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Affaire du conseil constitutionnel : La justice veut se débarrasser de Malick Noël Seck

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Au départ, il était prévu une audience pour la liberté provisoire. Mais à l’arrivée, contre toute attente des avocats, c’est une audience sur le fond. Suffisant pour que les commentaires aillent bon train sur ce revirement de situation : la justice veut se débarrasser du ‘détenu encombrant’ qu’est Malick Noël Seck.

Les avocats de Malick Noël Seck avaient affûté leurs armes pour plaider la liberté provisoire. Donc, une audience de procédure. A l’arrivée, grande a été leur surprise lorsque le juge leur a fait comprendre qu’il s’agit d’une audience sur le fond. Devant le fait accompli, ils ont demandé une infirmation du premier jugement.
Le secrétaire général de Convergence socialiste avait écopé deux ans de prison pour ‘outrage à magistrat’ et ‘menaces de mort’. Détenu, dans un premier temps, au Camp pénal de Liberté VI, il fut, par la suite, l’objet d’un transfèrement à la prison de Tambacounda. Une situation contre laquelle ses avocats voulaient se battre. Aussi leur demande de liberté provisoire a-t-elle été motivée par le fait que Malick Noël Seck, 39 ans, cadre aux Industries chimiques du Sénégal, domicilié sur l’avenue Bourguiba, est un père de famille qui a laissé derrière lui un bébé de 17 mois.

Malick Noël Seck ayant comparu en état d’arrestation, hier lundi, devant la Cour d’appel de Dakar, était tout de blanc vêtu, drapé dans un somptueux grand boubou. Il était encadré par des gardes pénitentiaires et un détachement de la police durant tout le procès. Les bras souvent croisés autour de son buste, tout en esquissant un petit sourire de temps à autre, il était facilement identifiable dans le box des prévenus.Son re-transfèrement de la prison de Tambacounda vers Dakar a eu lieu tard dans la nuit d’avant-hier. Là-bas, les conditions de sa détention n’étaient pas de meilleures puisqu’il déclare qu’il dormait sur des fosses septiques avec des rats en permanence.

Mea culpa

Malick Noël Seck est rattrapé par sa témérité consistant à adresser une lettre intitulée ‘Doléances du peuple sénégalais aux membres du Conseil constitutionnel’ à la plus haute juridiction en matière électorale, en invitant les magistrats à ne pas valider une troisième candidature du président Wade, aux élections de 2012. En procédant de la sorte, il déclare n’avoir fait qu’exercer sa citoyenneté en tant que Sénégalais. En avait-il la prérogative ? Avait-il reçu mandat du peuple sénégalais au nom de qui il désigne ces magistrats comme étant les ‘auteurs des souffrances’ de leurs compatriotes ? Il répond par l’affirmative. Avant de préciser qu’il s’agit de l’’expression d’une liberté individuelle de manière pacifique’. ‘Je n’avais nullement l’intention de menacer qui que ce soit. Ma lettre a été victime de mauvaise interprétation.

Je regrette la tournure qu’a prise cette affaire. Si c’était à refaire, je ne changerai aucune virgule (…)’. L’autre précision est que l’expression ‘nous reviendrons plus nombreux vous demander des comptes’ contenue dans sa lettre ne renvoie nullement à une situation insurrectionnelle. Malick Noël Seck s’est aussi attaqué au récent séminaire du Conseil constitutionnel qu’il juge ‘anormal’. Et la transition était toute trouvée pour dénoncer la ‘prise en otage de ces magistrats par le pouvoir exécutif’. Sur ce, le juge a vite fait de fermer la porte des déballages. L’avocat général a demandé la confirmation du premier jugement. Le prochain épisode de cette saga judiciaire est prévu le 02 janvier 2012. La Cour d’appel décidera ainsi de son maintien ou non en prison. Reste à savoir si le juge prêtera une oreille attentive à la demande de liberté provisoire formulée par les avocats de Malick Noël Seck.

Pape NDIAYE

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