Des membres des Assises nationales demandent au président Abdoulaye Wade de recevoir en audience ceux parmi eux qui ont travaillé sur la Casamance (sud) lors de cette longue concertation menée de juin 2008 à mai 2009.
« Nous demandons au président Abdoulaye Wade de recevoir Amadou Makhtar Mbow et Mansour Cama, ainsi que les membres de la commission spéciale sur la Casamance », a dit dimanche à Mbour (ouest) le président du comité départemental de pilotage (CDP) des Assises nationales, Abdou Karim Ndiaye.
« Je comprends que, soucieux des évènements qui se passent encore en Casamance, avec une situation de ni paix ni guerre […] le CDP de Mbour ait pris la responsabilité de proposer […] qu’une demande d’audience soit adressée au président de la République […]’’, a déclaré Mansour Cama, qui participait à la cérémonie de restitution des conclusions des Assises nationales.
La Casamance, constituées des régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, est le théâtre d’affrontements ayant fait plusieurs morts, civils et militaires, depuis 1982. Des indépendantistes réunis au sein du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) ont, sous l’égide de leur secrétaire général Jean-Marie François Biagui, émis samedi le voeu de transformer cette organisation en parti politique.
Le leadership de M. Biagui est contesté par certains membres du MFDC.
‘’[…] Si le message est entendu, nous sommes disposés à aller à ce rendez-vous. Maintenant, si ce message n’est pas entendu, il n’en demeure pas moins que j’invite le CDP à continuer surtout à appeler à la paix en Casamance et à la résolution du problème », a dit M. Cama.
‘’[…] Ce n’est pas parce que le président de la République ne nous écoute pas et qu’il ne nous reçoit pas que nous n’allons pas en Casamance et que nous ne faisons pas en sorte que cette question soit toujours considérée comme une question nationale et une priorité », a-t-il soutenu.
Les Assises nationales sont une large concertation sur la politique, l’économie, la culture, la santé, parmi d’autres centres d’intérêt. Elles se sont tenues de juin 2008 à mai 2009, à l’initiative de partis de l’opposition, d’organisations patronales et de la société civile, de syndicats de travailleurs, etc.
La mouvance présidentielle avait refusé de prendre part à cette concertation un peu plus d’un an après la réélection du président Wade lors d’une élection dont les résultats sont contestés par l’opposition.