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Conséquence de la mort de Kadhafi : Les journalistes de la Pana sont restés cinq mois sans salaire

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La mort du guide libyen, Mouammar Kadhafi, n’a pas fait que des heureux en Afrique où il avait de nombreuses participations dans les sociétés privées et publiques. C’est le cas à l’Agence panafricaine de presse (Pana) dont il était principal bailleur. Au siège de l’agence africaine à Dakar, les journalistes sont restés cinq mois sans salaire.

La mort du guide libyen, Mouammar Kadhafi, assassiné au mois de novembre dernier par les rebelles du Conseil national de transition (Cnt) n’a pas fait que des heureux, surtout en Afrique. Sa générosité et son panafricanisme affiché l’avaient amené à jouer un grand rôle dans l’économie des pays africains. Ainsi, il a été à l’origine de la création de plusieurs entreprises, dans des secteurs divers comme la banque, l’hôtellerie, et les médias. De la même manière, le Guide a, grâce à ses financements conséquents, permis de sauver plusieurs entreprises nationales privées et publiques de la faillite. C’est le cas de la Pana. Grâce aux financements de Kadhafi, l’Agence panafricaine de presse, condamnée à une banqueroute certaine, a été maintenue en vie avec les financements de fonds libyens. Entre 2002 et 2008, la Libye de Kadhafi a versé à la Pana huit millions de dollars. Ce que Tripoli a continué à faire jusqu’à la mort tragique de l’ancien homme fort de la Libye.
En attendant que les nouvelles autorités libyennes fassent le point sur l’héritage laissé par Kadhafi, certaines de ces sociétés comme la Pana sont au bord de l’asphyxie financière. En effet, selon des journalistes en service au siège de la Pana à Dakar, depuis l’éclatement de la crise libyenne, les financements n’arrivent qu’au compte-gouttes. Et depuis, le mois d’août dernier, les salaires des journalistes ne sont pas payés. De fait, la Pana dispose du plus grand réseau de correspondants dans le monde avec plus de 150 journalistes dans les grandes capitales dont deux bureaux : en France et aux Usa.

Au siège de la Pana à Dakar, les journalistes avaient trouvé, nous dit-on, des moyens de s’entraider à travers une caisse de solidarité qui leur permettait d’acheter des denrées alimentaires qu’ils distribuaient entre eux. Depuis le mois de novembre dernier, la caisse de solidarité s’est vidée. Les journalistes eux-mêmes ont épuisé les économies qu’ils avaient gardées dans les banques. Certains vivent présentement des conditions difficiles. Plusieurs d’entre eux sont menacés d’expulsion par leurs locataires pour cumul d’arriérés de loyer. D’autres ont vu leurs enfants renvoyés de l’école, faute de paiement de la scolarité depuis des mois.

Les journalistes de la Pana interpellent l’Union africaine qui s’était engagée à faire de l’Agence un outil d’information du continent. Si la Pana venait à disparaître avec la mort de Kadhafi, l’Afrique perdrait un outil de communication. Pour cause, la Pana qui diffuse en quatre langues : anglais, arabe, français et portugais, est née de la volonté des chefs d’Etat et de gouvernements de doter l’Afrique d’un outil d’information et de communication. Aujourd’hui, tout laisse à croire qu’il faut s’attendre, après des départs massifs de journalistes, à une situation plus complexe, si les arriérés de salaire perdurent.

Mamadou SARR

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