter un enfant sous quelque régime que ce soit.