De prime abord, un sourire ravageur et un regard angélique vous frappent. C’est la brève description de Khady Faye. En jetant un coup d’œil sur son arbre généalogique, on arrive à déduire que la « thiessoise » est sérère. Seulement, elle ne comprend aucun mot de cette langue. Au sein de la famille des Faye, on ne parle que la langue de Kocc Barma. Khady est née au quartier populaire de Cité Lami. Griotte jusqu’au bout des ongles, elle est parvenue à se débrouiller, toute seule, grâce à sa belle voix. « Au sein de ma famille nucléaire, il n’y a jamais eu de chanteur, sauf la grande diva Fatou Guéwel Diouf », dit-elle.
A l’âge de 15 ans, elle se faisait déjà remarquer dans les baptêmes et mariages. Khady était constamment sollicitée. Elle s’en tirait toujours avec bonheur. C’est vers les années 99 que Khady décida de faire une carrière solo. Ce fut un challenge pour elle. « Il fallait que je trime fort pour gagner le pari d’être une grande chanteuse », laisse-t-elle entendre. Les débuts ont été difficiles, selon l’artiste qui ne se découragea point. Elle savait que l’appétit vient tout en mangeant. Dans la même année, elle sortit son premier single grâce au soutien du bienfaiteur Latyr Sèye. « Le producteur est une forte personnalité qui aime se mettre au service des artistes de sa région. A chaque fois, c’est pour aller résolument au charbon en mettant également la main à la poche », témoigne Khady Faye. Son second Cd, intitulé « Jam », (ndlr : la paix), met l’accent sur les échéances électorales de 2012. Khady souhaite vivement qu’il y ait des élections apaisées. Selon elle, la violence n’a pas sa place dans cet évènement au cours duquel doivent prévaloir le calme et la sérénité. L’artiste « thiessoise » loue, à cette occasion, le rôle éminemment positif que ne cesse de jouer l’homme d’affaires Bakar Diagne dans le cadre de l’unité et la concorde nationale. Elle magnifie également les qualités de l’écrivaine Fama Diagne Sèye, surtout pour ses conseils qui la servent de doping. Khady est accompagnée, dans ce disque, par le percussionniste Mbaye Guèye, le guitariste Soy Mbacké, Elhadj Ndiaye au tama et Ass Mbaye, grand lead vocal. « Je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin. Pour cela, je souhaite vivement l’appui des autorités voire des bonnes volontés. Car mon ambition est de secouer le cocotier », souligne Khady qui rêve de sillonner une partie du Sénégal pour présenter son Cd. En attendant, la thiessoise accompagnent de grands musiciens de la trempe de Ma Sané du Palais des arts, Modou Faye, Secka, Souleymane Faye, entre autres.
Abdourahmane Sarr GONZALES