C’en est toujours ainsi dans le Fouladou : il suffit de se sentir à l’étroit dans un village pour trouver un motif valable pour fonder son hameau. Cela, quand le cheptel grossit, que le pâturage fait l’objet de concurrence entre troupeaux et que des conflits sociaux naissent de la cohabitation entre éleveurs ou entre éleveurs et agriculteurs. Ou quand les terres deviennent très peu fertiles pour l’agriculture, ou alors parce que le voisin est infréquentable ou encore que le chef de village est devenu trop autoritaire aux yeux du candidat à la création de son Saré. Aussi, assiste-t-on à la création tous azimuts de villages dans le département de Vélingara, les uns distants des autres parfois de moins de 1 km. Et on ne s’embarrasse pas de formalisme pour en fonder.
On ignore jusqu’aux démarches préalables à faire pour se trouver un lopin de terre à déchiffrer, l’autorité administrative de la localité n’est pas saisie au préalable. Ne doit-on alors pas s’étonner de la forte densité des villages dans le territoire départemental de Vélingara : 612 hameaux et villages pour un peu plus de 5 000 Km2 de superficie. Un chiffre à revoir à la hausse puisque datant de 2002.
Aux motifs évoqués plus haut, le chef de l’Etat, par sa décision de donner des salaires aux chefs de village, vient de rajouter un motif de plus pour la création de villages. Et ce sera aussi simple que : Sambarou Diao de Saré Sambarou a un salaire, il faut que Dembarou Mballo du même village ait son Saré pour également bénéficier d’un salaire. Si le projet se réalise, bien sûr.
Et ce sont les conséquences négatives de la création tous azimuts de villages pour le développement économique de la localité qui méritent une attention. Hormis le déboisement de surfaces importantes pour les nouvelles habitations et de nouveaux champs, il y a que les villages nouvellement créés sont enclavés et accèdent difficilement aux infrastructures sociales de base comme les postes et centres de santé, les routes praticables pour l’évacuations de malades ou des produits à commercialiser. Ces villages n’ont pas accès à l’électricité, à l’eau courante et s’exposent à l’insécurité, parce que les Forces de l’ordre ne peuvent pas objectivement veiller sur eux.
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